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Dautin, le funambule amoureux

Yvan Dautin (photo Elie Maalouf)

Yvan Dautin (photo Elie Maalouf)

Il paraît que Dautin a une carrière à éclipses. Du cirque, du théâtre, de la chanson de cabaret, des succès TV et un label, de la chanson indépendante. Pas d’éclipse dans l’inspiration, non, il a toujours écrit de magnifiques chansons. Plutôt dans la médiatisation d’icelles. Ça tombe bien, parce que mon suivi de la chanson en a eu aussi, des éclipses. Parce que la vie…, et surtout pour une bonne (mauvaise !) raison, le manque d’intérêt des relais culturels pour l’art le plus complet de tous, celui qui les synthétise tous, en un fulgurant raccourci de quelques minutes : la chanson.

Bien sûr je connaissais La méduse et La malmariée, (1975), Les mains dans les poches sous les yeux (1979), ou Monsieur, Monsieur (1981), et tout ce qu’il a publié au XXIeme siècle. Mais tant de lacunes. Cela me permet de recevoir ce coffret de cinquante ans de chanson (presque) comme une nouveauté. Et quel choc. Le drame d’Yvan, c’est de passer pour un clown alors qu’il a l’âme d’un amoureux sensuel et sentimental. Il en parle très justement dans cette chanson de 1984 où il ne s’épargne pas, J’étais laid comme un pou. C’est aussi un libertaire qui dénonce les injustices, sans haine mais d’une plume affilée, empathique avec les « gens qui ne sont rien » qu’il filme en deux ou trois minutes, croqués sur le motif au cirque, dans la rue ou dans la cuisine. Quant à la forme, c’est de la poésie surréaliste ou lyrique, une aptitude quasi surnaturelle à faire jouir les mots dans leurs sonorités comme dans leur sens, le tout magnifié par un environnement musical sans cesse renouvelé, que ce soit ses propres compositions ou celles de musiciens exceptionnels, de jazz le plus souvent, dont il a su s’entourer.

CES TRÉSORS UN TEMPS OUBLIÉS . C’est un oubli fâcheux qui vient d’être réparé, un mystère qui n’a d’égal et d’ampleur que celui du masque de fer, une injustice comme seul Caliméro les attire : l’essentiel du répertoire d’un artiste passé par pertes et profits. Voici qu’à la faveur d’une riche anthologie de plus de cent titres, il nous est désormais possible de (re)découvrir Yvan Dautin, depuis ses débuts en 1971. Par l’essentiel de ses titres et principalement ceux dont il n’existait plus aucun disque, que le format laser avait oublié. Nous en étions restés à une seule et simple compilation en CD, épuisée mais pas de fatigue, jamais rééditée, de 2001. Dautin, qui nous a si souvent embarqué, aime à dire qu’il s’est enfin fait coffret. C’est justice même si c’est de justesse. Merci Christian de Tarlé, le boss d’EPM, pour cette anthologie à ce jour inespérée. J’ai eu le grand honneur de rédiger le livret de ce coffret, moi qui – je dois l’avouer – ai découvert Dautin sur le tard, par le Ne pense plus, dépense ! de 2008. Faut dire que Dautin s’était fait la scène buissonnière durant longtemps, et que nous passons facilement d’un artiste à l’autre, que chaque nouveau plaisir estompe le précédent, jusqu’à l’effacer. Dautin a un temps, un long temps, disparu des radars, pour discrètement revenir un beau jour sur la scène de Barjac...  J’aime sans réserve, sans limite, sans entrave, ce monsieur qui manie l’humeur et l’humour, qui fait son gras du grave pour l’instant d’après faire le zouave. Ce coffret, c’est ça : une anthologie de l’absurde et de l’impliqué, du lourd et du léger, de la dénonciation comme de la séduction. Dans des intonations qui le rapprochent ici de Bourvil, là de Julien Clerc. La chanson a parfois oublié le nom de ceux qui l’ont le mieux servie : Yvan Dautin a faillit être de ceux-là. Cet objet est bien plus qu’un coffret : c’est un coffre aux trésors exhumé par miracle. Entre nous, ce miracle a un nom : Michel Boutet, un « fan » de Dautin. Un spectacle commun les a fait se rencontrer. Dautin n’avait plus le moindre disque de son passé, Boutet les avait tous, qui plus est en parfait état. L’Histoire retiendra que c’est ainsi qu’est née l’idée providentielle de ce coffret… que Dautin a été bouté hors de l’oubli. . MICHEL KEMPER . (pour commander ce coffret, cliquez sur le visuel)

