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Uzureau chante (très bien) Brassens : vous allez l’entendre et maintenant le voir

44940912_10156843772209507_3296115841782775808_n« Si quelqu’un n’a jamais entendu parler de Georges Brassens, qu’il le dise maintenant, ou qu’il se taise à tout jamais ». Même si forcément on en connaît, parfois par cœur, tous les titres, ce CD-là il nous le faut. Parce que cette pochette-là, y’a rien de plus beau : un alphabet redessiné à l’image de chansons de Brassens. On doit cette nouvelle et élégante typographie à Margot Nadot, qui a aussi assuré la conception graphique du livret.

C’est un CD, c’est aussi un DVD (filmé et monté par notre ami Eric Nadot, de Tranches de scènes). En fait la captation son et images d’un récital qu’Uzureau tourne depuis désormais vingt ans et qu’il importait de consigner, pour mémoire, pour le plaisir, le nôtre.

Un seul inédit dans ce recueil, pas même de Brassens. Quoique ! En fait la version argotique de Dans l’eau de la claire fontaine, par Agnès Tytgat, qu’on savait déjà être l’auteure du livre L’univers symbolique de Georges Brassens (éditions Didier Carpentier, 2004, forcément introuvable depuis le dépôt de bilan de cet éditeur). Donc, voici Dans la baille qu’était pas salingue : « Dans la baille qu’était pas salingue / Elle se dessalait à loilpé / C’est la faut’ au zef si ses fringues / Dare-dar’ se sont tout’ cavalées… » (le texte intégral sur le livret).

Nous avons, je crois, déjà eu l’occasion de dire ici le bien que nous pensions d’Yves Uzureau, incontestablement un des meilleurs interprètes du père Brassens. S’il vous en fallait la preuve, ce CD-DVD l’atteste sans possible retour.

La forme est apparemment respectée, comme quand Brassens se produisait à la télé : un chanteur guitariste (Uzureau), une seconde guitare (Pierre Debiesme) et un(e) contrebassiste (Anne Gouraud). Deux accompagnateurs qui ne se contentent cependant pas l’un de frotter l’autre de pincer leur instrument mais donnent aussi de la voix, avec parcimonie et efficacité.

TIO BRASSENS, PAR CHRISTINA ROSMINI Autre façon d’envisager Brassens, celle de Christina Rosmini, une « enfant de Brassens » au sens où le chanteur à la pipe l’a sans doute autant nourrie que le lait dans son biberon. Sa dette envers Brassens, assistant maternel s’il est fut, elle la rend par un spectacle (que Catherine Laugier nous avait relaté, sur NosEnchanteurs, lors du Off d’Avignon l’an passé), désormais ce disque, aux accents très méditerranéens dans les arrangements, avec une prise de liberté avec certaines structures musicales. Les puristes tiqueront peut-être ; les amateurs eux s’en réjouiront, mettant d’emblée ce disque dans leurs favoris : il y a de quoi. Les textes et la musique de Brassens frottées à l’émotion familiale et aux musiques qui courent et frissonnent de la nuque au bassin (méditerranéen !), ça ouvre encore d’autres lectures, d’autres perspectives, même si on croit connaître son Brassens sur le bout du doigt, sur le bord des lèvres. Quand Christina Rosmini chante Gastibelza sur une grille flamenco, vous avez plus encore le son et l’image, et le physique et l’âme de cette Gastibelza pour laquelle tant de prétendants se damneraient. Dire que ce disque est beau est insuffisant et quelque peu léger : c’est un émerveillement !

