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Le Petit Duc hulule encore rue Emile Tavan – 2025-2026

Cérations graphiques © Fredlameche

Créations graphiques © Fredlameche

 

Contrairement à ce qui était prévu l’an dernier, les travaux étant repoussés de deux ans, c’est bien toujours au 35 rue Emile Tavan à Aix-en-Provence que nous rejoignons le Petit-Duc pour cette saison 2025-2026. Nous retournerons avec plaisir dans ce Théâtre intimiste de 49 places (nouvelle jauge car nouvelle réglementation) et sa chaleureuse salle d’accueil, La Forge, avec billetterie, bar, salon-forum convivial où l’on cause, petits concerts et autres manifestations culturelles.
Nous nous y sommes retrouvés pour l’après-midi de présentation portes-ouvertes le 29 septembre et pu visionner le teaser-video de la saison (34 concerts cette année, tant en chanson de différents styles qu’en jazz vocal ou/et instrumental et en musique du monde, et toujours les concerts Jeune Public avec la participation au MomAix, dont le Carnaval des animaux de Saint-Saëns à La Manufacture le 12 novembre).
Et assister au mini-concert de présentation de Clara Sfez  (chanson) et du duo Perrine Mansouy (piano) et Eyma (voix) pour le jazz, ce qui donne très envie. Lorsque la salle est complète, vous pouvez toujours ponctuellement ou sur abonnement visionner le spectacle (depuis le monde entier !) sur la chaîne web dans les conditions du direct, capté par Eric Hadzinikitas.

Dans ces concerts, plusieurs sorties d’albums dont de nombreux faisant suite à une résidence d’artiste sur place, l’accueil d’artistes émergents tant locaux que nationaux, et le suivi au long de leur carrière des artistes dont certains ont débuté sur place. Un réseau bien développé de collaborations avec les partenaires locaux, salles de spectacles, Conservatoire Darius Milhaud, Université Aix-Marseille, ESAAIX, La Manufacture où ont lieu certains spectacles…, medias locaux et même nationaux qui ont souligné la création de la chaîne web, et des Associations, permettent, avec  le soutien des institutions, Ville, Département, Région, Métropole, Sacem et Spedidam entre autres, de mutualiser les projets. Le théâtre participe pour la première fois cet automne à la Biennale d’Aix 2026
L’autre versant de cette solidarité est l’action socio-culturelle et écologique, avec par exemple la Journée des aidants, qui a eu lieu le 8 octobre, l’atelier piano-autisme de retour, par l’intervenante  Élisabeth Cazala, ou l’envolée de coccinelles au printemps au Pavillon de Vendôme voisin.
D’autre part les ateliers se diversifient, avec Poésie et Slam et scène ouverte, en association avec un groupe de poètes aixois (premier rendez-vous le 14 octobre), la chorale du Blues à la Méditerranée et ses 4 weekends musicaux animés par Carine Lotta (Cie Fuozza) qui se termineront par un concert (création Carine Lotta) au jardin du Pavillon de Vendôme. Le premier weekend de formation de la chorale aura lieu les 18 et 19 octobre). Et encore l’atelier chant pour tous, un lundi par mois.

L’anima lotta, extraits captés au Petit Duc le 14 novembre 2024 Image de prévisualisation YouTube

La saison a commencé avec un concert de jazz le 3 octobre, le Mario Canonge Trio (Piano, contrebasse, batterie). Puis un concert chanson le 9 octobre, Alex Montembault (voix, piano, guitare) en trio avec Camille Frillex (basse et programmations) et Gaetan Demoen (batterie), sur lequel nous reviendrons.

La programmation jazz fait cette année la part belle au piano, avec Mario Canonge, Pierre De Bethmann, Philippe Powell, Francesca Han, Julien Grassen Barbe, Laurent Coulondre, Pierre-François Blanchard, Leonardo Montana, Rob Clearfield, Perrine Mansuy …

 

Une sélection de concerts chanson et artistes vocaux pour la saison :

Le 6 novembre 2025, Marion Rampal, Oizel, dans son répertoire d’autrice-compositrice avec cet album de 2024, croisement entre jazz et chanson française pop-folk, en quatuor. Habituée du Petit Duc, NosEnchanteurs l’y a vue et suivie jusqu’en Auvergne

Marion Rampal, Coulemonde session Nantes 2024 Image de prévisualisation YouTube

Le 8 novembre 2025, Trio Saravá, bossa avec Didier Sustrac (guitare voix), Philippe de Aquino (piano voix),  réinterprétation de chansons emblématiques popularisées en français (Baden Powell et Pierre Barouh). Rappelons son concert en 2018 en trio basse percussions, et en 2020 avec la percussionniste sur instruments de terre cuite Odile Barlier, au moment où il sortait son album Marcher derrière

