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Dutronc & Dutronc, la soirée crac boum hue !

Dutronc fils & père (photos Ghislain Debailleul)

Dutronc fils & père (photos Ghislain Debailleul)

Bruxelles, Arena 5, 1er juillet 2022,

 

Le public est venu en masse occuper l’espace devant le monumental Palais 5 du Heysel, dans une configuration assise. La météo est idéale et les visages de l’assistance s’ornent déjà de sourires éclatants. C’est qu’il n’est pas donné tous les jours d’applaudir une légende de la chanson, dont les mélodies immortelles bercent nos oreilles depuis tant d’années. D’autant que des rumeurs inquiétantes d’annulation pour raison médicale avaient circulé les derniers jours, qui se sont heureusement révélées infondées. Joie et impatience sont donc du voyage.

Un décor de studio d’enregistrement s’offre à nos regards. Au mur, parmi les guitares et les sombreros accrochés, un tableau représentant l’emblématique fusée de Tintin, en clin d’œil au pays-hôte du soir. En fond de scène, un bar et ses tabourets. Et quelques bouteilles de-ci de-là, pour que l’illusion soit parfaite.

Quand les musiciens entrent en scène et se lancent dans une intro immédiatement identifiable, un frisson de plaisir parcourt l’assemblée. C’est une chanson où il est question de 700 millions de chinois (ce qui trahit son âge, ils sont deux fois plus à présent !) qui ouvre le bal, avec son gimmick Et moi et moi et moi fait pour être repris en chœur. Ne manquent pour cela que les chanteurs, qui font enfin leur apparition. Tous deux de noir vêtus, perfecto classieux pour le père et veston classique pour le fils. Chaussés l’un comme l’autre de lunettes noires, comme il se doit. Jacques Dutronc porte ses 79 printemps avec élégance, couvé par son bienveillant rejeton, dont on devine la fierté de fouler les planches à ses côtés. Et dès les premières paroles, nous sommes rassurés : si la silhouette du vétéran s’est certes quelque peu tassée, sa voix est restée intacte, claire et distincte. La soirée s’annonce belle.

291330131_1071318140424772_4211447516667450573_nBien évidemment, le public est présent ce soir pour entendre les succès imparables de Dutronc père, bien plus que ceux – nettement moins nombreux – de Dutronc fils. Ses désirs sont exaucés, puisque c’est un best-off millésimé 60’s et 70’s qui nous est offert sur le plateau, interprété en duo par les deux vedettes en osmose, Thomas calquant sa manière de chanter sur celle de Jacques, jusqu’à la parodie à l’occasion d’un J’aime les filles enjoué et complice. Des chansons essentiellement signées Lanzmann-Dutronc (Gainsbourg est aux abonnés absents), devenues des standards du répertoire français. Des titres qu’on pourrait pourtant parfois croire écrits il y a peu, tant l’actualité semble toujours de mise pour les On nous cache tout, on nous dit rien, Le petit jardin et autres Opportuniste.

290158033_620450776365858_1362099012208440879_nLes quelques morceaux du fils, sans faire piètre figure, ne bénéficient évidemment pas de la même notoriété, hormis ses deux tubes J’aime plus Paris et Comme un manouche sans guitare. Il se rattrape toutefois largement en faisant montre de son épatante dextérité de guitariste. Les accompagnants ne sont d’ailleurs pas en reste, le duo s’étant entouré de pointures, qu’il s’agisse du pianiste Eric Legnini, également à la direction d’orchestre, ou des deux guitaristes Rocky Gresset et Fred Chapellier. Le ton est au blues rock (superbe Fille du Père Noël), avec des accents country, des envolées jazzy et du swing manouche. Nous aurons même droit à une version instrumentale du Temps de l’amour, rebaptisée Fort Chabrol, dont le son semblait tout droit sorti d’un vieux disque des Shadows. De la musique pétante avant tout, le show lui-même donnant dans la sobriété : pas de projections en fond de scène, nul écran géant… Et en guise de rappel, une version ultra-vitaminée des Cactus qui met définitivement le public à genoux.

Cette tournée des Dutronc père et fils est certainement l’ultime occasion d’applaudir l’homme désormais sans cigare (sauf au moment du salut final, mais il ne l’allumera pas). Un concert court d’une heure et demi, mais intense. Avec un père goguenard fidèle à son image, distillant ses traits d’humour cynique. Avec un fils tout sourire et guitare, goûtant chaque minute du bonheur d’avoir ramené son paternel sur scène. Et une maman absente, mais dont l’ombre plane tout au long de la prestation, au fil des échanges entre deux chansons. Une belle histoire de famille.

 

Le site de Dutronc & Dutronc, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit du père, c’est là. Et du fils, c’est ici.

 

« L’opportuniste » : Image de prévisualisation YouTube

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