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Paroles & Musiques 2017. Sarah Mikovski, le rayon de soleil au fond du bar

Sarah Mikovski au Bar de Lyon (DR)

Sarah Mikovski au Bar de Lyon (DR)

2 juin 2017, Bar de Lyon à Saint-Etienne,

 

« Comment te dire à quel point j’te veux ? » Rivée à son pianet Hohner d’anthologie, Sarah Mikovski est à elle seule un rayon de lumière, de chaleur, comme si elle avait privatisé un bout de l’astre solaire. C’est aussi, sans diplôme ni licence, la solution à tous nos problèmes. Sa chanson est un baume apte à tout guérir. Et d’abord nos vagues à l’âme et nos maux d’amour : « Mon cœur repeint tout en bleu / Pour lui y’a jamais d’problème ».

Bon, sa pharmacopée au rythme souvent dansant, un rien exotique, est parfois particulière. Pour garder un certain François, elle n’hésite pas à balancer sa rivale dans le ravin. Et, même s’il pleut, elle sort quand même car « J’ai comme de l’or dans les yeux / Comment te dire que je t’aime ? »

CARNET DE FESTIVAL – VENDREDI 2 JUIN  Le temps est lourd, l'orage menace. Le quotidien local a titré ce matin qu'il lançait du lourd. Qui ? Le ciel ? Non, encore que, mais le festival qui commence aujourd'hui, 26e édition de Paroles et Musiques, la feuille de choux illustrant son propos d'une photo de Trust. On fait dans le lourd, effectivement, pas particulièrement dans la dentelle. La première soirée est à son Zénith, avec Julien Doré, l'alchimiste qui transforme son plomb en or. On objectera que c'est de la chanson commerciale, d'un intérêt assez limité, et c'est vrai. Mais Doré a une grâce quasi féline et un égo surdimensionné qui en font une bête de scène. Pour l'avoir déjà vu, je sais que ça vaut le coup. Au moment où des des milliers de spectateurs lui font triomphe, qu'ils en perdent progressivement le Nord (sur cette même scène, en première partie ; Nord est le nom de scène d'un chanteur rouennais en plein essor, entre pop française et rock anglo-saxon), loin de là, en centre-ville, huit bars accueillent les « Paroles de zinc ». En fait des concerts, bien moins fréquentés, sans doute plus sincères.  Nous n'avons pas le don d'ubiquïté et ne saurions être en plusieurs bars à la fois. On choisit selon la musique : ici c'est chanson française, là de l'électro-soul. Tout à l'heure, le Soggy Bottom et le le Smoking dog accueilleront chacun, en simultanée, une formation, forcément différente, de folk blue. C'est ballot, c'est l'art des choix pour les amateurs du genre. La chanson rétrécie. Le dernier concert, au Thundebird lounge, sera de l'électro-rock-post-punk, tout un programme ; d'abord, rien que le nom du groupe, Lèche-moi... A la suite de Mikovsky, je me retrouve au Lipopette Bar, pour Bon Air (photo ci-dessus), un duo qui se dit « pop sauvage et folk lumineux » et essaye de quitter ses chansons en anglais, période acnée, pour progressivement chanter en français (l'album à venir sera en français). Au vu des nouveaux textes, on se dit perfidement que l'english, c'est quand même bien, ça permet de ne pas bien saisir l'indigence des propos. Mais, que voulez-vous, les voix sont agréables et le duo aussi sympathique que dynamique. Et on ne va pas se plaindre d'artistes français qui prennent conscience qu'il est important de chanter dans sa propre langue.