Trio Saravá, Brésil en Béarn, 9 août 2024 Image de prévisualisation YouTube

Samedi 06 décembre 2025 Clara Sfez « Entre vous et moi » et Checler « Ces gens qui aiment » (découvertes)

Samedi 17 janvier 2026 Minuscules (Johanna Roudil, voix et percussions ; Gabriel Maurin, chant et guitare ; Romain Cense, basse et percussions) écrit en français, composé en « folk américain » et Lonny, en guitare-voix, poétique et délicate, qui présente ses nouvelles chansons (album en cours de production) aux côtés de celles de son dernier album, Ex-voto.  (découvertes)

Lonny, « Blanche », session Montréal 2023 Image de prévisualisation YouTube

Samedi 24 janvier 2026 Cathy Heiting, partenaire de longue date du Petit Duc, « Un tantinet soit peu », subtilités de la langue française pour chanter sans dire, avec (im)pudeur ou ironie. Cathy Heiting est autrice compositrice et chanteuse à voix (plurielles !) et à voies multiples, en Quintet avec Franck Lamiot aux claviers, Renaud Matchoulian  à la guitare, Guilhaume Renard à la contrebasse et Samuel Bobin  à la batterie, co auteur.

Samedi 07 février 2026 Germain Chaperon (musiques et textes, guitare et voix), Marek Eichler (basse) Sven Clerx : (batterie) Neda Cainero (voix et textes) Caminos, (Résidence) musiques populaires de partout teintées de jazz et de musiques actuelles.

Jeudi 12 février 2026, Laura Cahen, hors les murs à La Manufacture, « De l’autre côté », en duo avec Josephine Stephenson, voix et claviers  pour son album sorti début 2025, qui aborde la place et le rôle des femmes sous tous ses aspects. Nous l’avions vue, discrète, douce et directe, avec sa poésie folk d’atmosphère au Petit Duc fin 2023 pour ses albums Une  fille/Des filles.

Jeudi 12 mars 2026 Joulik et leur nouvel album, Rivages (Résidence). Des fidèles du Petit Duc en Musique du monde, chant dans toutes les langues, même imaginaire, vocalises, dans un environnement musical plus actuel. En quatuor avec  Mélissa Zantman, kaval (flûte oblique), accordéon et percussions ; Robin Celse aux guitares, mandole ; Claire Menguy au violoncelle… et Arnaud Le Meur à la batterie.

Joulik, teaser « Rivages » 2025 Image de prévisualisation YouTube

Jeudi 19 mars 2026, Julie Lagarrigue, « La powesie, Jules et moi ». Julie toute seule, mais avec son piano, sa guitare et les mots de Nicolas Jules. Une réussite qui pouvait paraître improbable, et pourtant… relire notre article en 2024 à la sortie de l’album et lors de son passage à Avignon. Julie est déjà passée au Petit Duc en janvier 2022, en co-plateau. Je me souviens d’un très Beau de la forêt…, du temps de ses Amours sorcières

Samedi 28 mars 2026, Leïla Martial, vocaliste, et Elie Dufour, pianiste voyageur, Karma Bazar, musique électro acoustique de partout et d’ailleurs.

Jeudi 2 avril 2026, Volo, Frédéric et Olivier Volovitch, chanon intime, engagée et poétique pour un septième et nouvel album en 2026. 

 

En jazz vocal signalons aussi Claudia Solal pour « Punk Moon », spectacle créé au Petit Duc en 2020, le vendredi 28 novembre ;  KLT & Jessy Elsa Palma « Beauty of change » soul hip-hop le vendredi 5 décembre, La Clara Sofia, pop brésilienne en anglais le samedi 14 mars 2026 ; avec Malik Mezzadri, flûte et voix en Quatuor clavier basse batterie, du jazz à l’électro, en passant par les musiques du monde, Magic Malik Orchestra sera le 19 mai 2026 à l’Amphithéâtre de La Manufacture des Allumettes, dernier concert programmé de l’année. 

