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Un rayon de Solal, et le Comte est bon…

Emma Solal (photos DR)

Emma Solal, sous les lambris de ces beaux appartements (photos DR)

Imaginez… Imaginez une faille spatio-temporelle en plein Paris… Imaginez un rendez-vous presque secret en plein cœur du Quartier latin, au sein même de l’appartement du philosophe Auguste Comte, ledit appartement n’ayant pas bougé d’un iota depuis qu’y est mort son glorieux occupant le 5 septembre 1857. Le rendez-vous était inratable pour qui s’est jadis frotté un tant soit peu aux subtilités sémantiques de ce pape du positivisme, précurseur de la sociologie et de l’épistémologie modernes. Mais si, vous savez bien, le positivisme, cette religion laïque ayant inspiré aussi bien Saint-Simon que Jules Ferry… A deux pas d’une glorieuse université parisienne sise entre les boulevards Saint-Jacques et Saint Michel, université devant laquelle se dresse justement une statue d’Auguste Comte, nous nous retrouvons donc pour un show-case privé d’Emma Solal, laquelle sort tout juste Messages personnels (notez le pluriel…), un agréable album de reprises de Françoise Hardy. « Relectures » serait plus juste, tant elle s’attache à ne pas reproduire à l’identique ces titres que nous prendrons plaisir à redécouvrir dans une formule épurée, guitare-percussions, se prêtant à merveille à leur légèreté apparente. Et peu à peu se fait jour le rapport, pas forcément évident de prime abord, entre l’austère philosophe du XIXème siècle et l’ex-muse germanopratine. Sous les lambris de ces beaux appartements conservés dans leur jus, sur ces vénérables parquets craquants, impossible de ne pas songer au gentil fantôme de Clotilde de Vaux, l’égérie platonique morte si jeune de la tuberculose. Et, croyez le ou non, chers Enlecteurs, mais se dégage de cette ambiance délétère comme une nostalgie, une saudade presque, faisant un écho palpable et bouleversant à la belle voix claire et sensuelle d’Emma Solal dont voici donc le second album après le très réussi Robes du soir. salon auguste comteQuelques dizaines de happy few se serrent les coudes pour se délecter d’un tour de chant vraiment pas comme les autres, ponctué des interventions millimétrées du cajon sur des rythmes de bossa ensoleillée, caressé par les nappes suaves d’une belle guitare électro-acoustique aux jolis riffs aquatiques : Pour Gibson le glas, en quelque sorte… Le choix des chansons dénote une véritable finesse artistique, et l’on prend grand plaisir à presque redécouvrir des titres que l’on pensait connaître sur le bout des doigts, comme les très beaux Rêver le nez en l’air, Effeuille-moi le cœur ou La maison où j’ai grandi, dont on se souvient à cette occasion que la mélodie est signé, entre autres, d’un certain Adriano Celentano… Et que dire de cette très belle version de l’Anamour, chanté à l’origine par Françoise Hardy, puis par son créateur Serge Gainsbourg…

Une soirée hors du temps, des moments inattendus de grâce infinie, offerts par une chanteuse sensible que l’on aura plaisir à suivre et à réentendre très bientôt, espérons-le.

Mais demain est un autre jour…

 

Le site d’Emma Solal, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Image de prévisualisation YouTube Image de prévisualisation YouTube

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