Jean Blanchard, 1948-2025
Jean Blanchard (photo Raph Jeannin, mars 2024)
Son parcours musical est long comme un jour sans pain. Natif de Bourges, Jean Blanchard découvre tout môme les danses et musiques traditionnelles du Berry au sein de groupes folkloriques. Et participe bientôt au collectage de ces musiques et danses traditionnels. Devenu lyonnais pour ses études dans le génie civil, il participe à la création, sur les pentes de la Croix-Rousse, du folk-club La Chanterelle (qui organise hoottenannies, concerts et ateliers et dispense un enseignement) et apprend tant le violon traditionnel que l’accordéon diatonique et la cornemuse. C’est à cette époque, en 1973, que chez un antiquaire lyonnais, il achète sa Béchonnet (une cornemuse à soufflet du nord de l’Auvergne, qui possède trois bourdons) historique, datée de 1871, qu’il a toujours gardé, comme une longue histoire d’amour. Il participe, dès 1973, au groupe La Bamboche, avec Jacky Bardot, Jacques Boisset et Bernard Blanc. Puis, dans une autre version, à La Bamboche des années 80, avec Évelyne Girardon, Pierre Guignon, Jacques Boisset et Daniel Olivier. La Bamboche reste un des groupes emblématiques de l’énorme vague folk d’alors (avec entre autres Mélusine et Malicorne, Stivell et Tri Yann) dans un vivier lyonnais qui comprend notamment Le Grand Rouge, La Chiffonie ou Le Claque-Galoche.
Jean Blanchard fut aussi le fondateur ou co-fondateur de nombreuses formations telles que Gentiane, Beau Temps sur la province, La Compagnie du Beau Temps (ces deux dernières avec Évelyne Girardon qu’il retrouva dans le Duo Girardon-Blanchard), La Grande Bande de cornemuses, Auvergnatus, les Sonneurs de Lyon…
La Bamboche première formule
Inépuisable transmetteur des techniques musicales et instrumentales, Jean Blanchard enseigna la cornemuse du Centre et les musiques du Centre de la France, fonda et dirigea le Département de musiques traditionnelles du Conservatoire National de Région de Clermont-Ferrand, fonda avec Eric Montbel le Centre de Musiques Traditionnelles Rhône-Alpes à Villeurbanne où il fut responsable des ateliers musicaux, fut chargé de cours sur les métissages musicaux à l’IUP Métiers des Arts et de la Culture, en anthropologie, et en ethnomusicologie. Et inaugura il y a vingt-cinq ans la formation à l’enseignement des musiques traditionnelles du Cefedem Auvergne-Rhônes-Alpes de Lyon, formant au Diplôme d’État les futurs professeurs de musique traditionnelle. Il assuma aussi nombre de responsabilités artistiques, notamment au Festival Les Jeudis des Musiques du monde, aux Rencontres Internationales de Luthiers et Maîtres-Sonneurs de Saint-Chartier, aux Rencontres Méditerranéennes de Nyons.
La discographie de Jean Blanchard est importante. Au sein de La Bamboche certes (cinq albums), en d’autres formations aussi. Par ses enregistrements en solo et duo (« Accordéon diatonique, Marche, Limousin, Combrailles, Auvergne » en 1977, « Cornemuses du Centre » avec Éric Montbel en 1998, « Cornemuses toutes nues » en 2013, « Au vrai chic berrichon » en 2018…), il propose une sobre restitution du répertoire.
Jean Blanchard a travaillé avec tout ou presque les acteurs de la chanson et de la musique traditionnelles. Il en est une des plus grandes personnifications ; c’est un monumental artiste qui disparaît.
« Le petit écolier » (anthologie de la chanson française – La tradition) : 




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