CES TRÉSORS UN TEMPS OUBLIÉS
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C’est un oubli fâcheux qui vient d’être réparé, un mystère qui n’a d’égal et d’ampleur que celui du masque de fer, une injustice comme seul Caliméro les attire : l’essentiel du répertoire d’un artiste passé par pertes et profits. Voici qu’à la faveur d’une riche anthologie de plus de cent titres, il nous est désormais possible de (re)découvrir Yvan Dautin, depuis ses débuts en 1971. Par l’essentiel de ses titres et principalement ceux dont il n’existait plus aucun disque, que le format laser avait oublié. Nous en étions restés à une seule et simple compilation en CD, épuisée mais pas de fatigue, jamais rééditée, de 2001.
Dautin, qui nous a si souvent embarqué, aime à dire qu’il s’est enfin fait coffret. C’est justice même si c’est de justesse. Merci Christian de Tarlé, le boss d’EPM, pour cette anthologie à ce jour inespérée.
J’ai eu le grand honneur de rédiger le livret de ce coffret, moi qui – je dois l’avouer – ai découvert Dautin sur le tard, par le Ne pense plus, dépense ! de 2008. Faut dire que Dautin s’était fait la scène buissonnière durant longtemps, et que nous passons facilement d’un artiste à l’autre, que chaque nouveau plaisir estompe le précédent, jusqu’à l’effacer. Dautin a un temps, un long temps, disparu des radars, pour discrètement revenir un beau jour sur la scène de Barjac…
J’aime sans réserve, sans limite, sans entrave, ce monsieur qui manie l’humeur et l’humour, qui fait son gras du grave pour l’instant d’après faire le zouave. Ce coffret, c’est ça : une anthologie de l’absurde et de l’impliqué, du lourd et du léger, de la dénonciation comme de la séduction. Dans des intonations qui le rapprochent ici de Bourvil, là de Julien Clerc.
La chanson a parfois oublié le nom de ceux qui l’ont le mieux servie : Yvan Dautin a faillit être de ceux-là. Cet objet est bien plus qu’un coffret : c’est un coffre aux trésors exhumé par miracle. Entre nous, ce miracle a un nom : Michel Boutet, un « fan » de Dautin. Un spectacle commun les a fait se rencontrer. Dautin n’avait plus le moindre disque de son passé, Boutet les avait tous, qui plus est en parfait état. L’Histoire retiendra que c’est ainsi qu’est née l’idée providentielle de ce coffret… que Dautin a été bouté hors de l’oubli.
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MICHEL KEMPER
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(pour commander ce coffret, cliquez sur le visuel)

Il nous offre sa dédicace : « Pour mes 50 ans de carrière, je me suis (enfin !) fait coffret… Si ce n’est pas un comble pour un pur esprit libertaire comme moi ! ».
Il ne s’agit pas tout à fait d’une intégrale, plutôt un florilège très complet, depuis le 45 tours en bonus de 1968 du premier volume, avec deux chansons de Paul Villaz, dont ces Cheveux en quatre qu’il semble déjà avoir écrit, jusqu’à son dernier album de 2019, où sont choisies deux chansons.

La seule chanson en double du coffret, sans doute sa plus célèbre, est La malmariée.