 

La saison 2024-2025 a été particulièrement nourrie. Revenons sur quelques concerts dont nous n’avions pas eu le loisir de parler : 

Le 5 octobre 2024 Nevché, avec son nouvel album Emotional data. Toujours avec Martin May aux claviers et la signature de French 79 (Simon Henner) à l’électro, et quelques textes de Nicolas Mathieu (Prix Goncourt 2018), une suite de poèmes électroniques, travaillés en dentelle et en émotions.  Allez bisous, (Passez une bonne journée), chronique amoureuse des petites choses de la vie, sensualité naturelle d’une femme, gaieté des enfants, l’aurore et le peuple des petits matins. La confidence de Demain, « J’ai appris à protéger ta main… ». Data qui donne son nom à l’album, les écrans qu’on caresse et dont on se libère, « la nuit quand je rêve de toi à l’abri des datas »Ta lumière qui est un hommage  au photographe Olivier Metzger décédé accidentellement, mais aussi des extraits de l’album de 2018, Valdequeros, avec Pénélope ou L’Océan. On n’est jamais bien loin de la mer avec Nevche, de la route aussi, et la ville s’invite au son de la voix de Johnny qui nasille. Les mots se font musique et les vagues refluent, dans une sorte de sensualité sacrée. Un opéra de poésie douce pour vous emporter loin de la laideur d’un monde qui finit.

Nevché « Allez bisous » Image de prévisualisation YouTube

Le 9 novembre 2024, le duo Semo, Dizzylez à la contrebasse et Sarah Morch au steeldrum (tambour métallique et mélodique) et leur poésie musicale, ont précédé Aurore Favory, en duo avec le guitariste Mathieu Cesari, pour un duo entre humour, tendresse et piquant, mettant bien en valeur les qualités d’interprète d’Aurore qui écrit aussi ses textes. Une partie de son répertoire déjà bien développé a fait l’objet d’un EP au titre évocateur, Délicatesse. Désir d’enfant, critique de la société, violence dans le couple, séparation, peur de la vie (J’ai froid aux yeux), elle sait nous faire de chaque chanson un petit film si crédible qu’on est prêt avec elle à avoir la chair de poule comme les larmes aux yeux, à moins « que la joie nous dévore », avec la complicité de Mathieu Cesari qui ne se contente pas d’être un bon guitariste. et pour la première fois Aurore nous a joué de la flûte traversière… 

Le 19 novembre 2024, Julien Laba alias Lhomé (Lomé pour la capitale du Togo et H comme humilité et humain) allumait le feu hors-les-murs à l’amphithéâtre de la Manufacture des allumettes avec l’orchestre de chambre du  Conservatoire Darius Milhaud dirigé par Sylvain Guignery, pour son nouvel album Miracl(e)s, 2023, dans le cadre d’un projet avec la mission locale du Pays d’Aix liant écriture (slam, rap, chanson) et composition (Lhomé est aussi passionné de musique classique). Lhomé assure des ateliers d’écriture pour la jeunesse en français, anglais et espagnol.
Voyageur, ses thèmes principaux sont l’amour et la lumière, il déboulonne les idoles, envoie un message de paix et de tolérance, auquel adhère fortement la jeune assistance, sans ignorer l’environnement de haine, la guerre, les attentats, amer. Il passe La flamme, chante pour les siens et incite à danser Dans le ciel « loin des horreurs de la terre ». À son fils il explique « Ils te diront » comment ne pas tomber dans les a priori sur les femmes, les quartiers, la réussite, les institutions « Rien n’est plus vrai que l’amour, rien n’est plus grand » et démonte le monde de domination, y compris lorsque c’est la France qui « est une ogresse qui mange ses gosses et qui engraisse », mais aussi le Qatar.  Akhenaton a co écrit (et chanté) avec lui « Je suis poussière de lettre, je suis un… »Architexte. Un poète : « Chercher à être, jamais chercher à plaire ». C’est dans tout son répertoire qu’il puisera ce soir là, de la poétique Deux oiseaux (2020) au cri nostalgique de Beyrouth (2018), « malgré tout ce que l’homme a détruit ». Et quand le public se lève sur Laisse battre ton cœur, c’est lui qui grimpe sur les gradins pour les rejoindre. 

Lhomé « Mon fils » Image de prévisualisation YouTube

Le 5 décembre 2024, la première partie était la marseillaise Marilou et les mauvaises filles (Emilie Marsh à la guitare, qui a composé et réalisé leur album , Flore à la batterie et Capucine Trotoba à la basse et guitare), qui ont électrisé la salle avec leur rock féministe et insoumis qui lutte contre l’ordre établi, et tout particulièrement le patriarcat et les injonctions faites aux femmes, marie-toi, fais des enfants… Un hymne à la liberté qui gratte souvent mais peut aussi se chanter avec douceur, comme avec Laisse-la partir.
Puis Jil Caplan, toujours avec Emilie Marsh, a donné son folk-rock imprégné de mythologie anglosaxonne, entre velours et piquant, de Virginia Woolf à Nathalie Wood, une session composée essentiellement des chansons de son septième album « Sur les cendres danser », de 2023, co écrit et composé avec Emilie Marsh. Relire l’article de Pol de Groeve sur cet album. Émaillant son concert d’anecdotes – il y avait longtemps qu’elle n’avait pas chanté à Aix – elle a aussi mis le Feu, nous a plongés dans son Bleu existentiel, où l’énergie du vivant se heurte à des « intérieurs [qui] implosent », et s’est baptisée elle même Daronne, mélancolique chanson dédiée à son fils grandi et qui s’éloigne. « tu es grand et si différent que j’en tremble, que j’en frissonne ». Sans oublier de re-plonger dans le lac, de « Toute crue », 2001. 

