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Delphine Coutant ou la microcosmique des fluides

Delphine Coutant (photo collection personnelle Delphine Coutant)

Delphine Coutant (photo collection personnelle Delphine Coutant)

Ah que l’argenté et l’aquatique lui vont bien à la dame cosmique des eaux – j’ai nommé Delphine Coutant !

Et quel plaisir de retrouver son univers délicat et mystérieux, décliné sur ridules d’eau et de brise qui portent une fois de plus cet été le Piano du lac!

Il faut dire que depuis sa « plongée » à Barjac en 2014 il nous semble moins l’entendre, la chanteuse nantaise de sel et de son, et c’est à peine si La nuit philharmonique, son dernier album sorti en 2017, avait soulevé quelques vaguelettes médiatiques.

Pourtant, depuis toutes ces années, la chanteuse maintenant connue de toutes les étendues d’eau de France et d’Espagne n’a pas délaissé son élément, celui du théâtre naturel de nos extérieurs qui, en plus de peupler ses chansons, vient maintenant constituer sa scène de prédilection, flottante ou perchée, loin des théâtres feutrés de velours et d’obscurité.

Il est 19h. Soleil encore haut et vent qui a fait fuir les nageurs curieux : les curieux sont sur les berges, en file à la billetterie pour prendre leur siège sur le confort du gravier ripicole. Dans l’eau, le piano. Et au programme, un oscillement bleu sombre de ciel de soir, entre « deux systèmes solaires », dernier spectacle de Delphine Coutant sur Piano du lac.

Dans une vraie conversation avec le violoncelle de Daniel Trutet et le trombone de Jenny Violleau, la voix si particulière de Delphine Coutant égrène ses chansons-métaphores pour celles et ceux qui y veulent trouver du sens ; ses chansons de méduses, succulentes, grenouilles et crapauds pour ceux et celles qui préfèrent s’attacher à l’immédiat : Toi l’ours polaire assis au premier rang/ sais-tu que mon futur fait de toi un migrant? La faune et la flore du monde de Delphine Coutant, prise dans des échelles qui nous sont inconnues, n’est pas sans un clin d’œil à l’humain, aussi cosmique soit-il – Paysage désolé / Silhouette érodée / J’ai laissé mourir les pierres / J’ai laissé l’eau s’infiltrer.

La peau de l’eau frémit, les musiciens se jouent de la lumière naturelle, le soleil descendant miraculeusement sur les notes d’un des morceaux avant de revenir au suivant. Et nous, au gré des mélodies et du vent qui trône les montagnes alentour de gros gris de nuages, nous nous laissons prendre au remous des mots, évadés pour un temps dans un autre univers, pas si loin, pas si loin.

 

La tournée de « Deux systèmes solaires » sur le Piano du lac, c’est par ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Delphine Coutant, c’est là.

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