CARNET DE FESTIVAL – VENDREDI 2 JUIN
Le temps est lourd, l’orage menace. Le quotidien local a titré ce matin qu’il lançait du lourd. Qui ? Le ciel ? Non, encore que, mais le festival qui commence aujourd’hui, 26e édition de Paroles et Musiques, la feuille de chou illustrant son propos d’une photo de Trust. On fait dans le lourd, effectivement, pas particulièrement dans la dentelle. La première soirée est à son Zénith, avec Julien Doré, l’alchimiste qui transforme son plomb en or. On objectera que c’est de la chanson commerciale, d’un intérêt assez limité, et c’est sans doute vrai. Mais Doré a une grâce quasi féline et un égo surdimensionné qui en font une bête de scène. Pour l’avoir déjà vu, je sais que ça vaut le coup.
Au moment où des des milliers de spectateurs lui font triomphe, qu’ils en perdent progressivement le Nord (sur cette même scène, en première partie ; Nord est le nom de scène d’un chanteur rouennais en plein essor, entre pop française et rock anglo-saxon), loin de là, en centre-ville, huit bars accueillent les Paroles de zinc. En fait des concerts, bien moins fréquentés, sans doute plus sincères.
Nous n’avons pas le don d’ubiquité et ne saurions être en plusieurs bars à la fois. On choisit selon la musique : ici c’est chanson française, là de l’électro-soul. Tout à l’heure, le Soggy Bottom et le le Smoking dog accueilleront chacun, en simultané, une formation, forcément différente, de folk blues. C’est ballot, c’est l’art des choix pour les amateurs d’un même genre. La chanson est quasi-parent pauvre : elle rétrécit. Le dernier concert, au Thundebird Lounge, sera de l’électro-rock-post-punk, tout un programme ; d’abord, rien que le nom du groupe, Lèche-moi… A la suite de Mikovski, je me retrouve au Lipopette Bar, pour Bon Air (photo ci-dessus). Dehors, l’air étouffant se purifie d’un nouvel orage. Le duo se dit « pop sauvage et folk lumineux » et essaye de quitter ses chansons en anglais, période acné, pour progressivement chanter en français (l’album à venir sera en français). Au vu des nouveaux textes, on se dit perfidement que l’english, c’est quand même bien, ça permet de ne pas bien saisir l’indigence des propos. Mais, que voulez-vous, les voix sont agréables et le duo aussi sympathique que dynamique. Et on ne va pas se plaindre d’artistes français qui prennent conscience qu’il est important de chanter dans leur propre langue.

Il faut du courage et plus encore de talent pour fendre le brouhaha, la foule, la convivialité décomplexée de ce lieu, ce bar où s’entrechoquent les verres. Bien d’autres artistes, parmi les plus grands, ont commencé ainsi, dans l’écoute distraite d’un public qui a bien d’autres choses à faire, à se dire. Mais j’insiste : la Mikovski est un rayon de soleil qui perce votre indifférence et vous gagne à sa cause, même à votre insu.

Savez-vous que c’est ici, dans ce lieu, qu’il y a cinquante-deux ans, un jeune homme perçait déjà l’indifférence et essayait ses toutes premières chansons ? Oh, il venait de pas bien loin, à cent-cinquante mètres de là. Un certain Oulion, qui allait prendre le pseudo de Bernard Lavilliers…

À écouter Mikovski, il vous vient en tête plein d’autres chansons, avant elle, qui nous parlent de bonheur et d’optimisme. Comme Il y a du soleil sur la France (« et le reste n’a pas d’importance ») des inénarrables Stone et Charden, en mieux écrit toutefois. Ou La vie en rose, de Piaf. C’est d’ailleurs presque le même titre, Ma vie en rose, qu’elle a utilisé comme titre de son album, sur lequel elle pose et surexpose en rose. Ce n’est pas tant la forme qui est kitch avec Mikovski (encore que) mais le fond, tant il rappelle parfois des vieilles pubs qu’on jugerait sexistes, femmes soumises à leur homme et aux tâches ménagères. À prendre au second degré…

Bien plus que plaisante, sa prestation est déjà mémorable. Mais l’affûtée chanteuse pousse plus loin encore le souci de bonne communication et se fend d’une chanson sur son patronyme pour qu’on se l’enfonce une bonne fois définitivement dans la boîte crânienne en prévision du jour où, à son tour, elle passera au Zénith : « M – i – k – o – v – ski / Comme ça tu t’souviens de moi ». Pas folle, la guêpe !

 

La page facebook de Sarah Mikovski, c’est là ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

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