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Alain Gibert, grand écran, ordinaire sublimé

Sublime-Ordinaire-2015-300x272« La fenêtre sera entr’ouverte / Au signal tu t’introduiras / Il faudra finir avant l’alerte / Cinquante secondes sans un faux pas. » Clap de début, et vit le synopsis de ce Sublime ordinaire. Ordinaire mais, sinon sublime, au moins exemplaire. Ordinaire car simple, presque banal. Un banal magnifié. Exemplaire car ici tout s’enchaîne en cohérence, fluide. Épuré comme l’est la pochette de ce premier album. Un intérieur, chic et sobre à la fois, sans la moindre déco, lumineux et haut de plafond… Juste, au fond, un tapis, une lampe de chevet, un coin de lit, comme une histoire qui, peut-être, sans doute, s’y prolongera. Dix chansons à la thématique bien ordinaire : vous pensez, c’est rien que de l’amour, du désir de l’amour ! Avec cependant une focale différente, très cinématographique, puisant dans notre culture commune pour évoquer « celle qui croquera sa pomme. » Adam attend… Pop mélodique, pétillante mais pas excentrique, textes bien écrits ; ces dix titres s’offrent à nous comme autant de tableaux qui manquent aux murs d’intérieur. Dix stations de l’amour, brossées avec douceur, avec tendresse.

Un seul titre est ici repris de l’ep qui précéda : Comme au cinéma. Normal, c’est la clef du présent opus. Sur l’écran noir de ses nuits blanches (ah ! « la mélancolie du soir ! »), Alain Gibert se la joue grand écran, comme un doux rêve. Comme au cinéma, Comme Chaplin, comme Hitchcock aussi (Vertigo), comme dans la capitale du 7e art (Hollywood is not for you)… D’autres l’ont déjà fait avant Gibert, certes. On pense à Delerm, mais ce dernier semblait prélever des titres de gloire et nom de stars au Who’s who pour gagner son pesant de critique dans Télérama. Gibert, lui, nourrit son attente, sa dramaturgie, de pièces suggérées par ses souvenirs cinématographiques. Gibert est acteur, scénariste et dialoguiste, même la b.o. c’est lui, confiant juste le soin de l’élégante mise en scène et d’une partie des arrangements à Vincent Liben. Le huis-clos se conclue L’amour fenêtre ouverte comme un Hitchcock ferait fenêtre sur cour.

Si pour Alain Gibert T’aimer me suffira, il en faudra plus à l’amateur de chansons pour totalement s’enticher de cet album : quelques écoutes pour que ce disque, sorti il y a quelques jours, rejoigne les indispensables du moment et laisse ses traces, ses désirs et petites musiques en nous. Délicieusement.

 

Alain Gibert, Sublime ordinaire, Martingale/L’Autre distribution 2015. Le site d’Alain Gibert, c’est ici. Concert le 1er décembre 2015 aux Trois Baudets, à Paris. Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Alain Gibert, grand écran, ordinaire sublimé

  1. Danièle Sala 23 novembre 2015 à 19 h 26 min

    « il en faudra plus à l’amateur de chansons pour totalement s’enticher de cet album « , c’est vrai, ce n’est pas un coup de coeur immédiat, et on pourrait abandonner à cette première vidéo, mais, en écoutant plusieurs chansons sur son site, on peut se laisser apprivoiser , se laisser glisser dans ce décor élégant , se laisser séduire par les mélodies et les mots ciselés avec tendresse . Pas de films à suspense, mais une douce ambiance , et c’est agréable .

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