Le premier volume commence avec un enregistrement en public de 1971 « A la galerie 55 », tout simplement le lieu où il a donné ce qu’on appellerait maintenant un stand-up, un monologue humoristique, chanté ou parlé, issu de son passage par le cirque. De la haute fantaisie, une plume drôle et tendre, maniant le mot comme Boby Lapointe, avec une respiration de Bourvil (Comment la fée fait), truculent comme Ricet Barrier, sensuel comme Vassiliu… absurde et surréaliste : « La jeune marquise en pyjama de soie noire  / venait de prendre à son bras l’autobus / Elle le posa sur son bottin mondain » (La jonque bleue) ou prenant la voix de Sim pour jouer un rôle féminin dans Le cocon. En contre-point L’enfant fou qui s’est pendu au cou du soleil, le scat du Jazz, la java et le tango de ce Je nous rotule riche en rimes en ule.
Dans celui qu’il considère comme son vrai premier album, rebaptisé « Dément !…Génial !…Bravo !… » (1975), paru chez Disc’az, apparaissent ces portraits tendres d’humanité, La malmariée, ou Maman Bouche cousue, sans renoncer à la fantaisie des jeux de mots (Au feu les pompiers). Ou des portraits burlesques de personnages de cirque, Ludivine la diva. Kate représente un condensé de ses talents : jeux de mots, tendresse, grivoiserie sur une musique de jazz superbe.
En 1976 paraît « Les femmes et les enfants d’abord », d’abord orthographié « Lé fame é les enfan dabor » (pochette avec la petite fille au tableau) où domine la douceur mélancolique, voire dramatique : celle de Qu’elle est jolie la fille d’en-bas, ou de L’école est fermée : « Je suis comme je fuis / Un robinet de poésie » qui combine des rapprochements de mots absurdes pour dénoncer: « J ‘ai un cheval sur la langue, un bœuf sur le toit, des papiers bavards ». Celle de ces portraits de femmes exploitées, La bonne du boucher, qui se venge dans le sang, texte Roda-Gil, ou cette Portugaise (ensablée) où la mélodie entraînante de Julien Clerc cache le drame. A l’opposé, c’est noire menace à l’Aline de Si tu reviens dans ma cuisine. Les enfants aussi ont peur, de la mort  : « Je ne veux pas dormir / Car si je vais dormir / Je vais grandir / Je crains le pire / Je vais grandir et puis mourir » (Berceuse), ou des adultes avec le surréalisme dramatique du Marchand de glace a fondu.

Qu’elle est jolie la fille d’en bas (INA1977) Image de prévisualisation YouTube

Le deuxième volume réunit quatre extraits d’un concert en public en 1977 au Théâtre de Boulogne, reprenant notamment la fameuse Comptine du Cétacé, parue en 45 tours en 1969. Qui ne peut que s’accompagner de La pêche à la baleine de Prévert et Kosma et de Mon poisson rouge est bleu. La version concert a été prise plutôt que la version studio, enregistrée en 1977 dans l’album « Quand j’étais dromadaire », arrangé par le jazzman Bernard Lubat, dont il est donné  trois titres, comme cette Marie Cerise « assise indécise et grise sur le dos de la valise » qu’il incite à quitter l’homme qui lui mange la vie… Verve satirique de l’iconoclaste Le plus riche du cimetière qui s’attaque au commerce et au pape, et d’Entre le marteau et l’enclume.
Sept titres de « Pataquès » (1979), comme le nom l’indique, avec déjà des collages sonores, emmené par Les mains dans les poches…, burlesque avec L’orang dégoûtant, séducteur éconduit avec La robe se dérobe, ou seulement ignoré (Les filles que j’ai pas connu nues), des chansons noires, beaucoup de rasoirs et de couteaux. Et toujours l’attention aux petits métiers des petites femmes, cette Petite main qui s’abîme les yeux dans la couture, sur les jolies notes de piano mélancolique de Gérard Joannest. Fresque des petits encore à la gare de Longwy « On dirait du Godard si c’était pour de vrai ».

En 1981 paraît, à nouveau chez Disc’Az « Le jour se lève du pied gauche ». C’est la période où RCA, qui l’édite depuis 1977, absorbé par Sony, l’abandonne, tandis que son directeur François Dacla fonde EPM (Et Puis Merde !) avec Léo Ferré. C’est en douceur qu’il chante la situation du travail qui s’aggrave, les immigrés laissés pour compte. Beau raccourci sur le travail au noir, travail au gris. Où l’on a vite fait de se trouver à tendre la main , T’as pas cent balles : « T’as l’métro plein la bouche / de petits mégots ». Encore Jouannest en support du surréalisme tendu des Fraises, avec ses chœurs d’enfant, et puis le chef d’œuvre de tendresse pour ce Jardinier qui pleure : « Peut-être qu’elle n’aimait pas les fleurs, ce serait le bouquet ». Il aborde aussi la vieillesse avec Après bien des années d’errances.

