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Stavelot 2023. Corentin Coko, drôle d’oiseau et oiseau drôle

Coko en Trio Photos ©Bégé

Coko en Trio Photos ©Bégé (Benjamin Georges)

Abbaye de Stavelot, « Une chanson peut en cacher une autre », 10 novembre 2023

 

« Je viens comme un amant / Pour vous chanter quelques chansons / Vous apprivoiser de poèmes ». Ainsi débute le concert, par ces mots murmurés, cette promesse à tenir, cette chanson aux allures de déclaration. L’artiste s’appelle Corentin Coko. Au départ, personne dans la salle ne le connaît. A l’arrivée, il aura conquis le cœur de tous. Parcours gagnant.

COKO profil ©Bégé 567x850COKO accordéon ©Bégé 567x850Il ne paie pourtant pas de mine, avec son large pantalon rappelant un sarouel, son air de poète égaré, sa barbe naissante et ses cheveux en pétard. Ne vous y trompez cependant pas : l’homme a du métier, des années de scène dans sa besace, et conduit son concert de main de maître. Un professionnalisme qui n’exclut pas la simplicité, la complicité et l’intimisme. Impossible de ne pas se laisser embarquer. Pourquoi résisterait-on, d’ailleurs, tant le spectacle offert frôle la perfection ?

COKO en veste Barbara Hammadi ©Bégé 850x567COKO en rouge ©Bégé 850x567Deux belles pointures secondent l’artiste : Barbara Hammadi au piano et Sylvain Rabourdin au violon, lui-même s’accompagnant de temps à autre à l’accordéon ou à la guitare, et assurant les percussions avec ses pieds. Des arrangements délicats, écrin idéal pour des chansons d’amour et d’humour, de compassion et de révolte, de poésie cosmique et d’humanité. Le tout interprété par un personnage ô combien sympathique, maniant le sarcasme et l’autodérision pour nous faire sourire ou l’émotion pour nous serrer le cœur.

Les chansons de ce soir sont principalement issues de son dernier album, paru voici un an, intitulé Un nom d’oiseau. A quelques exceptions près, comme cet étonnant morceau brûlant d’actualité écrit en 1849 par Eugène Pottier, La mort d’un globe, ou ce qu’il nous a présenté avec malice comme étant son grand tube de 2008 : Le tango des organes se départageant le corps de l’homme. Et puisque ce drôle de Coko est adepte des titres longs, il enchaîne avec Les nouveaux messies, sous-titré Le cantique exalté d’un enfant de chœur en béatitude devant les bienfaits du capitalisme. Une chanson qui plairait davantage à Mélenchon qu’à Macron, théâtralement interprétée dans une gestuelle mesurée et précise. On admire. Comme on apprécie également son facétieux constat de drague désabusé, Sale temps pour la poésie, ou ses chansons à chutes (que nous ne divulguerons évidemment pas) que sont T’es grosse, C’est aujourd’hui ou Ta mère, messages d’amour à peine déguisés. Amour qui se rêve par ailleurs (Heureux qui comme les sirènes), se questionne (Dis, papa) ou se déclare (T’étais si belle). Une galerie sentimentale qui se clôt sur Bouteille à la terre, long slam sur l’espoir d’un monde meilleur.

« Je viens à vous comme un amant / Attendant tout de la rencontre / Pour un soir, pleinement s’aimer ». Mission accomplie pour Corentin Coko.

 

 

Major Dubreucq trio ©Bégé

Major Dubreucq trio ©Bégé

EN OUVERTURE

A Stavelot, la générosité est de mise : double plateau chaque soir ! Nous avons ainsi pu faire connaissance en ouverture de Major Dubreuck. Qu’en dire ? C’est très belge, très déjanté, très surréaliste, très Philippe Katerine, mais aussi hélas un peu répétitif dans le procédé. Ça nous raconte des histoires de Christ qui boit de la Saison Dupont (les amateurs de bière apprécieront), de truite au four, de pleurs sur le divan et de sexe qui laisse indifférent, de bataille dialectique à propos des chats et des chiens… On y parle de la mort, du féminisme, de l’aliénation, de la surconsommation, d’amour monogamique, mais il faut décrypter. On sourit souvent, on rit parfois, on reste perplexe de temps à autre. Bref, on l’aura compris : mieux vaut être féru de second degré (au minimum !) pour espérer apprécier.

 
Le site de Corentin Coko, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là.

Le site de Major Dubreucq, c’est ici.

Corentin Coko, « Je viens comme un amant », clip Image de prévisualisation YouTube
Corentin Coko, « Heureux qui comme les sirènes » Scènes de la Nuit du Figuier Pourpre, Avignon 2023 Image de prévisualisation YouTube
Major Dubreuck « Dialectique », clip Image de prévisualisation YouTube

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