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Fabienne Pralon, la beauté consolante

Fabienn Pralon Photo Presse

Fabienn Pralon Photo Presse

Les intentions de Fabienne Pralon pour son nouvel album, le septième, ne cachent rien de son objet personnel devenu artistique : un voyage consolatoire après le décès de sa compagne. Le médecin Christophe André dans son tout récent ouvrage (Consolations. Celles que l’on reçoit et celles que l’on donne, aux éditions L’iconoclaste) livre un plaidoyer pour ce réconfort si nécessaire : « Les consolations, c’est tout ce que l’on espère, ou que l’on offre, quand le réel ne peut être réparé. C’est tout ce qui nous relève, écarte pour un instant nos désespoirs et nos résignations et ramène doucement en nous le goût de la vie ». Les mots de l’un (le médecin) trouvent leur illustration, leur accomplissement, dans les chansons de l’autre, Fabienne Pralon.

Oserais-je dire que je ne connaissais pas à ce jour Fabienne Pralon ? Je découvre cet album avec ravissement, vierge de toute idée préconçue ! Et quel choc, non que cet album soit choquant, au contraire, on s'y sent immédiatement bien, entre cette voix séduisante, avec autant de corps que de légèreté, d'une fluidité sans défaut, naturelle et discrètement caressante, ces mélodies variées qui vous accrochent au son de rythmes qui s'imposent naturellement, en fusion avec des textes qui vous emportent en voyage dans toutes les beautés du monde. Un disque qui a pris son temps pour naître, entre Paris, Berry  et Ouessant (discrètement cité "Uxisama" dans Voler, Voler, économe de mots et non de ... respiration !), qui s' est imposé au gré des événements de la vie. Un Bain de bois qui vous réconforte dans une danse sylvestre "Au son du choucas / Menton vers la cime". Un livre des visages qui vous interroge, comme dans Blanche-Neige et son beau miroir, "C'est qui la plus belle", satire de notre monde d'apparence et de réseaux sociaux quêtant leurs "J'aime" sur un air diablement entraînant, qui pourrait évoquer une comptine traditionnelle. C'est qu'au delà de sa vision poétique du monde Fabienne a aussi ses indignations, contre ceux qui ne respectent pas les autres (Pas ce ton là), contre ce silence - rendu par cette douceur au piano, et ce murmure à la clarinette de Michel Schick - qui nous a tus pendant la pandémie "Bouches cousues / Tissus sur leurs mentons", et qui lui donne une envie de révolte, voire de révolution "Formez vos bataillons"... Discrètement, les disparus de sa vie, et elle doit beaucoup penser à sa compagne Isabelle Dordhain à qui elle dédie l'album, sont évoqués par ce "Qui sait où ils sont (...) tant qu'on y pense  /  Dans la peau bien au chaud". Sur des rythmes du bout du monde ou des notes romantiques de piano, (coarrangés par Jérôme Rousseaux, alias Ignatus) nous voyageons au pays de l'émotion, de la douceur et de la beauté, dans Une caresse qui se décline dans toutes les langues. Difficile de ne pas citer toutes les chansons de cet album qui vous donne envie de rejoindre cette belle philosophie de la vie, J'apprends. Un des albums de l'année 2022, cela ne fait aucun doute.  Catherine LAUGIER

