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Prémilhat 2013 : le devenir de la chanson

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Texte de Michel Trihoreau

 

Même avec la plus belle voix qui soit, même avec une jolie partie musicale, je n’arrive pas à accrocher aux chansons molles, à celles qui parlent à la première personne et qui portent le trouble infantile de gamines découvrant la vie. Je sais que bon nombre de confrères, rencontrés dans divers jurys, sont avant tout sensibles au charme féminin qui se dégage de l’interprète, plus qu’à ce qu’elles expriment, souvent sur un même registre. Aussi, la scène est-elle aujourd’hui envahie de jolies filles sympathiques et talentueuses mais, en dépit du plaisir superficiel offert aux yeux, fort ennuyeuses. Leur art est parfait pour une chanson au gré d’une playlist sur une radio, mais redoutable pour un concert.

Heureusement, un co-plateau a l’avantage d’éviter ce pensum et dimanche 3 novembre, à Prémilhat, on regrettait en revanche que ce fut si court pour certains. Que dire de Fred Bobin ? Ce garçon nous prouve, à chaque fois qu’il monte sur scène, qu’après Brassens et Leprest, la chanson a encore de belles heures devant elle. Le public de Nos Enchanteurs le sait.

Très bon moment aussi, trop bref, avec Roucaute, dont les talents se multiplient : auteur brillant, mélodiste agréable et comédien convaincant, soufflant le chaud et le froid, l’humour et le drame avec classe. On aurait aimé davantage également écouter Michel Grange, l’artisan patient et solide d’une chanson durable et garantie. Bref, c’est la règle du jeu de rester sur sa faim afin d’avoir l’occasion de retrouver plus tard plus longuement ces vrais artistes. C’est ainsi qu’on espère revoir Noah Lagoutte et ses chansons tendres et surprenantes et Marie Coutant, qui revient à la scène avec une belle écriture et une force combattive convaincante. L’une et l’autre dans un registre différent, mettent de la générosité dans leurs chansons ouvertes sur la vie, et le public n’y est pas indifférent.

Prémilhat ne serait pas Prémilhat sans une découverte qu’il ne faudra pas davantage perdre de vue : Titiboulibi. Ce Marseillais de Bresse, mâtiné Québécois, est un conteur de charme, un chanteur de contes. Il ose avec succès traduire Nougaro en patois bressan ! Il y a chez lui de l’Albert Meslay et du Morel (tant Gérard que François). En dépit de son talent, il doit être assez rare encore dans les salles, ne le ratez pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De haut en bas : Noah Lagoutte, Titiboulibi, Delphine Coutant, Frédéric Bobin, Marie Coutant, Lise Martin, Gilles Roucaute, Michel Grange, La Marquise et Manon Tanguy.

19 Réponses à Prémilhat 2013 : le devenir de la chanson

  1. Eddy Bonin 7 novembre 2013 à 12 h 59 min

    Merci à Michel Janvier pour la photo de Manon Tanguy.
    Pour le reste, comme dirait Dutronc :

    « Le plaisir n’a pas de figure
    Toutes les formes sont dans ma nature
    Tous les goûts sont dans la nature »

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  2. Lindsay K. Lindsay 7 novembre 2013 à 12 h 59 min

    Ah, la misogynie banale, qu’on ne remarque qu’à peine, au début de l’article… « Le trouble infantile de gamin(e)s découvrant la vie » porté en scène n’est évidemment que le lot des jeunes femmes charmantes. Aucun jeune homme séduisant ne vient jamais nous encombrer les oreilles avec de telles banalités… Bien sûr! M. Trihoreau n’a pas de consoeur? S’il s’y intéressent, il verra qu’elles sont sensibles aussi au sourire d’un post-adolescent même si son « art (est) redoutable sur scène »….

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    • Norbert Gabriel 7 novembre 2013 à 13 h 29 min

      Moi je ne vois dans ce début d’article que ce qui me chatouille le stylo de temps en temps en entendant des jeunes gens, tous sexes confondus, se produire sur scène dans une vacuité déprimante pour le spectateur. Parfois j’ai la chance qu’ils chantent leurs oeuvres en anglais (!) , comme je ne comprends rien, c’est une raison en moins de pleurer d’ennui …
      Ce qui n’est jamais le cas quand j’écoûte Jérémie Bossone, qui chante en français, Alela Diane, qui chante en anglais, ou Marie Cherrier, Carmen Maria Vega et quelques autres..