Monsieur, Monsieur(1981), TV, INA Image de prévisualisation YouTube

Le troisième volume présente huit titres de Boulevard des Batignolles (1982), toujours chez Disc’Az. Une merveille de délicatesse de sentiments, avec N’avez vous rien à déclarer (c’est notre amour qui n’en peut mais) : « Pince moi le cœur j’en rêve, fais-moi mal, fais-moi danser, Dessine moi sur les lèvres un long baiser » et cette Mimi Poussière, encore une de ces femmes qui pleurent « Mais le malheur te va si bien ». Ou la cinématographique Les jours s’allongent « vu que la petite a fauté » sur la musique et l’accordéon de Bernard Lubat, le jazzman singulier batteur multi instrumentiste, aussi pianiste, écouter la mélancolique Le jour allait mourir. Un petit clin d’œil à Brassens, les cloches sonnent sur la veuve du Cocu qui n’ose plus le remplacer « fermé pour cause de décès ».
D’« Entre chien et loup » (1988) viennent ces chansons plus grinçantes, Vas t’en je t’oublierai : « On a le cœur au noir et des bleus sur la langue », tango lent d’Angelo Zurzulo sur l’amour sans amour, « ce fruit malsain », qui une fois encore fait penser à certaines des chansons les plus désespérées de Julien Clerc. Pas une coïncidence, ils ont tous deux partagé les mêmes scènes dans les années 1970. Un petit air de free jazz, agréablement battant et dissonant, avec le vire-langue La scie. Et toujours l’attention aux petits : La petite écuyère qui louche (son cheval aussi) et qui couche avec l’Auguste (qui ne fait plus rire personne), L’épicier, Totoche, allergique au monde fou, qui gonfle, se fait montgolfière, dans un délire surréaliste, du coq à l’âne, dans un glas de tambour. La plume au cœur « un oiseau m’a laissé le cœur à zéro », qui donne le nom au coffret, serait aisément devenu un succès tant vous emportent son souffle lyrique et la mélodie d’Angelo Zurzola, le pianiste et compositeur qui l’accompagne actuellement. Si les médias avaient bien voulu faire leur métier. Léa joue avec ses bas et ses syllabes, Léo et les ébats du haut.. pour enlever le bas, dans un jazz très gainsbourien, mieux encore.. Et la tendresse mélancolique, sur les notes émouvantes voyageuses d’émotion de Jean-Claude Petit, nous balade d’Amour chagrin en Oiseau de malheur. Des textes, des mélodies qui n’ont pas pris une ride.

De la compilation Le cœur cerise (1990), parue chez Olivi Music (musiques corses, compilations) sont reprises deux titres composés par Zurzola, Si tu m’aimais. Et Le clown est mort, « de faim, de froid, de rire sans doute » pur chef d’œuvre avec ses cuivres magnifiques et ses chœurs en sourdine à bouche fermée, « qu’on lui enlève son faux nez, c’est bien fait ».
En bonus quatre raretés parues en 45 tours, de 1979 avec la première salsa de la chanson Est-ce que c’est Salsa, un cha-cha-cha satirique Changez, changez de 1983 « c’est toujours les mêmes qui trinquent et prospèrent »
Alors que sa chanson est parvenue à une grande maturité, cohérente dans sa diversité, il lui faut se battre pour trouver à la faire parvenir au public. Yvan Dautin se tourne alors vers le théâtre et la télévision.

La scie (audio 1988) Image de prévisualisation YouTube

Le clown est mort (audio1990) Image de prévisualisation YouTube

Mais la chanson est la plus forte, et le XXIeme siècle marque un retour à la scène et au disque compact, une reconnaissance en 2006 par la Sacem pour l’ensemble de son œuvre, trois passages à Barjac, en 2007, 2009 et 2014, un prix Jacques Douai remis à Barjac en 2019. 

Petite note personnelle et familiale en ce dimanche...  MON PÈRE S’EST FAIT COFFRET !.  Vous êtes nombreux à m'interpeller pour me dire que vous avez tant aimé La méduse, que vous avez toujours un disque vinyle de lui ou que vous l'avez apprécié encore récemment sur scène. Voici donc une forme d'intégrale de son œuvre, toujours poétique et sensible, parfois au regard acerbe sur cette société qui nous dit "Ne pense plus, dépense".  Mon père m'a donné le goût des mots et de la mélodie. Sa voix continue de m'enchanter. Elle a bercé mon enfance, quand toute petite je m'endormais derrière le rideau d'une salle de concert où il se produisait. Elle m'a accompagnée quand, plus tard, je chantais soir et matin avec lui à tue-tête, en rentrant de l'école ou en essuyant la vaisselle. Elle me suit aujourd'hui où je redécouvre des refrains ou des jeux de mots, où je me repasse Kate, La malmariée, Qu'elle est jolie la fille d'en bas, Entre le marteau et l'enclume, La portugaise, L'oiseau de malheur... Alors aujourd'hui, je partage ! . CLÉMENTINE AUTAIN (photo capture d’écran)