Jil Caplan « Tout éteindre » Image de prévisualisation YouTube

Les 19 et 20 décembre 2024 deux concerts ont redonné la voix… et les pieds, je parle des jolies chaussures de flamenco à claquettes de Myriam Daups, si habiles à rythmer leurs chansons voyageuses, au duo Vis à Vies, qui a longtemps sacrifié sa propre carrière pour mieux faire connaître d’autres artistes. Reprenant un répertoire qui s’étoffe de plus en plus tout en affinant encore l’interprétation, nous en avons déjà eu une première vision en trio en 2023 à l’auditorium de la maison des arts de Cabriès, et en mai 2024 lors de la création de ce concert baptisé Ce qu’il reste à faire, du nom d’une de leurs chansons de leur deuxième album. Cette fois-ci, outre Myriam, autrice des textes, multi instrumentiste (basse, violon, sapato [planche électronique pour claquettiste]…), et Gérard Dahan, le compositeur, aux guitares et au chant (laissant cependant le premier plan à la chanteuse), et Stéphane Dahan à la guitare et aux chœurs, un quatrième musicien, Zargan Stavron a encore enrichi le spectacle avec sa batterie et les instruments ethniques que sont le cajon et l’udu (jarre de percussion en terre cuite), ainsi que la basse, et l’accent est mis sur les jeux de lumière.
Des chansons de poésie, de gens ordinaires secoués par les aléas de la vie, où dominent l’empathie, la tolérance, le désir de paix, le souci de la terre qui nous porte et nous nourrit, la recherche des vraies valeurs « L’argent c’est un poisson d’argent qui glisse entre les mains des gens », dans un voyage musical jazz riche et métissé. L’émotion voisine avec l’humour et la tendresse dans ces titres où le vent souffle, l’eau jaillit, les enfants dansent, les papillons tourbillonnent dans la forêt amazonienne. Et si le monde est gris « Change de lunettes »- une chanson qui donne son nom au spectacle 2025 - thème voisin du « Même pas peur du bonheur » repris par le public. Liberté et espoir se croisent dans ce concert qui refuse le pessimisme dans ce monde de plus en plus noir.
Le premier concert comportait essentiellement des chansons de leur dernier album, tandis que le second était un florilège de leur répertoire conçu pour nous enjoyer, comme disent les québécois, en célébrant la fin d’année. 

Vis à vies, teaser « Ce qu’il reste à faire » 

Le 28 février 2025, c’était le tour de la chanteuse de jazz Coline Fourment, pour une création, Chimère, accompagnée de Quentin Tillie  aux trompette et bugle, Maryline Ferrero au piano et Willy Quiko  à la contrebasse. Née à Fort-de-France, la chanteuse a passé la plus grande partie de sa vie dans le midi de la France. Coline a d’abord exploré la chanson judéo-espagnole dans un groupe de femmes autour de Françoise Atlan, puis intégré la classe jazz de Jean-François Bonnel au conservatoire Darius Milhaud d’Aix en Provence, se formant également  en chanson française, musiques actuelles et chant baroque en élève associée.
Son projet actuel mêle jazz et chanson en français ou parfois en créole (reprise de Mwen dòmi déwò, des guadeloupéens  Super Combo, années 70, Je dors dehors), avec deux thématiques principales, le conte fantastique, où se croisent bateaux, fantôme, prince-monstre et jeune fille, rêve, et, tiré de la  mythologie grecque, Ero et Léandre… et souvenirs et voyages. La voix souple et chaude de la chanteuse, fusionnant avec le jeu profond des musiciens, oscille entre chanson – écoutez sa splendide reprise de Barbara, de Prévert /Joseph Kosma – psalmodie, scat et vocalises, et nous transporte aussi bien dans un monde onirique fabuleux que dans sa mémoire intime, de [s]on arbre à la Provence bleue, ses fontaines et ses platanes, ou l’odeur-monde de Marseille… 

Coline Fourment, teaser extraits filmés au Petit-Duc Image de prévisualisation YouTube

 

À bientôt en salle ou sur la chaîne web, l’agenda complet et l’accès à la chaîne web sont à retrouver sur le site du Petit-Duc, à suivre également sur leur compte facebook

 

 

 

 

 

 

 

 

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