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Stromae « Défiler »

STROMAE défiler Capture 26 04 2018Elle défile, on voit nos vies défiler
Sur le fil, on voit les années filer
On essaie de filer droit et on n’peut pas rembobiner
Tous ces nœuds dans nos vies, si on pouvait les dénouer
Alors dites-moi comment ça marche
Dites-moi comment ça marche
 
De toute façon on marche dans les rangs
En groupe ou pas, on marche seul
Qu’on l’veuille ou pas on a une valeur marchande
Du plus jeune âge au linceul
Marche ou crève mais marche droit
Marche à l’envers ou ne marche pas
Et le business ça marche ?
La santé, la famille et le reste ça marche ?
Dites-moi comment ça marche
Je le sais que c’est pas toujours comme on le veut
Pas toujours comme on le souhaite
Mais je voudrais de vieux jours heureux
Dites-moi comment ça marche
 
Je me demande après toutes ces années
Encore et encore, je le sais bien là où je ne vais pas
Mais pas encore là où je voudrais aller
Et je me doute bien que si je me laisse aller
Ca ne me ferait pas de tort, je ferai bien de franchir le pas
En tout cas j’aurai tort de ne pas essayer
Si je voulais je pourrais même m’arrêter, faire machine arrière
D’ailleurs pourquoi, les barrières devraient être toujours dépassées
Pourquoi j’ai peur d’être dépassé
Par qui et par quoi, je ne sais pas
Mais ce que je sais c’est que si j’ai peur
C’est que je ne suis pas le dernier, comme si y avait qu’une arrivée
Qu’un seul endroit, qu’une seule route où on devrait aller
Ca m’étonnerait, tout ce que je sais c’est que je sais pas
J’y vais pas à pas, ouais, pas à pas, ouais, pas à pas
Et j’y vais pas à pas, pas à pas
Tout ce que je sais c’est que je sais pas
Et j’y vais pas à pas
 
La tête dans son téléphone, sans écouteurs on la croirait folle
Sans Google, on la croirait conne
Et sans filtre, on la croirait bonne
C’est trop facile de juger
Si son but dans la vie c’est de ressembler à Gigi
Mais sans chirurgie c’est plus Gégé que Gigi
Si l’école nous apprenait à faire des beaux selfies
Pour mieux démarrer dans la vie
Sans savoir où on va, où on est
Sans même savoir où on finirait
Sans savoir où on est, où on va
Sans même savoir où ça finira
La tête dans son téléphone
Sans écouteurs on la croirait folle
Sans Google, on la croirait conne
Et sans filtre, on la croirait bonne
 
Ce qui compte c’est ce qu’on a dans le cœur et ce qu’il y a sur le compte
L’argent ne fait pas le bonheur, il sert à fabriquer les bons
Etre belle quand on a de l’argent, c’est plus facile non ?
L’argent pourrit les gens et il les rend beau en même temps, c’est fascinant
On n’est pas tous égaux face à la beauté
C’est si facile d’être gros quand on les voit défiler
Petit, avant d’apprendre un métier
Faut d’abord apprendre à retoucher la photo d’un CV
La tête dans son téléphone
Sans écouteurs on la croirait folle
Sans Google on la croirait conne

Et sans filtre, on la croirait bonne  

Stromae

Paroles et Musique Paul Van Haver (Stromae). Clip de neuf minutes, tiré du défilé parisien du 6 avril de la cinquième collection de sa marque de vêtements Mosaert, présentée au magasin Le bon Marché.
Le texte de la chanson est diffusé par le journal belge Le Soir. Photo capture d’écran YouTube.

Stromae réussit le paradoxe de critiquer notre société du paraître et de la consommation tout en faisant la promotion de sa collection de mode… en nous faisant part de ses interrogations, de ses contradictions qui sont aussi les nôtres : « Si je voulais je pourrais même m’arrêter, faire machine arrière / D’ailleurs pourquoi, les barrières devraient être toujours dépassées  (…) Tout ce que je sais c’est que je sais pas / Et j’y vais pas à pas »

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