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Jean Felzine, l’amour qui sauve

Jean Felzine Photo ©Etienne Daho

Jean Felzine (photo ©Etienne Daho)

Jean Felzine surgit là où on ne l’attendait pas, avec cet album cinq titres court mais riche comme un grand, un OVNI rock-pop- électro, tous qualificatifs qui ne me font pas envie d’ordinaire, mais ici la séduction est totale.

Une voix claire qui monte dans les hauteurs, pour redescendre ronde et grave, étincelante, brillante même, avec une diction comme on n’en fait plus. Une souplesse tout à fait étonnante. D’ailleurs tout sonne miraculeusement dans cet album, depuis les claviers vintage, modernes orgues de délices, les beats de la boîte à rythme qui n’ont rien à voir avec ce que vous pouvez entendre au coin de la rue sortant des vitres entr’ouvertes d’une bagnole de beauf, les guitares superbes. Même s’il descend aux enfers, on est au paradis avec ce Nouvel Orphée : « Princesse des plaines glacées / Quelque chose en toi s’est brisé / Qu’importe / Car moi tel un nouvel Orphée / Moi je descendrai te chercher / Encore ». C’est beau comme une prière. Les textes sont écrits avec soin sur les accords d’abord créés au clavier, et l’on pense à Sheller, au Polnareff de la meilleur époque.

FELZINE Jean Hors l'amour 2019Quelle belle balade tendre et décalée avec ses amis dans le rock, lucide sur leur innocence, leur défauts et leurs addictions, ses frères vivant dans leur impossible rêve, à cœur battant.

Quel bonheur de pouvoir s’appuyer sur celui qui est « là au cas-où », au son éblouissant de ce clavier synthétique qu’on pensait ne pas aimer, de se laisser surprendre par un genre de musique qu’on ignorait…
Hymne à l’amour que cet album, où Jean est tour à tour dépendant:
« Je préfère t’aimer que vivre éternellement (…) même sans rien en retour (…) Même si l’on se quitte en pleurant / Il y aura ce murmure ». Ou ultime recours : « Si tout s’effondre en toi / Je me tiendrai là debout / J’essaierai d’être stable toujours ».

Le dernier titre est une reprise du regretté Jean-Luc Le Ténia, « L’amour libre ne le reste jamais bien longtemps […] Ne me parlez plus d’amour désormais / J’ai mal au ventre ; je vis seul au Mans ».

Quelle surprise de découvrir une profondeur inattendue chez ce clone apparent d’Elvis Presley dont une oreille hâtive n’aurait vu qu’un idéal plutôt terre-à-terre, Chanter, baiser, boire et manger de « Pique-Nique », l’album du duo pop qu’il constitue avec Jo Wedin. Qui laissait pourtant attendre le meilleur : « Quand tous les goûts te paraîtront fades / Quand tu seras vieux, moche et malade / Je serai toujours de ton côté ». Écouter aussi la perfection formelle de leur titre IdiotLoin aussi de la satire cynique de son groupe rock Mustang, tel ce Salaud de pauvre au sujet si actuel.

Laissez vous emporter dans un monde parallèle, hors du temps, à la croisée de la parole éternelle et de l’extrême modernité, proche de la perfection dans son genre. « Hors l’amour il y a peu / Qui vaille d’être chanté ».


Jean Felzine, Hors l’amour, cinq titres, Sony Atv music France (2019). En concert ce jeudi 17 octobre 2019 au Walrus à Paris. L’album sort le vendredi 18 octobre.

 

Mes amis dans le rock
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Nouvel Orphée, audio.
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L’amour libre, audio,reprise de Jean-Luc le Ténia
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