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Tri Yann repart en mer

marins2012« J’ai passé des nuits entières debout au gaillard d’avant / Sous bon vent, sous vent contraire, sous la brise, sous les brisants / Sous bon vent, sous vent contraire, guerre, guerre, vente vent… » A bien regarder la foisonnante discographie de Tri Yann (36 disques dont 15 studios, 6 en live et bien 15 compilations), on peut s’étonner que nos Trois Jean de Nantes et leurs amis n’aient jamais abordé frontalement (à peine par Marines puis par Abysses) la Chanson de marin, genre prisé s’il en est en Bretagne et dans les pays celtes, qui ont tous pour point commun de n’être jamais trop loin de ports, de bars, de marins en partance (qui parfois ne reviennent pas) et de belles esseulées. A bien y regarder, bien sûr que Tri Yann a déjà chanté de telles chansons, au gré de sa carrière et de ses disques. Nos bretons aimant bien se compiler eux-mêmes, voici qu’ils nous offrent (enfin) leur anthologie de Chansons de marins. C’est une compile, certes, et pas tout à fait : trois titres viennent s’y ajouter. Dont une version nouvellement créée de Tri martolod, qui poursuit la matrice, la version traditionnelle qu’on connaît depuis belle lurette ne finissait-elle pas en disant : « Ma chanson est terminée / Qui sait la continue » ? Jossic, Chocun, Corbineau & Co l’ont continuée. Ma foi, faut être fin d’oreilles et pratiquer le breton pour bien faire la différence. Les autres nouveautés tiennent en une chanson pour le moins grivoise (comme on savait les faire au XVIIe siècle ) où on abuse de la plus jeune et plus jolie (« Bon gré mal gré me baiserez et si ferez ma mie / Et quand vous aurez fait de moué ne vous en moquez mie / O gentil marinier, ramène-moi à rive » ) sur un air d’an-dro, et un très intéressant Vivre, Johnnie, vivre qui, comme souvent chez nos Tri Yann, explore un fait de tradition, celle des vendeurs d’oignons qui (se) faisaient la Manche pour pouvoir vivre.

Si vous avez déjà tout Tri Yann, ces deux derniers titres vous inciteront à l’achat. Reste que, à rassembler des chansons enregistrées à diverses époques (Tri Yann exerce depuis plus de quarante ans) et en différentes conditions (des studios, du public qui avec le Bagad Brieg, qui avec Hugues Aufray ou Bleunwenn) il n’y a pas de véritable unité en cet album, si ce n’est ces hommes de mer qui hantent chaque chanson. Un disque véritable, original, de telles chansons par nos Tri Yann reste à faire.

Tri Yann, Chansons de marins, Marzelle/Coop Breizh 2012. Le site de Tri Yann, c’est ici. Pour le plaisir, une vidéo rassemblant Alan Stivell et Tri Yann sur « Tri martolod » (Trois marins) Image de prévisualisation YouTube

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