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  3. Michel Trihoreau 7 novembre 2013 à 14 h 37 min

    Il se trouve que cette fois-ci, il n’y avait pas d’adolescent mâle bêlant à la lune… Ce n’est évidemment pas de la misogynie, mais le constat ici et maintenant.
    N’ayez crainte, militante féministe aux aguets, je ne laisserai rien passer la prochaine fois que je verrai des minets affligeants.
    J’ajoute que les jeunes femmes incriminées ici ne l’étaient pas en tant que femme, mais en tant qu’artiste.

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  4. Lindsay K. Lindsay 7 novembre 2013 à 15 h 17 min

    « militante féministe aux aguets »… je kiffe! Quelle finesse!

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  5. Norbert Gabriel 7 novembre 2013 à 15 h 36 min

    le débat qui s’ouvre en parallèle sur les chanteuses est au centre d’une discussion qui revient souvent avec une comédienne chanteuse, auteur(e) de chansons qui parlent avec un humour parfois acidulé de la vie. Et quand il s’agit de thème sur la vie des femmes, pas mal de questions embrayent sur le féminisme, qui semble être une sorte de péché originel. Quand Valérie Mischler, c’est elle , évoque dans une chanson qui semble drôle au premier abord, les femmes battues, la question du féminisme arrive aussi sec. Mais personne ne pense à demander à Julio Iglésias, à Gainsbourg s’ils font des chansons machistes, par exemple avec « les sucettes.. »

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  6. Delphine Coutant 7 novembre 2013 à 19 h 33 min

    Dans mes chansons je parle à la première personne
    Je découvre la vie, chaque jour (et espère qu’il en sera toujours ainsi)
    Je cherche à cultiver l’émoi
    Je fais des chansons « molles » (autrement dit des ballades)
    A priori, même si je ne suis plus du tout une gamine, je me sens donc visée : une jolie fille (merci) sympathique (merci) et talentueuse (merci) mais qui en dépit du plaisir superficiel offert aux yeux, fort ennuyeuse.
    Et les personnes qui apprécient mes chansons sont sensibles à mon charme féminin (merci) plus qu’à ce que j’exprime.
    Mon art est parfait en play list pour la radio (qui pourtant n’a pas d’yeux). Je veux bien l’adresse.

    Permettez-moi de vous retourner quelques questions.

    Pensez-vous sincèrement que l’art qui nous anime puisse être si superficiel ? Pensez-vous qu’il résisterait aux longs mois d’écriture, de solitaires recherches, de pensée vagabonde en zones dangereuses ? A l’énergie qu’il faut déployer pour réaliser un album ? Puis 2, 3, 4 ? Travailler sans relâche nos instruments ? Aux souffrances qu’implique le constat de n’en être que « là » quand on y met toutes nos forces ? Au courage de monter sur scène quand on sait tout ce qu’il reste à faire avec la conscience de nos propres limites ? A l’exposition à la critique, au rejet ? A l’isolement dû à nos vies non conventionnelles qui parfois nous éloignent de nos pairs ? Pensez-vous sincèrement qu’être jugées charmantes soit notre finalité inconsciente ? Savez-vous d’ailleurs que nos choix de vie de scène ont plutôt tendance à nous isoler (davantage que de susciter l’admiration) ? Ce feu qui nous pousse à déplacer des montagnes, se peut-il qu’il ne soit que superficialité ?

    Se peut-il que ce qui est si précieux et profond pour soi puisse être si creux pour les autres ? Que nous réussissions si mal la nécessaire alchimie ? Si c’est le cas, effectivement, je n’ai rien à faire sur scène.

    La question de l’ouverture sur le monde fait bien partie de mes préoccupations en tant qu’artiste. Je comprends que l’on puisse assimiler l’expression des sentiments comme une non implication dans ce qui nous entoure. Et pourtant… Comment expliquer le succès de mes chansons auprès des étudiants turcs ? « La parade nuptiale » les accompagne depuis un an et donne soudain à cette chanson sa dimension citoyenne. Les sentiments, le désir, les émotions, sont bien le terreau de ce qui fait notre humanité… Mettre en mouvement nos espaces intérieurs, nos désirs de liberté, c’est aussi préparer le chemin pour nous mettre en action.

    En écoutant chanter Manon, je n’ai pas entendu les mêmes choses que vous (et pouvoir faire différentes lectures des chansons me semble être plutôt le signe d’un art riche). Quelqu’un qui du haut des ses vingt et quelques années s’interroge sur « qui est le plus fou, celui qui soumet ou celui qui se complaît », non décidément, je ne peux pas trouver son propos superficiel. J’ai vu quelqu’un qui s’interroge avec profondeur, a le courage de se dire dans sa complexité, porte sur les relations un regard subtil, n’a pas peur d’en explorer les zones sombres, parfois dérangeantes. Je n’ai vraiment pas vu quelqu’un qui adopterait une attitude faite uniquement pour charmer. Elle s’y prendrait autrement. J’ai vu et entendu une femme singulière, et de ce fait, déjà libre dans son art.

