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Les Yeux d’la tête célèbrent le féminin pluriel

On a inventé un beau jour le terme de « musiques festives » pour y mettre tous ces groupes qui, sans attache particulière à un genre, ou alors à pas mal d’entre eux, privilégient d’abord la fête et la danse dans leur rapport à la scène. Un peu fourre-tout mais pratique, ce terme a fait florès, permettant de caser tous ces groupes qui, depuis le début des années quatre-vingt-dix, investissent le devant de la scène : ils sont nombreux, tous composés de gens venant de courants musicaux différents. Beaucoup ont fait trois petits tours et puis s’en sont allés. D’autres sont restés dans le paysage musical, solidement même. Ainsi Les Yeux d’la tête, quintet parisien passé depuis à sextet, né de la rencontre de ceux qui seront les deux chanteurs guitaristes du groupes : Benoît Savard et Guillaume Jousselin. Les Yeux d’la tête ont l’histoire de tout un chacun, de tout groupe festif : le long protocole des bars, debout ou couché sur le zinc, à y faire ses premières armes, ses premières bières, avant ses premières salles, ses premières premières parties de plus connus que lui (en l’occurrence Sansévérino, Fersen, la Rue Kétanou, les Ogres de Barback, le fils Dutronc…). C’est allé vite pour ces parisiens. Dès 2008, deux ans après leur création ils enregistrent un premier album, Danser sur les toits, bien foutu et remarqué (faut dire que la pochette était pour le moins jolie : ça donne envie de poser ensuite le disque sur la platine), distribué au national par Mosaïc music. Et ça marche, tant que les Yeux sortent de leur tête et deviennent la valeur montante du festif. Voici leur deuxième opus, avec certains titres depuis pas mal de temps éventés par la scène et par un cinq titres intermédiaire, histoire de patienter. Attente récompensée par ce disque-là, où on retrouve nos Yeux d’la tête en grande forme. Ça passe d’un genre l’autre, ça mélange tout, samples hip-hop ou électro, comme tout le monde. On passe d’un univers l’autre, d’un truc très cuivré (par un seul saxo) à un autre très « amélie-poulain » Bel avantage sur la concurrence : la clarté des voix, dans un enregistrement sensible qui ne les écrase pas tout en valorisant chaque instrument. Ode aux parisiennes « De toutes les femmes / Il n’y en pas de plus belle / L’impertinence le charme et ce regard de braise » (le tube en puissance de cet album), déchirure « On ne retient pas un coeur qu’on a blessé », belle inconnue rencontrée hier « un coup de foudre et trois éclairs (…) un coup d’œil et ti m’a eu, tu a mis mon coeur à l’envers »… ça et le reste, l’inspiration est résolument à l’unisson de cette Madone (« Elle a fait tourner les têtes / De tant et tant de prétendants / C’est entre ses seins qu‘ils pleurent ») qui prend le pluriel pour donner le titre à l’ensemble. Textes bien foutus, orchestrations idéales, l’écrin que ces Yeux-là offrent aux dames ainsi célébrées est enviable. Très bel album qui devrait passer sans difficultés le cap de la scène où nos six amis sont depuis longtemps passés maîtres.

Les Yeux d’la tête, Madonnes, 2012, Washi Washa Warner. Le site des Yeux d’la tête, c’est ici.

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2 Réponses à Les Yeux d’la tête célèbrent le féminin pluriel

  1. bonifassi 13 septembre 2012 à 14 h 00 min

    Il faut quand même que nous ayons très envie de rire et de jouer pour arriver à une telle foule « gigotante » qui, personnellement, me fait un peu peur.
    C’est vrai aussi qu’ on a pas tous les jours vingt ans…
    Sinon, dans le genre, ce groupe n’est pas si mal que cela.

    Répondre
  2. Wieis 13 septembre 2012 à 17 h 02 min

    Woaw ! Mais quelle pochette !!

    Répondre

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