Sur le facebook de Clémentine Autain, cette petite note personnelle et familiale…
MON PÈRE S’EST FAIT COFFRET !
Vous êtes nombreux à m’interpeller pour me dire que vous avez tant aimé La méduse, que vous avez toujours un disque vinyle de lui ou que vous l’avez apprécié encore récemment sur scène. Voici donc une forme d’intégrale de son œuvre, toujours poétique et sensible, parfois au regard acerbe sur cette société qui nous dit « Ne pense plus, dépense ».
Mon père m’a donné le goût des mots et de la mélodie. Sa voix continue de m’enchanter. Elle a bercé mon enfance, quand toute petite je m’endormais derrière le rideau d’une salle de concert où il se produisait. Elle m’a accompagnée quand, plus tard, je chantais soir et matin avec lui à tue-tête, en rentrant de l’école ou en essuyant la vaisselle. Elle me suit aujourd’hui où je redécouvre des refrains ou des jeux de mots, où je me repasse Kate, La malmariée, Qu’elle est jolie la fille d’en bas, Entre le marteau et l’enclume, La portugaise, L’oiseau de malheur
Alors aujourd’hui, je partage !
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CLÉMENTINE AUTAIN
(photo capture d’écran)

Le volume quatre compulse les trois derniers albums du siècle présent. De « Ne pense plus, dépense » (2009), enregistrement en public au Forum Léo-Ferré, sont extraits dix titres récents, les plus anciens ayant été partagés dans leur version studio. Le monologue-titre : « Nous parlons le français moyen / Alors qu’un seul mot suffit, combien ? » est une longue réflexion sociopolitique où les percussions des mots, d’une incroyable créativité, sont poésie de désespoir et de révolte en décrivant une implacable réalité. Yvan Dautin n’est pas un homme politique, trop libertaire pour rentrer dans les combines, mais c’est un tribun. Un pouvoir d’ imprécation qui fait justement penser à Ferré – comme il reprend T’en as ! - avec une colonne vertébrale plus sociale. S’attaquant avec empathie bien avant la mode aux sujets difficiles avec cette Femme battue si émouvante et bien étudiée, avec son « Elle s’en veut » final, ou à cette SDF, Dame Cendrillon « Plus bas que terre (…) à moins zéro ». A part deux titres de Léo Ferré, les musiques sont d’Elie Maalouf, ou plus encore d’Angelo Zurzulo. Tous deux pianistes de jazz, l’un venant du Liban, l’autre de Calabre à l’extrême sud de l’Italie.
Six titres d’« Un monde à part » (2013) : Le lyrisme d’On est de ce pays « On est des gens de peu » se chante comme une chanson d’amour, avec des accents vibrants cousins de ceux de Julien Clerc. La satire Tout va mal «  Surtout ne changeons rien ! » se fait faussement légère.
La mélancolie élégante ou le lyrisme amoureux enrobent La comédie du vrai bonheurAvec un crêpe sur le cœur.
Deux titres du Cœur à l’encan (2019), paru chez EPM,  et en bonus la version de La Malmariée arrangée par Zurzolo, en 1991.
Et une rareté, la version de Bernard Haillant de Potemkine, texte Dautin, dans La prodigieuse aventure du Cuirassé Potemkine de Robert Hossein, enregistrée au Palais des Sports en 1975. Seul titre du coffret qui ne soit pas chanté par Dautin.

Un monde à part (2013) Image de prévisualisation YouTube
Elle est comme elle est belle (2019) Image de prévisualisation YouTube

 

Yvan Dautin, La plume au cœur, Coffret anthologie, EPM 2020. Le blog d’Yvan Dautin, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là. A noter que ce coffret est le premier disque estampillé « NosEnchanteurs » : notre logo figure au dos du coffret !

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