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Aix 2016 [2]. La lumière dans l’enfer des ombres

Addie (photos DR)DR

Addie (photos Christine Cumbo)

Le ruban vert, Aix-en-Provence, 6 octobre 2016 en festival off, Addie chante Leimotiv,

 

Rendez-vous dans un de ces petits lieux sympathiques au cœur d’Aix, une galerie-théâtre. Après une demi-heure d’attente dépassant le quart d’heure aixois autorisé (les personnes qui réservent n’ont pas toujours la politesse de prévenir en cas d’annulation ou de retard), et le petit mot de la présidente, le duo démarre sans plus attendre sur ce titre de l’absence, phare de l’album d’Addie « Les âmes errantes / des rues de Paris (…) Inlassablement seul / Toujours me demandant / L’absent de qui je suis. »

ADDIE rub vert 2016 ChCUMBOAddie n’est pas une chanteuse mais, pour paraphraser Félix Leclerc une femme qui chante. Plus précisément une pianiste et compositrice douée. Ce n’est qu’au bout de plusieurs années de pratique de piano qu’elle s’est décidée à mettre à son service sa magnifique voix grave et veloutée. Peut-être n’attendait-elle que la rencontre d’un poète digne de ce nom pour mettre ses mots sur ses notes. Ce sera Nicolas Robert, même si d’autres auteurs lui prêtent parfois leurs textes. Leurs univers sont en parfaite osmose, c’est un spleen où l’on trouve « la lumière dans l’enfer des ombres », comme dit ce poète. Pour autant elle n’a pas conscience de ce que cet univers soit aussi mélancolique, et son beau visage classique sous les longs cheveux blonds s’illumine souvent d’un sourire. Ici le clavier remplace le piano, accompagné par la fine et blonde Solène Berreti, et son vibrant violoncelle. Dix ans ne furent pas trop longs pour préparer son album pour la perfectionniste qu’est Addie, dont une partie aux Etats-Unis. La moitié des textes de l’album sont donc écrits en anglais, la plupart par Addie elle-même qui a des ascendances anglo-saxonnes. C’est le cas de cette Lilia’s butterfly  tout imprégnée de rêves, de craintes aussi appelant à son secours des personnages de la mythologie enfantine, une nouvelle Alice au pays des merveilles « Turn the blue butterfly back  / Into her Mummy’s warm hand  / Turn the blue butterfly back  / Into her Daddy’s comforting voice. »

Ce soir nous faisons une incursion dans le Off du Festival de la chanson française du Pays d’Aix aux femmes dédiées. Il s’agit d’une des principales manifestations, avec les Festives de Marseille, de l’association Éclosion 13 qui promeut les projets professionnels des femmes artistes et techniciennes du spectacle vivant de la Région PACA, pour lutter contre les inégalités entre femmes et hommes dans ce secteur, avec des ateliers, des conférences, un soutien personnalisé tant en production qu’en communication. Le site de l’association, c’est ici : http://www.eclosion13.fr/

Ce soir nous faisons une incursion dans le Off du Festival de la chanson française du Pays d’Aix, aux femmes dédiées. Il s’agit d’une des principales manifestations, avec les Festives de Marseille, de l’association Éclosion 13 qui promeut les projets professionnels des femmes artistes et techniciennes du spectacle vivant de la Région PACA, pour lutter contre les inégalités entre femmes et hommes dans ce secteur, avec des ateliers, des conférences, un soutien personnalisé tant en production qu’en communication. Le site de l’association : http://www.eclosion13.fr/

Entre morceaux purement instrumentaux et présentations sobres laissant deviner une grande pudeur de sentiment mêlée de chaleur humaine, Addie nous fait voyager dans ses chansons à la douce ou tragique mélancolie, sur des arpèges qui évoquent parfois Satie, soutenus par le poignant violoncelle qui les enrichit, en nuances, de toute sa profondeur. Avec lui « Les grandes ailes blanches de ma volonté / Traînant à mes cotés comme des avirons » (beau texte de Mouloud Nasri) laissent leur trace sur le sable et les papillons s’endorment sur vos épaules…

Même occupées par le clavier, les mains d’Addie parfois s’élèvent, voire se poignent, dans cette chanson inédite « Pour vivre mieux, tu vis fardée / Des mots plein les mains ». Et, quand le piano est seul, instants de silence qui sont aussi de la musique, ce sont des orages pourpres ou des odeurs fauves qui roulent dans des villes obscures où les âmes sont à l’amer… « Au port de la gare / Un train de brume / Arrive à quai / La nuit par vagues / Déborde sur la ville. »

Un instant hors du temps qui a envoûté le public charmé de sa découverte.

La page facebook d’Addie c’est ici ; pour écouter son album c’est là.

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