TIO BRASSENS, PAR CHRISTINA ROSMINI
Autre façon d’envisager Brassens, celle de Christina Rosmini, une « enfant de Brassens » au sens où le chanteur à la pipe l’a sans doute autant nourrie que le lait dans son biberon. Sa dette envers Brassens, assistant maternel s’il en fut, elle la rend par un spectacle (que Catherine Cour nous avait relaté, sur NosEnchanteurs, lors du Off d’Avignon l’an passé), désormais ce disque, aux accents très méditerranéens dans les arrangements, avec une prise de liberté avec certaines structures musicales. Les puristes tiqueront peut-être ; les amateurs eux s’en réjouiront, mettant d’emblée ce disque dans leurs favoris : il y a de quoi. Les textes et la musique de Brassens frottées à l’émotion familiale et aux musiques qui courent et frissonnent de la nuque au bassin (méditerranéen !), ça ouvre encore d’autres lectures, d’autres perspectives, même si on croit connaître son Brassens sur le bout du doigt, sur le bord des lèvres. Quand Christina Rosmini chante Gastibelza sur une grille flamenco, vous avez plus encore le son et l’image, et le physique et l’âme de cette Gastibelza pour laquelle tant de prétendants se damneraient. Dire que ce disque est beau est insuffisant et quelque peu léger : c’est un émerveillement !

Uzureau est aussi respectueux que parfaitement facétieux – son talent le permet et l’autorise – , mêlant qui Cloclo (Le jouet extraordinaire) qui Sheila (L’école est finie) à la sauce Brassens, et c’est ma foi troublant, convaincant, tirant d’outre-Manche les Beatles (Yesterday) avec le même naturel. Naturel aussi, ce Gorille appelant à lui l’exotisme supposé de son milieu naturel : c’est tellement drôle qu’on pourrait (presque) le préférer à l’original. Et de supposer que le Sétois aurait rit dans sa moustache de telles facéties. Sur d’autres titres encore, Uzureau perfuse les partitions de Brassens de sonorités complémentaires, d’inclinaisons, de digressions bienvenues.

Uzureau a qui plus est le talent, le génie presque, de faire d’une scène statique (rien de plus figé que ce chanteur et ses deux musiciens) un truc qui étonnamment bouge, vit, s’agite par le mot et le geste : oh, ce Nombril des femmes d’agents, cette estimable et nécessaire Fessée et cette Hécatombe à Brive-la-Gaillarde… tout ça justifie grandement cette captation d’images. Grâce lui en soit rendu, dirait le vieux.

 

Yves Uzureau, Brassens le copain d’abord, en public, autoproduit 2018. Le site d’Yves Uzureau, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Et nos articles qui parlent de Brassens sont ici.

Le site de Christina Rosmini, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

Attention, l’extrait ci-dessous d’Yves Uzureau n’est pas tiré du DVD :

Image de prévisualisation YouTube

On peut cependant en voir une, extraite dudit spectacle, à cette adresse.

Christina Rosmini :

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4 Réponses à Uzureau chante (très bien) Brassens : vous allez l’entendre et maintenant le voir

  1. Odile Fasy 14 novembre 2018 à 8 h 27 min

    En tant que grande admiratrice et amoureuse du grand Georges, ce DVD me met l’eau à la bouche!
    Je ne suis pas une puriste, j’ai une trentaine d’interprétation différentes de Brassens, et c’est un bonheur chaque fois.
    Merci Michel pour cet « lancer de disque ».

    Répondre
  2. Pol de Groeve 14 novembre 2018 à 12 h 53 min

    Cette « Claire fontaine » revisitée a soulevé en moi une réminiscence.
    Il fut un temps où Patrick Sébastien était un imitateur de talent, assorti d’une plume recommandable. Un de ses sketch consistait à imaginer Brassens remis au goût du jour par la jeune génération d’alors.
    Et la « Claire fontaine » par Souchon donnait ceci :
    « Dans la lolo de la fontaine
    Elle faisait plouf, le cul tout nu
    Coup d’vent sur les affaires qui traînent
    Et vlan, p’tite culotte, y’en a plus »
    Tout les styles du Souchon première manière y est, non ? Un beau double hommage.

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  3. Odile Fasy 15 novembre 2018 à 12 h 37 min

    Voilà j’ai commandé directement à Mr Uzureau, son DVD, que j’attends avec impatiente.
    J’ai trouvé sur son site, toute les coordonnés pour l’achat de ses enregistrements.

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  4. Odile Fasy 24 novembre 2018 à 11 h 57 min

    Si vous aimez Brassens, surtout ne vous privez pas de ce petit bijou!
    Yves et ses musiciens, interprètent le grand Georges, avec beaucoup d’originalité, on rit, on est ému, et on en redemande !

    Répondre

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