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Kolibri, Corentin Grellier et La Mòssa, au Petit Duc sur la chaîne web

Kolibri au Petit Duc Capture chaîne Web

Kolibri au Petit Duc Captures chaîne Web

Les 2 et 7 décembre 2023, le Petit -Duc à Aix-en-Provence

 

Grâce à la chaîne web du Petit duc*, que vous soyez en Australie ou en Californie, bloqués par un méchant rhume, momentanément en panne de voiture, ou si la salle est comble, vous pouvez depuis 2020 voir le concert du soir en direct dans les conditions du spectacle vivant, même s’il est toujours préférable d’être dans la salle.  

Marion Coen 20231202_200804363 350x452C’est ainsi que le 2 décembre se partageaient la scène tour à tour deux drôles d’oiseaux, Kolibri et Corentin Grellier. Kolibri, c’est un quatuor constitué de la comédienne-chanteuse Marion Koen, de Mathieu Césari à la guitare, Guilhaume Renard bassiste (et contrebassiste) du Conservatoire de jazz de Marseille, aussi à l’aise en hiphop, rock et électro, et Julien Heurtel, batteur de jazz, formé puis enseignant à l’IMFP, école de Jazz de Salon-de-Provence, prix Sacem du Conservatoire de Marseille, à la batterie.
Marion Koen est une artiste multicarte, comédienne à la base, qui privilégie l’émotion et le sentiment. Il y a une dizaine d’années, elle a joué dans une fable musicale, Lili et le Jazz, qui lui a permis de développer ses autres qualités, la voix (en parlant de voix, elle est aussi doubleuse…) et l’interprétation. En musique sa base est le saxophone alto, qu’elle abandonne à son grand regret pour chanter, étant difficile de faire les deux. 
Mathieu Césari, que nous avons vu accompagner avec inspiration Aurore Favory, compose des musiques de scène pour le théâtre comme pour le chant, aussi à l’aise en jazz, qu’en rock ou en pop. Formé à l’IMFP,  et au Conservatoire d’Aix-en-Provence, il a déjà à la trentaine une carrière internationale. C’est avec lui que chante Marion lorsqu’elle se présente en duo, son projet pop folk étant né de leur rencontre, avec la première chanson toute en anglais qu’elle nous présentera, Stranger in me. Un sujet voisin de la chanson d’Alain Chamfort L’ennemi dans la glace, puisqu’elle décrit la mauvaise part que chacun porte en soi. Par la suite, Marion a écrit de plus en plus en français.  

Jolie voix chaleureuse et agile qui évoque celle des chanteuses de jazz, fines analyses, pudiques, des sentiments amoureux, elle génère l’émotion sans aucun pathos : son aisance, sa simplicité, sa voix, le sourire naturel  qu’elle a en chantant, son expressivité charment instantanément. Des chansons d’amour triste à l’observation des réalités quotidiennes (La valse des pantins qui évoque des scènes dans les transports en commun). Sa plume est évocatrice et passe quelquefois dans la même chanson du français à l’anglais « Envie de t’aimer du plus profond de mon cœur ressuscité / I want to love you like a blue bird ». Elle nous le confirme, la mélodie lui vient plus à l’anglais, qui lui permet aussi de dissimuler ses sentiments les plus intimes, tandis qu’elle est plus bavarde en français. Les musiciens forment avec elle un quatuor inventif sans que jamais la technique ne l’emporte sur l’humanité. Une très belle découverte, à suivre. 

 

Corentin Grellier  capture chaîne web

Corentin Grellier Captures chaîne web

Corentin Grellier, issu de la création occitane, est bien connu de NosEnchanteurs, d’abord avec son groupe Camu. Désormais en solo avec sa guitare expressive, mais ne se passant pas néanmoins de son accordéoniste Claude Delrieu, lui-même auteur compositeur interprète, et que l’on a vu accompagner Loïc Lantoine, Michel Avallone  ou Eric Lareine, troubadour du piano à bretelles qui gémit comme la tramontane. En cours de route ils inviteront Julien Heurtel à la batterie puis Mathieu Césari à la guitare. 

