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Claudio Zaretti, charme et mélancolie

Claudio Zaretti (photo d'archives DR)

Claudio Zaretti (photo d’archives DR)

Claudio Zaretti, 13 février 2013, L’Angora, Paris 11e,

Aïe, on se dit qu’on va prendre des nouvelles de l’ami Zaretti. Mais c’est jour de grand froid et il a la crève, ça s’entend. Et les cafés et les salles sont comme les rues, un peu désertes. Pas le jour donc. Mais nous y sommes, restons.

Etage de l’Angora. C’est vieillot, c’est désuet, grands miroirs muraux piqués, moulures de plâtre, lino en lambeaux, mais le suranné a son charme et nous sommes à l’abri de tout client intempestif, de tout ivrogne donnant de la voix.

Deux guitaristes. Claudio Zaretti lui-même à l’Ovation. Et, don du ciel, Bernardo Claus, qui sait ce que son instrument peut dire et peut faire. Un pur régal. Claudio puise volontiers dans son plus récent opus, thématique du voyage des départs et des retours, mais pas que. Le velouté et la pétillance de la voix du chanteur en ont certes pris un coup, pas la volonté de bien faire, de partager. Avec ces airs faussement empruntés, suggérés aux rives de la Méditerranée (« ça roucoule et ça loukoum » disais-je il y a peu à propos du dernier album) et ces propos de franche fraternité et de grande mélancolie : « Utopie utopia / Amour de ma jeunesse / Ah que reviennent sans cesse / Utopie utopia / Le temps du miel et des promesses », « Tiens voici la terrasse / Où l’on s’est embrassés / C’est fou comme le temps passe / Tout me semble étranger… » Il y a une joie, certes teintée de tristesse, dans les chansons de Zaretti. Une joie faite de fraîcheur, comme une anisette. Le charme opère. Charme oui, chanson de charme effectivement, pas de celle trop souvent niaise, variété si peu variée dont le grand commerce aime à nous abreuver. Non, un charme construit, bâti sur de solides vers et de bien agréables choses qui nous parlent de nous, de nos acquis culturels et de valeurs qu’on ne négocie pas. Comme cette Mam’zelle Révolte qui, sous couvert d’humour et d’un agréable contrepied, nous rappelle ce que ce mot veut dire de souffrances, de luttes et d’espoir de grands soirs. Comme un air gavroche aux accents mi méditerranéens mi tziganes. C’est en fait grand voyage que celui de Zaretti, jusqu’à cette Chanson des îles, exotique récréation dans un hamac qui se dandine. Ça tranche singulièrement avec la température du dehors. Même si le chanteur et son guitariste sont statiques, le public voyage en un tel récital. Entre des époques, des pays, des paysages, des cultures. Des styles aussi, les guitares oscillant volontiers entre les genres, tout en subtilité, d’un tango de Buenos Aires à de chaloupées mélopées arabisantes, d’un flamenco. Un plaisir, vraiment.

Prochains concerts (pour les parisiens seulement…) : ce 17 février chez Cosette, Paris 20e ; samedi 23 février à l’Eden à Saint-Ouen (avec Dan le Gaulois et Nanouchka ainsi que Vanina Michel) ; vendredi 1er au Bistrot littéraire Les cascades ; le 7 mars au Connétable, Paris 3e. Le site de Claudio Zaretti, c’est ici. La vidéo qui suit est assez pénible, cause aux gens qui parlent, mais peut donner une idée de ce qu’est Claudio Zaretti : http://www.claudiozaretti.com/

 

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