    Je m’arrête là, car je vais travailler et me faire jolie pour mon concert de demain.

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  7. Michel Trihoreau 8 novembre 2013 à 8 h 58 min

    Il ne faudrait pas croire que je ne respecte pas le travail des artistes.
    Je ne sais pas si Delphine peut se sentir partiellement visée dans une considération qui reflétait une tendance plus large…
    J’ai apprécié une ou deux chansons ici ou là de chacune des trois chanteuses que je n’ai pas cité dans mon papier. Je ne veux pas faire état des faiblesses, je préfère généraliser.
    On ne peut pas être sensible à tout et c’est pourquoi NosEnchanteurs est pluriel.
    Je persiste et signe : il existe des chanteurs et chanteuses dont on peut aimer quelques titres et avoir une lassitude, voire une indigestion, au bout d’une demi-heure. Heureusement ce ne sont pas les mêmes pour tous les spectateurs.

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    • Coutant Erwan 11 novembre 2013 à 23 h 44 min

      C’est compliqué d’être journaliste.

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  8. Michel Kemper 8 novembre 2013 à 9 h 41 min

    En guise de réaction à cet article sur les Rencontres de Prémilhat rédigé par Michel Trihoreau, nous avons reçu le commentaire d’un nommé Rafael qui dit sommairement « C’est qui Trihoreau ? Brûlez le. »
    Outre le fait, Rafael, qu’en tant que responsable de ce site je ne validerais plus jamais un de vos commentaires (votre « parole » ne mérite pas une telle tribune, soyez-en sûr), je me dois de rappeler que seuls les commentaires respectueux sont ici validés. Vous pouvez ne pas être d’accord, bien sûr, et l’exprimer. Mais pas ainsi, pas comme un con, un crétin. Internet et l’anonymat (facile et courageux de ne pas signer de son nom ; l’auteur de l’article a signé, lui) ont libéré ce genre de parole et c’est regrettable. On en arrive même, dans la quasi indifférence générale des élites intellectuelles et politiques de ce pays, à traiter la Ministre de la justice de guenon. C’est lamentable. Vous, votre commentaire ne vaut pas mieux : il est misérable et, dois-je vous le dire, pénalement condamnable.
    On ne vous a pas appris le respect quand vous étiez gamin ? Il y a vraiment des coups de pied au cul qui se perdent : ça vous aurait fait du bien, Rafael.

    Répondre
    • Norbert Gabriel 10 novembre 2013 à 2 h 31 min

      Etant de temps en temps concerné par des mails au contenu discutable, et pour ne pas polluer le site avec des discussions hors sujet, j’ai essayé de répondre par courriel privé. Dans la majorité des cas, les pseudos sont associés à des adresses mail fausses, inexistantes. Ces lettres anonymes n’ont qu’une destination possible, la poubelle. Sur pas mal de sites de bonne tenue, le logiciel élimine d’office les courriels de cet ordre. Et c’est très bien ainsi.

      Répondre
  9. Garda 10 novembre 2013 à 14 h 14 min

    Y’a vraiment des nazes !
    Il est évident qu’il n’est pas nécessaire d’être moche, vulgaire et violente pour être une artiste…
    Ou bien, d’être un HOMME ?!
    Fadaises, bullshits.

    Et puis les arts sont variés, variables, pour que chacun y trouve son chemin, donc, « si tu n’aimes pas çà, n’en dégoute pas les autres ! »

    Bon vent les filles…

    Note du modérateur : Vous avez peut-être un avis sur la question mais vous êtes priée, Karine, de le dire ici avec respect et courtoisie, avec politesse. Car le naze n’est pas ici forcément celui que vous critiquez. Merci de faire attention. MK

    Répondre
  10. pradinas 10 novembre 2013 à 17 h 24 min

    Bonjour,

    Je vous trouve bien excessif dans vos propos, comparant certains à Brassens, et d’autres à d’adolescentes attardées…

    Dommage, cela vous rend du coup peu crédible.

