CMS

Têtes d’Hardouin et de Linettes, les filles déboulent à Venelles

Les Têtes de Linettes (photo N. Dagan)

Les Têtes de Linettes, objets chantants non identifiés (photo N. Dagan)

Camille Hardouin, Les Têtes de Linettes, 1er avril 2016, MJC de Venelles,

 

Plateau « partagé » à la MJC de Venelles par quatre artistes, bien décidées à offrir au public une soirée mémorable !

La première à s’avancer est une Demoiselle inconnue. Enfin… ex-inconnue, puisqu’elle revendique désormais son nom ! C’est récent, mais c’est donc Camille Hardouin qui se campe devant nous. Longue et fine, souriante, pieds nus, voix claire et ferme, juste un peu voilée. Elle s’accompagne à la guitare. Ses mélodies sont simples et efficaces. Dépouillées. De cette simplicité et de ce dépouillement qu’on met des années à acquérir. On sent la sincérité derrière la voix qui chante la vie, la beauté des amours éphémères, les chagrins et les joies. Les textes sont vifs, sans mièvreries mais sans vulgarité. Même ses pieds sont éloquents et expressifs !

Certains passages de ses textes me restent en mémoire… La première chanson parlait de mille hommes à aimer en un seul. Plus tard, il y eut un aveu : « Faudrait pas me pousser beaucoup / Pour que je tombe amoureuse / J’en ai mis des beaux mecs à deux sous / Dans mes mains de voleuse […] Le premier poète qui passe / Je lui colle un bisou dans la face / Le prochain marin qui sourit / Je l’assomme et le mets dans mon lit. »

Camille (photo DR)

Camille Hardouin, ex inconnue (photo DR)

Il y eut des moments de franche rigolade, sur la chanson du Titanic ou grâce à une poupée Barbie utilisée comme médiator sur une chanson de Britney Spears. Et puis des instants magiques, lorsque Camille se met à donner des airs de violoncelle à sa guitare électrique. Chanson poignante : « Je suis la louve » qui nous précède et nous poursuit dans « Un endroit qui n’existe pas » et où « J’ai des choses à ne pas te dire » (Ma retenue).

Guettez Camille, qui vraiment mérite d’être connue !

Rapide changement de plateau et ce sont Les Têtes de Linettes qui investissent la scène.

Ce groupe de trois jeunes femmes ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir depuis longtemps ! Résolument vocales, vraiment musicales, absolument swing, jazz, rock, un chouïa déjantées, espiègles et complices, ces OCNI (Objets Chantants Non Identifiés) sont un monde pétillant de vitalité à elles toutes seules ! Et comme, visiblement, elles prennent un plaisir fou à être sur scène et à partager… eh bien elles nous convient avec délectation à pénétrer dans leurs joyeux délires.

Comment les décrire ? Je suis obligée de faire quelques comparaisons… Disons qu’il y a en elles un bon tiers de « Grandes Gueules » (pour le jazz vocal a capela), un petit tiers de Marianne Aya Omac (pour le blues), un gros tiers du Golden Gate Quartet (pour le gospel), un très grand tiers d’Évasion (pour les chants du monde), un petit tiers de Flow (pour son côté punk) et un tiers normal de chanson à texte, pour le reste.

- Euh… dis, Catherine, ça ne fait pas un peu trop de tiers, ça ?

- Si ! Mais il faut bien au moins cinq ou six pour contenir tout le talent de ces Linettes !

Bon, la comparaison s’arrête là : Les Têtes de Linettes sont inclassables ! Je suis sûre que si on essayait, elles auraient tôt fait de faire exploser (de rire) le tiroir où on voudrait les ranger. Elles touchent à tous les genres de musique, elles créent leur ambiance (chaleureuse, pleine d’humour et de complicité), leurs trois voix ne font pas que s’additionner : elles se multiplient. Tout ce qui leur tombe sous la main devient instrument de musique : du tuyau en plastique à la grenouille en bois en passant par les gobelets de boissons, tout ce qui peut émettre un son est susceptible de participer au spectacle ! C’est la créativité puissance mille.

Floriane, Fanette et Julie ont l’énergie et la vitalité d’un torrent de leurs montagnes. Parce que les Hautes-Alpes ne produisent pas QUE les meilleurs fruits du monde ! L’air vivifiant et les 360 jours de soleil par an font également pousser des artistes comme celles-là, vivantes, chaleureuses, inventives. Capables de rapper, de swinguer, de gospeller, de folklorer, de pot-de-yaourter avec la même élégance et le même dynamisme, capables d’allier poésie, humour, dérision, tendresse…

Cramponnez-vous, les Têtes de Linettes vont bientôt déferler ! C’est tout le mal que je nous souhaite : un vent frais venant tout droit des Alpes qui nous prouve que la chanson bouge, et ses spectateurs avec !

 

Le site des Têtes de Linettes, c’est ici ; celui de Camille Hardouin (ex Demoiselle inconue), c’est là.

http://www.dailymotion.com/video/x1bzw2k

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives