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Barjac 2016. Eux sur le zinc, nous debout !

Debout sur le zinc à Barjac (photos Catherine Cour)

Debout sur le zinc à Barjac (photos Catherine Cour)

Le hasard fait ou défait les choses, la météo aide parfois à la lecture des événements. A l’énoncé du programme de Barjac m’en chante, rien n’indiquait a priori un changement radical. Certes, contrairement aux autres années où tout semblait (parfois à tort) redite, beaucoup de noms étaient nouveaux pour la plupart, sinon la quasi totalité, des festivaliers. Certes, certaines esthétiques de la chanson, hier bannies, étaient ici étalées. Mais les équilibres étaient respectés, jusqu’à ce concert plutôt joyeusement rock de fin de festival. Sur la grille, cette année, c’était Debout sur le zinc. D’autres groupes ont déjà clos le festival avant lui : ainsi Les Ogres de Barback en 2013 et Lo’Jo en 2014. Mais il était dit que ce ne serait pas pareil, que les éléments déchainés allaient changer un soir la physionomie de Barjac.

Car la soirée prévue au château s’est finalement déroulée sous le chapiteau. Public serré à défaut d’être trempé, une bonne moitié debout. Sono forte, dimension festive appuyée, public jeune qui bouge devant la scène : pour un peu on n’y reconnaîtrait pas son Barjac, son entre-soi si sécurisant en temps normal. On n’y a plus ses repères séculaires, plus rien ne ressemble à son festival. Même Eskelina, pourtant faite pour le tout public, ne semble pas plaire à certains habitués de Barjac. Elle sera même accusée de textes simplistes, limite creux. S’ils savaient que c’est justement sur la qualité de ses textes qu’elle fut grande lauréate il y a quelques mois du Prix Georges-Moustaki…

Tout ça ne fait plus festival de Barjac mais concert d’un quelconque festival jeune. Ça plait à, disons, la moitié du public ; ça indispose l’autre, ça l’irrite. Pas de solution de repli : tu peux pas t’casser il pleut, ça va tout mouiller tes ch’veux…

IMG_7122« Un peu techno, un peu hipster / Je veux l’ombre, je veux l’ombre, je veux la lumière / Un peu client, un peu austère / Je veux l’ombre, je veux l’ombre, je veux la lumière ». Nos Debout sur le zinc sont égaux à eux-mêmes, à leur réputation. C’est vrai qu’en certains endroits du chapiteau il est difficile de capter, de comprendre les mots, parfois le sens. En d’autres, c’est possible. Mais qui va à la chasse peut perdre sa place. Les six comparses (dont certains nouveaux) de Simon Mimoun sont en forme. Ils feront leur set complet, pop et rock et ce petit plus qui les caractérise et fait qu’ils ne ressemblent à personne, devant un parterre trépignant au sein duquel nombre d’amoureux de la chanson « de qualité », comme quoi ce n’est pas incompatible. Chanson « de paroles » à la fine poésie, chanson d’énergie, chanson concernée aussi. Ceux à qui Lampedusa est parvenue à leurs oreilles ne peuvent vraiment l’oublier : « Quand t’a tenté ta chance à bord de ce bateau / T’imaginais la France comme un Eldorado / Contre vents et marées, tu es resté debout / La Méditerranée avait une faim de loup, de loup… » Fier groupe et bon concert, c’est sur eux (puis plus tard avec Les Grandes Bouches pour un après-festival forcément contrarié et en conséquence un peu boudé) que Barjac s’est achevé en un relatif déluge de pluie et de son.

 

Le site de Debout sur le zinc, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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