    Rémi

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  11. Ollivier Hirel 10 novembre 2013 à 17 h 29 min

    Il ne faudrait pas croire, Michel Trihoreau, que vous ne respectez pas le travail des artistes. Peut-être. C’est pourtant sans doute ce que Delphine (que je connais un peu) a ressenti. Il ne faudrait pas croire que votre commentaire soit condescendant. Sans doute. Les réactions suscitées devraient vous le faire penser. Je ne vais pas refaire le sempiternel débat entre les critiques et les artistes, ces derniers leur reprochant souvent de ne pas comprendre leur dure vie exposée en permanence. Néanmoins, en tant qu’artiste moi-même, je considère que notre but est de susciter des émotions. Que certains n’y soient pas sensibles est évidemment parfaitement légitime. Que notre intégrité artistique soit mise en doute est néanmoins douloureux, parce que nous y mettons toute notre âme.
    D’ailleurs, je pense (en tout cas j’ose l’espérer) qu’un artiste qui se défend devrait vous réjouir, ou en tout cas vous faire reconsidérer la profondeur de son art…
    Je pense qu’il ne faut pas confondre ceux et celles qui font du business et ceux qui font de l’art. Ce ne sont pas les mêmes… Il est évident que quand on voit (et surtout qu’on entend !) certain(e)s chanteur(se)s, surtout à la télévision, dans des émissions de soi-disant nouvelles stars, que beaucoup regardent « pour ne penser à rien » (sic), on a tendance à penser ce que vous écrivez. Mais ne vous trompez pas de « cible », surtout sans oublier de prendre connaissance de son parcours.
    Et si vous avez quelques minutes, expliquez-moi comment on peut trouver des chanteuses « talentueuses [...] et fort ennuyeuses » ! A défaut, réfléchissez à ce paradoxe énoncé.
    Merci pour nous.

    Répondre
  12. Marchal 10 novembre 2013 à 21 h 52 min

    Alors, parce que ce monde est enfermant dans ses jugements, voire cruel, il faudrait lui répondre en miroir ? Faire son artiste maudit, sombre et trash et surtout se cacher derrière le masque ? Ne pas laisser filtrer la lumière ? Il faudrait faire sa moche rebelle et répéter à l’envie merde merde merde, ajouter du bruit au bruit pour qu’au bout du compte on se ferme encore un peu pls les oreilles. C’est ça la « fiche de poste » d’une musicienne qui « arrache » ? Quiu arrache quoi, à part ses cheveux ? Moi j’aime qu’on sensibilise. J’entends des gens convaincus d’eux-mêmes me dire « je suis inattendrissable ». J’ai mal pour eux. Sont-ils à ce point violés qu’une mélodie, des mots justes, un regard, un zeste d’impudeur pour dire son ressenti soit vécu comme si dérangeant, ou si gnan-gnan ? Il leur faut encore se faire « rentrer dedans  » ? Alors voilà. On en arrive à trouver suspect le charme. On te dit tu es belle et il faudrait dire merci, comme une excuse. Nul ne doute que c’est un chemin, un travail, un métier de chanter devant des gens. Pas une posture, un « je suis comme ça » offert au fantasme. Il ne sait pas ce qu’il veut ce monsieur. DElphine, je ne te demande pas d’être ceci plutôt que cela. Ca ne m’intéresse pas de comparer, de juger, de savoir par avance ce qui va m’arriver. Je t’écoute, je te regarde depuis longtemps. ET je me dis, oui. C’est ça. C’est aussi ça. Quoi ? Celle-là. Delphine Coutant. Et je me dis oui. C’est aussi ça que je ressens quand j’entends tes chansons. Merci Delphine.

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  13. Hugues Pluviôse 10 novembre 2013 à 22 h 10 min

    Delphine, tu dois certainement te tromper : l’auteur de cet article ne peut pas t’avoir visée. S’il a bien écouté tes chansons (parce que c’est son métier) il n’a pas pu les ranger, selon son redoutable système de classification, dans la catégorie « chansons portant le trouble infantile de gamines découvrant la vie ». Après avoir écouté en autres « Noces d’hiver », « Pour Demain », « Soeur d’Algérie » « Sous la peau les champs de mine » « Liseron et orties », « Comme le café empêche de s’étendre » et bien sur « La parade nuptiale », l’auteur peut ne pas avoir aimé ton écriture et ta musique, mais il n’a pas pu se montrer aussi condescendant, pu avoir une écoute de ton travail à ce point superficielle. Ça ne me semble pas concevable.

