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Clara Luciani, côté histoires de cœurs

Clara Luciani (photo Alice Moitié)

Clara Luciani (photo Alice Moitié)

Quoi, encore Luciani ? J’entends déjà quelques agacements au seul nom de cette artiste qui a fait irruption en peu de temps, quatre ans seulement, dans le paysage musical de la chanson de grande diffusion. Difficile, en effet, d’échapper ces jours-ci à la promo de son deuxième album. Cœur  – c’est son titre -, tend à prouver que le succès de précédent, Sainte-Victoire, du nom du célèbre massif du sud de la France, n’était pas un simple coup de chance au royaume de l’éphémère.

La chanteuse à la voix grave s’impose par son naturel et son à-propos. Le fait de sortir au lendemain du déconfinement lui offre une belle opportunité de coller aux besoins du moment. « Il fallait entendre des chansons qui poussent à sortir du lit », sinon du syndrome d’enfermement de la cabane, assure Clara Luciani en des entretiens présentant son coup de cœur pour des cœurs battants à l’unisson. « Il faut qu’çà bouge / Il faut que çà tremble » souhaite-t-elle dans Respire encore .

Cœur se veut un hymne à la joie, une main tendue sur des airs dansants, dans le sillage de rythmes disco chers aux années soixante-dix, avec cascades de cordes et basses bien en place. Des mélodies qui donnent certes envie de bouger, mais aussi des textes qui ne renoncent pas à raconter des histoires, à cœur perdu. Qu’elles soient intimes ou inscrites dans le bien commun des émotions et des colères. A bientôt 29 ans, Clara Luciani sait jouer des clairs-obscurs pour ne pas s’imposer que dans le seul registre du tube à danser.

Clara-LucianiLa chanson titre s’inscrit dans la ligne de La grenade,  une des premières chansons à avoir imposé l’ancienne voix féminine du collectif rock La Femme. « T’as jamais vu une femme qui se bat… / Et je te montrerai / Comme je mords, comme j’aboie… / Je ne suis qu’un animal / Déguisé en madone » lançait hier Clara Luciani dans une chanson reprise lors de manifestations. En 2021 elle dénonce encore les violences faites aux femmes : « Ta peau est fine comme du papier à cigarette, chaque fois qu’on la frappe, il y pousse une violetteL’amour ne cogne que le cœur ». Tempos dansants certes mais sur des sujets graves. Dans des ballades à la façon de Françoise Hardy, sans les mélodies mélancoliques qui vont souvent avec, Clara Luciani se dévoile. « J’sais pas plaire… / Un peu gauche et fragile oui ». On l’aura compris, ce sont les failles des uns et des autres, au-delà des siennes, qui intéresse l’auteure. Elle aime les gens qui doutent, aurait rappelé Anne Sylvestre. La chic fille dédie une autre chanson à l’amitié (Tout le monde sauf toi). Sans oublier les fruits de la passion avec Amour toujours, chanson humoristique à sa façon, sans concession et non fusionnelle : « Qui des deux va dévorer le premier ? ». Dans le titre Le reste,  il s’agit de ne garder que le positif des expériences malheureuses. Moins sûre d’elle-même qu’il n’y parait, Clara Luciani, avec l’aide de son fidèle compositeur Sage (Ambroise Willaume), imagine encore dans Au revoir, des adieux anticipés si la Covid avait mis fin à sa jeune carrière. On écoutera encore des titres comme Ma sœur et Drôle d’époque, « Je n’ai pas l’étoffe, pas les épaules / Pour être une femme de mon époque » où s’affirme la singularité d’un répertoire de celle qui veut consoler autant que faire du bien.

 

Clara Luciani, Cœur, (Romance Musique/Universal 2021. Le « store » de Clara Luciani, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

« Le reste » : Image de prévisualisation YouTube

« Respire encore » : Image de prévisualisation YouTube

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