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Cisaruk et Ferré, main dans la main à l’Essaïon

La chanson n’est pas un art, pas du tout. Sachez-le, chaque art est identifié et doté d’un numéro, d’entrée en scène je suppose. Un numéro pour ne pas qu’il se perde… Il y a d’abord l’architecture, puis la sculpture, la peinture, la musique, la danse, la poésie, le cinéma, dans un même sac théâtre photographie et télévision (si, si, la télé est un art, c’est le huitième !) et la bd. Et désormais les jeux vidéo (le 10e) et le numérique (le 11e). Mais pas de chanson, pas du tout. Ce truc bâtard doit sans doute aller chercher un peu de sa légitimité chez le 4e (Musique) et le 5e (Poésie). Pour la variété, ça doit être chez Drucker, qui crèche au 8e. La chanson n’est pas un art même si, paradoxe, il y a foule d’artistes qui le compose. Tellement qu’il y en a trop. Ça doit être pour ça qu’ils passent pas au huitième : « La porte du bonheur est une porte étroite » nous chantait Ferrat…

Annick Cisaruk (photo DR)

Au chapitre de ces artistes, un petit mot sur Annick Cisaruk qui se produit, jusqu’en fin avril, à L’Essaïon, en duo avec ce bien bel accordéoniste qu’est David Venitucci. Vous auriez tort de ne pas leur rendre visite. Annick Cisaruk aime à naviguer d’un art l’autre. Du théâtre à l’opéra, du chant à la chanson, comédies musicales inclues. Avec, ma foi, une carte de visite impressionnante, alléchante. D’Ubu roi au Bel indifférent, des Folies bergères à l’Opéra de quat’sous, de Bluwal à Topor. De Kurt Weill à Aragon, Vian, Aznavour, Barbara… Et Ferré. « A l’école de l’émotion, elle se laisse guider par la seule pratique » en disait l’ami Michel Trihoreau, de Chorus. Voici ce que dit mon autre confrère Laurent Valero, de France-Musique : « Après avoir chanté Barbara, Annick souhaitait se frotter au magnifique répertoire de Ferré hors des sentiers battus en laissant libre cours à son expression vocale d’un naturel confondant tout en nous restituant les textes du grand Léo dans un phrasé réconciliant avec bonheur mots et mélodies. La mélodie est un fil que David, accordéoniste chercheur et novateur ne perd jamais sans s’interdire d’user avec liberté de son sens du rythme et de l’harmonie qui fait ici merveille pour habiller autant qu’enrichir les musiques de Léo Ferré ». Convenez que ça donne l’envie de s’y précipiter, avant de pouvoir poser sur sa platine le Ferré en cédé, qu’Annick Cisaruk doit sortir, d’ici peu de temps, au Chant du Monde.

Le site d’Annick Cisaruk. Et celui de David Venitucci.

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