    Par contre, il t’a peut-être insidieusement classée dans cette autre catégorie de son cru, celle des « jolies filles sympathiques fort ennuyeuse sur une scène ». Certes, l’auteur n’y va pas de main morte, son ton est cinglant, mais celui-ci n’a peut-être tout simplement pas apprécié ta prestation scénique et nous n’y pouvons rien. Cependant, appartenir à la catégorie « jolie fille ennuyeuse » ou « minet affligeant bêlant à la lune » n’est peut-être pas une si mauvaise affaire. Comment ne pas s’empêcher de croire, en lisant les noms d’Allain Leprest et de Georges Brassens associés, cités côte à côte pour la énième fois dans ce genre d’article, sans personne autour, ultimes références, comme si eux seuls avaient marqué l’Histoire, que l’auteur appartient quant à lui à la catégorie des sombres défenseurs des bonnes vieilles valeurs de la Chanson française (Oui, le jugement est sommaire mais l’auteur avec les « filles » ne semble pas procéder autrement). Pour ces esprits conservateurs, la règle, le protocole prend le dessus sur la créativité et la liberté de mouvement. Si ça se trouve, il y a des codes qui nous échappent, une attitude particulière à adopter sur scène pour convaincre un certain public. Ta présence sur scène ne serait donc pas directement remise en cause. Ce serait le non-respect de ces règles tacites qui te disqualifierait d’office. En somme, pour les académiciens de la Chanson, être une « jolie fille ennuyeuse » ou un « minet affligeant» cela veut très certainement dire : jouer avec le feu. C’est s’autoriser la sensualité, le charme, l’élégance, la rondeur, la souplesse : ces dimensions de l’être qui leur font généralement défaut.

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  14. Tilly Henry 6 décembre 2013 à 20 h 31 min

    Cré vingt dious!! Merci Michel et Jean-Michel et tous les talentueux commentateurs pour ce coup de gueule magistral et argumenté, si nécessaire et salutaire- au moins à nos santés morales et intellectuelles, pour commencer-.
    Auditeur assidu (le reste étant encore pire) de F.I. depuis longtemps, en particulier le matin, je suis obligé de subir presque chaque jour les analyses élucubratoires d’un « musicologue autoproclamé » qui vient jouer les éxégètes à 2 balles en se gargarisant et se saôulant lui-même de propos fumeux et cosmiques pour tenter de nous faire ingurgiter des musiques ou des chansons improbables, un jour anglophones, un jour prétendument francophones (mais ça reste à prouver). Je passe sur le produit présenté, qui a rarement l’heur de me sembler écoutable-pourtant je suis très éclectique- pour en venir à ce qui voudrait être un écrin vebal prétendant éclairer nos esprits béotiens sur les tenants et aboutissants de la « trouvaille », la « perle » que constitue l’oeuvre offerte à la guérison de notre ignorance. Le Maître se lance alors dans un véritable cours sur la cosmogonie, indispensable à la compréhension du chef-d’oeuvre.

    On peut rester songeur en comparant ce délire prétentieux et snob à la pugnacité avec laquelle mes voisins et cousins et amis Acadiens et Québécois(je suis originaire de St-Pierre et Miquelon) se battent pour la francophonie…et avec quel talent dans l’écriture et la musique, talent qui semble si naturel, si peu forcé comme l’était celui de Félix ou du vieux Gilles. Une seule explication à cette trahison: une forme de corruption par les grand marchands de bruit. Sinon, quel besoin pour ces gens (qui ne sont pas si stupides) de nous noyer sous ce verbiage trissotinesque. La langue française, si musicale quoiqu’ils disent, n’est pas non plus si compliquée si l’on veut bien se rappeler de M.Boileau: » Ce qui se conçoit bien s’expose clairement /et les mots pour le dire vous viennent aisément ». C’est d’ailleurs ce que l’on ressent dans le très beau texte(encore) de Philippe Thivet qui n’a rien à envier à celui, plus ancien, d’Yves Dutheil.
    Après l’éviction brutale de Didier Porte et Stéphane Guillon, j’avais espéré que viendrait pour Val et Hess le temps des savonnettes. Apparemment ça tarde. Il serait temps de changer pour redonner une chance à la chanson française sur F.I. et ce n’est pas le départ de Levaillant qui va dans le bon sens.

    H.Tilly

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  15. D.C. 24 janvier 2014 à 9 h 31 min

    Invitation à écouter l’entretien réalisé avec Frédéric Bobin à Blanzat en avril 2013 : http://cista.canalblog.com/archives/2014/01/24/29016171.html

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  16. Danièle Sala 24 janvier 2014 à 12 h 43 min

    Merci D.C. pour ces 27 mn 59 passées avec Frédéric Bobin. Cet entretien justifie pleinement ce pourquoi j’aime beaucoup ce baladin de la chanson, qui met en lumière, par petites chroniques, avec le coeur et le cerveau, des variétés sociales marginales, qui amènent à la réflexion, et il le fait avec beaucoup de talent, en osmose avec son frère.

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