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Aurélie et Vérioca, les mille et une nuits du Brésil

Aurélie et Vérioca (photo André Hébrard)

Aurélie et Vérioca (photo André Hébrard)

22 février 2019, La Capitainerie à Joze (63),

 

La salle est pleine pour accueillir cette création. Aurélie (Aurélie Tyszblat) et Vérioca (Véronique Lherm) sont en résidence ici depuis quelques jours, avec metteuse en scène (Caroline Leboutte) et metteuse en lumière (Catherine Reverseau), pour faire naître ce spectacle. Que de bonnes fées penchées sur ce berceau !

Ces filles se présentent à nous de façon si différente. Aurélie dans une robe presque de princesse : scintillante, décolletée et déstructurée, sensuelle et féminine jusqu’au bout des ongles ; Véronique (Vérioca) en tenue plutôt décontractée : pantalon et foulard coordonnés sont sa seule fantaisie… Mais, au-delà des apparences, elles ont une vraie unité artistique. La voix de l’une se fond dans celle de l’autre ou dans les « percussions vocales » faites à foison et à la perfection dans ce spectacle rythmé et coloré. Les paroles d’Aurélie se posent avec force et talent sur la musique de Véronique. La guitare et les onomatopées de Véronique accompagnent et rythment les circonvolutions de voix pure, cristalline et sensuelle d’Aurélie.

Vous l’aurez compris, c’est beau, c’est chaud, ça sent le soleil de l’Amérique Latine. En particulier le Brésil…

Ce spectacle musical nous raconte une histoire, un voyage… Plusieurs récits, plusieurs thèmes sont abordés dans une unité esthétique et poétique renforcée par l’alternance du Portugais et du Français. Ce n’est pas juste une succession de chansons : on est happé par les notes et les mots, le rythme, la musicalité. Emporté au Pays des mille et une vies et des mille et un Brésil, par ces « Shérazade » qui nous entraînent dans les profondeurs de l’âme humaine et celle, blessée, de ce pays qu’elles ont chevillé au corps.

(photo Patrick Del Corpo)

(photo Patrick Del Corpo)

On est totalement dépaysé, comme envoûté, hypnotisé, bercé par cet univers musical qui nous emmène dans une dimension onirique, quasiment féerique… Mais l’esthétique quasi parfait n’enlève rien à la force des paroles.

Ce nouveau spectacle : Uatu, du nom du fleuve brésilien le Rio Doce, dans la langue des indiens Krenak. L’histoire de ce fleuve maltraité par la folie des hommes donne le ton, profondément humain… avec ce qu’il a de meilleur et de pire ! « Tout tombe / Et c’est la digue qui balance d’abord / Puis le barrage se fait météore / Déjà la vague qui court sans effort, répand la mort… Aluminium, manganèse et fer gagnent la mer ». Après une samba, elles nous invitent : « Et si c’était possible ? Si la fuite avait lieu ? / Prendre la tangente et filer… Promenons-nous dans les bois, là, où le glas n’y est pas / Effacer et reprendre la toile à l’envers… »

Elles nous promènent au carrefour des émotions : de la tragédie à la légèreté et du rire aux larmes. À la limite du clown quand Aurélie rêve « alanguie sur mon tapis volant ». Plus grave dans Inexorablement : « Aujourd’hui je sais tout / Tout ce que taisent les fous ». Et nous explique qu’elle revient de si loin : « Tu dis « j’aurais dû mourir / Tu préfères en rire ». Avec Rio tambour battant, elles nous ramènent Pas à Pas (la chanson-titre de l’album précédent) : « Et allez vers l’inconnu / Oubliez vos amours déçues, laissez les aux objets perdus ».

Et toutes deux de nous dire que « les chansons, ça sert à dire qu’on s’aime, qu’on est content ou qu’on n’est pas content… et que l’Amérique, ça suffit ! ». Ce à quoi elles ajoutent comme message d’espoir : « Blottie à l’horizon du miroir / Tapie au creux de notre histoire / Enfin je veux croire / À tout ce qui nous lie ».

 

Le site d’Aurélie et Vérioca, c’est ici ; leur facebook, c’est là.

Le clip de Pas à pas :

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