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Avignon Off 2017. Hildebrandt, le cœur d’un homme

Hildebrandt (photo d'archives)

Hildebrandt (photo d’archives)

7 juillet 2017, l’Arrache-Cœur à Avignon,

 

Déjà… « On s’accompagne même au dedans / et tant pis si ça prend du temps ». On n’a pas forcément l’habitude d’une chanson tout autant rock que mélancolique. La voix est chaleureuse, avec cette imperceptible vibration qui touche, et ne s’efface pas derrière les nappes si mélodiques de la guitare électrique qui nous enveloppe de douceur et de beauté.

Et puis l’autre versant de Wilfried, la force masculine, animale, qu’il assume : « Je pue un peu, moi, je sue, je sens moi, l’animal », apparaît dans une instrumentation plus lourde, rythmée, entêtante, nous ancrant dans le sol : « La vie c’est les animals », où les chœurs de ses musiciens font merveille. Le physique est épais, viril, yeux francs, barbe et moustache légères, costume brun, sous les lumières rouge et or. Pour mon sixième concert de la journée, cette force qui apparaît tant dans sa musique que dans son inspiration et sa personne toute entière est bienvenue pour me réveiller !

En trio avec les guitares et l’appui vocal de Pierre Rosset et Nicolas Barbaud, parfois au clavier ou à la guitare, ou au seul micro, il vogue de ballades tendres en pop étincelante ou rock puissant.

HILDEBRANDT portrait facebook 2016Le contact établi par ses chansons se renforce avec les confidences sur ses origines allemandes, la haine qu’il a pu deviner contre son père juste après la guerre, le mélange étonnant avec sa femme catalane, C’est jamais loin (Barcelone) : « On se mélange juste un peu / Et pourtant on n’a jamais su bien dire d’où vient le vent ». Même si Hildebrandt avoue faire passer la musique avant les textes, on a du mal à le croire tant ceux-ci nous parlent, tout en tendresse pudique, en pudeur d’homme qui n’étale pas ses sentiments. Peu de paroles entre ses chansons qui s’arrêtent nettement, laissant une respiration, une pause pour mieux s’imprimer des battements de son cœur. Quand s’élève dans l’obscurité ce Gracias a cappella on monte haut, très haut dans l’humanité… avant de rejoindre dans la lumière, au son d’une guitare pistache, des sons pop, rythmés et dansants. Contredits par les paroles « Tu dévoiles rien » ou cette chanson d’amour désabusée « Tu sembles un peu lasse, dans le fond tout s’efface. »

L’émotion de ce rêve partagé avec son père d’un voyage dans le Grand-Nord sous une nuée blanche, une chanson très évocatrice, se cache immédiatement derrière cette  puissante invective à la connerie humaine : « Vos gueules » ou sous l’aveu, dans la lumière violette : « J’ai plein de pas, oui mais je les garde à l’intérieur / Je danse en moi, je danse ailleurs (…) j’ai la java sous la  pudeur. »

 

Concert dans le cadre des « Talents Adami – On y chante », à 21h à l’Arrache-Cœur, 13 rue du 58eme R.I., Porte Limbert, jusqu’au 30 juillet 2017. Relâche les lundis 17 et 24. Rappelons que l’album « Les animals » a été récompensé par l’académie Charles-Cros. Le site d’Hildebrandt, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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