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Claudine Lebègue, la perfection du perfecto

Place de sa mob (photo Sabine Li)

Place de sa mob (photo Sabine Li)

Si on excepte sa trilogie A ma zone (deux CD, dont le second, Un camion dans la nuit, date de 2014, et un livre en trois tomes), il faut remonter à il y a dix-neuf ans, en 2002 donc, pour retrouver le précédent album de notre Lyonnaise, Des roses et Roger, alors produit par Anne Sylvestre et paru chez EPM. Une éternité ! C’est dire si, dans le Landerneau de la belle et bonne chanson dont NosEnchanteurs est ardent prescripteur, ce disque doit être considéré pour le grand événement qu’il est. A plus forte raison que, sans que Lebègue soit chanteuse à part, elle a, outre ce côté frondeur qui lui va si bien (« Je suis / Femme obscure / Femme armure / Je tire je jure / Je chevauche les murs »), une façon bien à elle de mener une « carrière » : jamais là où on l’attend, témoin par exemple son récent spectacle (toujours en tournée) sur Dalida.

A nouveau le perfecto, celui d’une amazone, posant sur la pochette avec son air fonceur et frondeur, le nez qui fume et un merle juché sur son épaule. Différente de ses consœurs, la Lebègue. C’est pas qu’elle ne fasse pas dans la poésie, bien au contraire, mais ses vers sont autrement tournés : la dame est cash, les propos pas négociés et son cuir « souple comme une claque ». Sa chanson est intime, est extime ;  elle est grand public aussi quand la colère l’est.

« Vous les branleurs de poumons / Vous les pousseurs de chansons / Ouvrez le feu ouvrez le bal ouvrez le cœur / Ouvrez les vannes place au bonheur ». C’est une chanteuse qui renaude en gouaille : « Je suis dé rangeante / Dé rangée / Dé genrée / Je déclasse et je trace / Je déplace les murs / Je ne suis pas LA femme / Je suis sans index / Toute en majeur ».

42753971d6e74439cf1031f1dd1517aePas de thématique ici, rien qu’un nouveau bouquet de chansons, belles et solides, des douces et des urticantes, qui renouvelle d’un coup son répertoire : seize titres d’une plume inspirée. Dont un sur les papas et la photographie, qui nous rappelle un épisode autobiographique d’A ma zone. Un autre sur le trop plein de bonheur, le suivant sur les éléments qui se déchaînent : « Faut qu’ça claque / Que ça claque sec / Ça vient / Ça va ça va ça va / Ça va tomber des nues »… Y a même une chanson de Noël peu dans l’orthodoxie qui prévaut à ce moment-là. Et pis de l’amour fou : « Si t’avais mille ans / Si t’étais squelette / Encore / J’t’aim’rais tout autant / Des pieds à la tête / Alors ».

Lebègue, c’est tout ça, mais s’il est bien de lire une critique sur elle, le mieux est encore de l’écouter, de vous laisser emporter par son torrent de mots. « On va dire que c’est bon / On va dire que c’est fait / Que c’est fait pour de bon / Pour de bon à jamais ». Avec elle, on boit la tasse. Et c’est bon.

 

Claudine Lebègue, Quand il fait chaud, AMZ/InOuïe distribution 2021. Le site de Claudine Lebègue, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

« Perfecto » : Image de prévisualisation YouTube

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