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Stavelot 2021. Ilia, la mélopée du bonheur

Ilia à Stavelot Photos Jean Lemaire

Ilia à Stavelot Photos Jean Lemaire

Abbaye de Stavelot, « Une chanson peut en cacher une autre », 30 octobre 2021

Le noir se fait et dans le silence attentif se glisse une douce rumeur de chants d’oiseaux. L’artiste s’avance sur la scène, pieds nus, et entonne son chant. Un chant primitif, sans paroles encore, comme une transe ancestrale, qu’elle ponctue de percussions corporelles. Un chant repris en écho par des chœurs sonores qu’elle vient elle-même d’enregistrer, tandis que ses deux musiciens – Geoffrey Fiorese aux claviers, Jérôme Colleyn à la batterie – entrent dans la danse. Une mélopée envoûtante, qui aboutit à une proposition de voyage et d’évasion : Je marcherai longtemps / Face au ciel / Face aux vents / Je laisserai la peur et les tourments / Expirer lentement. Dès le premier morceau, le ton du concert est ainsi donné. Ce qui nous attend, c’est un périple au pays des sens et des sons, dans des contrées oniriques où règne la poésie. Embarquement immédiat.

ILIA 2021 Stavelot ©Jean Lemaire 2Elle, c’est Ilia, chanteuse liégeoise à nulle autre pareille. Venue du jazz vocal, elle en a gardé une impressionnante dextérité, son organe semblant sans limite. Au fil de la soirée, nous pourrons ainsi goûter aux joies du scat comme du chant tribal, autant que nous apprécierons la pureté de sa voix a capella. Une voix dont elle use comme d’un instrument, la mixant à la musique de ses compagnons de route pour ne faire qu’un seul ensemble. Le monde qu’Ilia nous invite à découvrir est fait d’émotions brutes. Oubliez la rationalité, chassez vos a priori, et laissez-vous emporter par ces mélodies venues d’ailleurs. Entrez dans cet univers original, mais pourtant familier, comme si ces sons premiers étaient tapis au fond de chacun. Oubliez même la chanson, pour ne retenir que le plaisir innocent d’écouter une voix tour à tour enjouée, sensuelle ou langoureuse.

ET ENSUITE Changement d’ambiance avec le groupe qui a conclu le festival. Les Obsédés du monde sont au nombre de trois et nous viennent du Nord de la France (avec l’accent chti en option). Deux guitares et une trompette, le tout au service de chansons mélangeant l’humour, la tendresse et un regard désabusé sur notre monde. Les rythmes sont enlevés, le trio bien sympathique et le public ravi de la découverte. Etais-je d’humeur pisse-froid ? J’avoue pour ma part ne pas avoir été aussi enthousiasmé que la majorité des gens qui m’entouraient, le groupe marchant sur des chemins déjà bien fréquentés (Tryo, Les têtes Raides…) et ayant recours à des ficelles trop éculées à mon goût (leur parodie de rap, digne d’un vieux sketch des Inconnus, bof…). Quelques jolies chansons (On ne demande pas la lune, par ex.) permettent pourtant d’espérer mieux. Copie à améliorer.

ET ENSUITE
Changement d’ambiance avec le groupe qui a conclu le festival. Les Obsédés du monde sont au nombre de trois et nous viennent du Nord de la France (avec l’accent chti en option). Deux guitares et une trompette, le tout au service de chansons mélangeant l’humour, la tendresse et un regard désabusé sur notre monde. Les rythmes sont enlevés, le trio bien sympathique et le public ravi de la découverte. Etais-je d’humeur pisse-froid ? J’avoue pour ma part ne pas avoir été aussi enthousiasmé que la majorité des gens qui m’entouraient, le groupe marchant sur des chemins déjà bien fréquentés (Tryo, Les têtes Raides…) et ayant recours à des ficelles trop éculées à mon goût (leur parodie de rap, digne d’un vieux sketch des Inconnus, bof…). Quelques jolies chansons (On ne demande pas la lune, par ex.) permettent pourtant d’espérer mieux. Copie à améliorer.

Intello, tout ça ? En aucune façon ! Retrouver l’enfant qui sommeille en nous et lâcher prise sans appréhension est certainement la meilleure manière d’appréhender son travail. Pour nous y aider, comptez sur le sourire de l’artiste et ses invitations à chanter, qu’il s’agisse de crier avec entrain la phrase qui fait du bien (« Qu’est-ce qu’on s’en fout ! ») ou de psalmodier un « ouh » tandis qu’elle danse jusqu’à en perdre pied. D’ailleurs, ne nous offre-t-elle pas en finale une berceuse apaisée, sur un air de xylophone et de boîte à musique : « Dis, tu dors ? ».

En guise de rappel, Ilia nous chantera une reprise (en français) d’un morceau du groupe américain My Brightest Diamond, avant de nous interpréter a capella sa chanson fétiche, La goutte d’eau de Nicole Rieu. Un dernier moment de beauté mêlée d’émotion. La conclusion parfaite d’un concert hypnotique.

 

Le site d’Ilia, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Le facebook des Obsédés du monde, c’est ici

Prochains concerts d’Ilia à Bruxelles en scène les 19 et 20 novembre 2021.

Ilia, Il y a Image de prévisualisation YouTube

Les Obsédés du monde, Gardien de la paix Image de prévisualisation YouTube

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