Oserais-je dire que je ne connaissais pas à ce jour Fabienne Pralon ? Je découvre cet album avec ravissement, vierge de toute idée préconçue ! Et quel choc, non que cet album soit choquant, au contraire, on s’y sent immédiatement bien, entre cette voix séduisante, avec autant de corps que de légèreté, d’une fluidité sans défaut, naturelle et discrètement caressante, ces mélodies variées qui vous accrochent au son de rythmes qui s’imposent naturellement, en fusion avec des textes qui vous emportent en voyage dans toutes les beautés du monde. De Paris à Ouessant (discrètement cité « Uxisama » dans Voler, Voler, économe de mots et non de … respiration !), il s’ est imposé au fil de la vie. Un Bain de bois qui vous réconforte dans une danse sylvestre « Au son du choucas / Menton vers la cime ». Un livre des visages qui vous interroge, comme dans Blanche-Neige et son beau miroir, « C’est qui la plus belle », satire de notre monde d’apparence et de réseaux sociaux quêtant leurs « J’aime » sur un air diablement entraînant, qui pourrait évoquer une comptine traditionnelle. C’est qu’au delà de sa vision poétique du monde Fabienne a aussi ses indignations, contre ceux qui ne respectent pas les autres (Pas ce ton là), contre ce silence – rendu par cette douceur au piano, et ce murmure à la clarinette de Michel Schick – qui nous a cloués pendant la pandémie « Bouches cousues / Tissus sur leurs mentons », et qui lui donne une envie de révolte, voire de révolution « Formez vos bataillons »… Discrètement, les disparus de sa vie, et elle doit beaucoup penser à sa compagne Isabelle Dordhain à qui elle dédie l’album, sont évoqués par ce « Qui sait où ils sont (…) tant qu’on y pense / Dans la peau bien au chaud ». Sur des rythmes du bout du monde ou des notes romantiques de piano, (co-arrangés par Jérôme Rousseaux, alias Ignatus) nous voyageons au pays de l’émotion, de la douceur et de la beauté, dans Une caresse qui se décline dans toutes les langues. Difficile de ne pas citer toutes les chansons de cet album qui vous donne envie de rejoindre cette belle philosophie de la vie, J’apprends. Un des albums de l’année 2022, cela ne fait aucun doute.
Catherine LAUGIER

Artiste multiple comme nombre d’autres aujourd’hui (chanson, théâtre, ateliers d’écriture, réalisation de clips, direction de chorales) Fabienne Pralon a pris le temps de vivre, le dur et le doux indique-t-elle, avant de revenir avec onze titres résumés par le verbe actif conjugué au présent « J’apprends ». Cinq années de maturation, entre ville, campagne et océan, souvent en marchant avec pour ambition de varier les genres, sortir des cases. Sincère et légère écrit-elle forte d’une gravité apaisée. En somme, un disque comme une nécessité.

Et le voyage nous emporte dans une multitude de sentiments. Celui de l’absence bien sûr dans la chanson Qui sait ?  : « Qui sait où / Vont ceux qui partent / Qui sait où ils sont. ». Ou encore du chemin à prendre : « A encaisser tous les doutes t’as trouvé ton île (…) T’as su prendre la tangente respirer meilleurs (…) Où aller encore / Faut-il quitter ce port / Quitte à perdre le nord ». Et vient la leçon de vie : « Plus j’avance et moins j’en sais / Alors j’en apprends tous les jours / Avant de laisser sans regret / Passer mon petit tour ».

Dans ces chansons où l’on évoque les départs sinon les retrouvailles, on parle de lumières, d’espoir, de petites gorgées de bonheur (comme dans la chanson Bain de bois) pour aborder d’autres rives. Au passage Fabienne Pralon s’amuse des accros du web, de la toile (Livre des visages) et s’agace de celles et ceux qui jouent aux petits chefaillons (Pas ce ton là). En bref : « respirer, oser, rêver et contrer… »

Les couleurs musicales sont au diapason de cet album qui s’inscrit déjà dans la liste des œuvres à recommander. Jérôme Rousseaux (Ignatus) est aux commandes avec Fabienne Pralon. Les guitares acoustiques de Nicolas Repac notamment dessinent le climat si particulier et réussi de l’album. Le livret bienvenu offre les mots d’une artiste intranquille et inventive. De ces chansons aux multiples facettes on ressort transformé. Comme dans la vie.

Robert MIGLIORINI

 

Fabienne Pralon, J’apprends, Ignatub & Allez Hop!, InOuie Distribution, 2022. Le site de Fabienne Pralon, c’est ici. On peut y commander l’album qu’il faut absolument écouter (superbe objet pour votre discothèque qui plus est)

Bain de bois Image de prévisualisation YouTube
J’apprends, version 2019 Image de prévisualisation YouTube

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