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Obscur feuillage « Une douche »

Obscur feuillage 2021 Chansons urticantesJ’prends une douche quand je viens de me lever
C’est le matin et tous les jours j’commence par me laver
Et le soir en rentrant du boulot
J’prends une douche j’me sens revivre sous l’eau
Une douche quand je reviens du sport
Ah.. près l’effort le réconfort
Une douche parce que j’ai préparé des frites
Et que l’odeur d’huile dans les ch’veux sérieusement ça m’irrite
Une douche quand j’rentre si je pue la clope

Obscur feuillage

Paroles et Musique Julien Paitel. Extrait de l’album « Chansons urticantes » 2021

Le nantais Julien Paitel, alias Obscur feuillage, se présente comme un chansonnier Don Quichotte, en perpétuelle croisade contre ses deux ennemis: la déprime solitaire et le libéralisme économique ! Après de beaux débuts en 2014, on l’a vu en première partie des Fouteurs de joie et en bonne compagnie en 2022 et 2023 au Chant’pparts des Pays de Loire de Marion Cousineau à Melissmell ou La Pietà. Cet album fait suite à deux EP en 2016 et 2018.  

La chanson  s’attaque aux injonctions au bonheur par un développement personnel qui vise surtout à obtenir un physique conforme aux normes, si possible en dépensant beaucoup, et se  termine par une spirituelle cauda « J’suis désolé / J’suis pas du genre à m’doucher le premier soir ». 

C’est en poussant la logique de notre monde absurde dans ses derniers retranchements qu’il écrit ses chansons satiriques et poétiques, dans la lignée d’une Anne Sylvestre dont il reprend Les dames de mon quartier, avec en plus un côté rock (écouter notamment Pas tout oublié, ses riffs déchirés et ses Yeah rageurs, qui dénonce toutes les injonctions contradictoires que nous envoie la société, ou  cet Astroport - toute ressemblance avec, etc.. serait parfaitement voulue !) qu’il mixe à une ambiance cabaret qu’il assume avec son comparse multi-intrumentiste Varafel qui a réalisé l’album. 

Ceint d’une couronne d’orties, le visage comme attaqué par des rayonnements mortels qui le décomposent, il s’attaque en fanfare aux  produits magiques dont il dit assaisonner lui-même ses plats, des néonicotinoïdes aux dithiocarbamates, « fini le curry, fini la coriandre (…) les pesticides c’est le bonheur », aux discours ultra-libéraux  aboutissant aux  conditions inhumaines de travail et aux fermetures d’usine « la boîte n’est pas assez rentable, les roumains nous tiennent par les burnes », avec ce Merci patron comme un  clin d’œil aux Charlots. 

Entre punkitude et chanson française, Paitel passe sa colère dans l’humour  et clame son envie de ne pas suivre Le droit chemin, dans la lignée d’un Brassens à la Mauvaise réputation. Dans cet album concept, introduit par une Ouverture-questionnement de son mentor Varafel, et clos par le rêve d’une « délivrance des troubadours » il remet tout en question et ferraille à tout va contre la société libérale, quitte à la combattre au sabre laser. Faut-il tuer toujours plus de poulets, fabriquer des armes tous les jours ? « C’est des chansons qu’j'aurais du faire… » 

Suivre les dates de concert d’Obscur feuillage sur son site, du FLF le 28 juin 2023 en Carte blanche à Lily Luca, jusqu’aux Scènes de nuit de la Maison de la Poésie les 11 et 12 juillet au Off d’Avignon, et bien d’autres encore.

 

 

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