Corentin_20231202_203819532 490x356Corentin nous a donné la clé avec le titre de son dernier album, De plumes et d’os. Il peut vous caresser dans le sens des plumes  avec son accent du sud-ouest (il s’est amusé à nous conter en chanson la différence avec l’accent provençal (Si j’étais né dans ce pays « J’aurais l’accent d’une solaire insolence » – mais ma foi, cette solaire insolence me paraît bien convenir pour le définir – « J’aurais pu chanter en cigale  / Vous auriez l’air d’une folle / Et moi d’un feu follet »). Il peut aussi vous gratter jusqu’à l’os avec la mort, la mort qui revient, ou la crudité de ses mots, « ton cul entre mes mains », « où de vieilles putains arpentent ton chagrin, ta p’tite bite à la main / dans les égouts de l’âme / et le dégoût de tout ». Combiné à la vibration de sa voix, on pense irrésistiblement à Brel, même s’il s’en défend, et les sujets de ses chansons sont proches aussi de ceux de Brassens. Pas question de le lui reprocher, son style lui est bien personnel et s’il nous parle de la vie avec ses joies et ses douleurs, un grand fond de douleur sous la solaire insolence, c’est aussi avec beaucoup de dérision dont il est le premier objet : amours très bien ratées, errance qui [lui]va et cri dans la crépuscule. 

Mais on peut le rassurer quand il nous chante « Je suis un inutile / Perdu dans l’univers » et lui retourner ses propres mots  »Vous nous prenez pour des confettis / Alors qu’on est le carnaval tout entier ». 

 

La Mòssa Capture chaîne web

La Mòssa Capture chaîne web

Le 7 décembre revenaient les quatre filles de La Mòssa, Emmanuelle Ader, Sara Gimetti, Aude Marchand et Lilia Ruocco, des fidèles du Petit Duc que nous vous avons déjà présentées. Chantant au départ des chansons traditionnelles de toutes origines, elles y mêlent désormais leurs propres créations, et se succèdent et se combinent dans de superbes voix, polyphonies et harmoniques et dans toutes les langues, rythmées par des percussions traditionnelles. Des voix qui prennent aux tripes et au cœur. 
LaMossa 2023 Wanda-PetrichorPoème de García Lorca mis en musique, traditionnel du Haut Limousin sur la dure situation des femmes dans le passé chez nous, mais toujours bien actuelle ailleurs, toujours au service des autres, chant de désespoir vénézuélien sur la situation dans le monde, chant italien des Pouilles, chant grec, créole réunionnais… L’actualité, le sort des femmes et des oubliés est toujours au programme, et pour détendre l’atmosphère l’humour n’est pas absent : « I don’t care about the planet » est un hymne aux climato-sceptiques, tandis qu’une chanson en italiano facilo est donnée en rappel, succession de plats très aimés de la gastronomie italienne « Mozarella, Canelloni… » Buon appetito!
Nota bene : Le titre de leur nouvel album, Wanda Petrichor, sorti en octobre, est composé avec ce mot, petrichor, « sang de pierre »  qui signifie en grec ancien l’odeur de la terre après la pluie, combiné à un prénom féminin. Les femmes sauveront-elles la terre ?

 

 Le site de Marion Koen c’est ici. Le site de Corentin  Grellier, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Le site de La Mòssa c’est ici. Ce que NoEnchanteurs en a déjà dit, là. 
 * Captations Eric Hadzinikitas

Kolibri, « La valse des pantins », session 2023 Image de prévisualisation YouTube
Corentin Grellier « Où est-ce que ça s’en va  » session 2019 Image de prévisualisation YouTube
La Mòssa, « Granada », « Canzone rò curtiell », Sorgues 2022 (collection Territoires) Image de prévisualisation YouTube

 

 

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