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Véronique Pestel, les émotions qui font conversation

faire-autrement« Croire / Ou ne pas croire / La belle histoire / Dire ou ne pas dire / Les mots du pire / Taire ou ne pas taire / Faire ou ne pas faire / Le paradis / Le purgatoire / L’enfer / Sont trois bons amis / Chacun chez l’autre / Chacun chez lui… »

Ce nouveau disque de Véronique Pestel tourne depuis quelques semaines déjà sur la platine de ses avisés souscripteurs. Le voici enfin disponible à un auditoire qu’on souhaite le plus large possible. Car un disque de Pestel est forcément un événement. D’abord parce qu’elle n’encombre pas les bacs ; son précédent album* remonte à il y a plus de sept ans. Ensuite parce qu’elle est de celles, de ceux qui hissent la chanson à son sommet. Je tiens d’un de ses amis, Rémo Gary, cette jolie formule : « Il faut toujours mettre la barre haute ; il n’y a que les imbéciles qui passent en dessous ». Véronique Pestel met la barre haute, très haute. Et une nouvelle fois s’en tire avec brio, par la beauté et l’intelligence de son verbe, de ses vers. Des siens, de ceux de ses invités, chaque fois différents : ici Colette, Louis Aragon et Philippe Noireaut. Ce dernier pour un texte, Les marteaux de Camille, devenu par la grâce de Pestel chanson-fleuve, pièce d’orfèvrerie, peut-être le plus beau bijou du disque, quand les mots de glaise et de roc font revivre l’art à bras-le-corps de Camille Claudel : « C’est l’âme vagissant dans un vagin d’argile / A qui marteau criant donne forme docile / C’est sous la main experte le baiser de la vie / Et des marbres inertes une valse a surgi ! »

Nouvel album, donc. Mais pas que. Car, « pour que la fête soit totale », est joint un DVD retraçant les quatre concerts exceptionnels mis en place pour cette sortie. Non la version filmée du disque, non le concert intégral. Mais un reportage comme on aimerait en voir de temps à autre sur le petit écran, avec la participation de sœurs et frères d’art et de cœur (Anne Sylvestre, Michèle Bernard, Geneviève Charlot, Martine Caplanne, Rémo Gary, Jacques Bertin, Gilbert Laffaille), de spectateurs aussi dont la caméra conserve l’émotion d’après concert. Et Véronique Pestel, qui tente d’expliquer son travail.

La plus belle réussite, je crois, de l’œuvre de Pestel, c’est la rencontre, le choc de deux émotions qui font élégante conversation : la sienne et la nôtre. La nôtre par ce qu’elle suscite en nous, individuellement, collectivement. Par ces bribes de mots qui déjà font histoire et cheminent en nous. Des mots soyeux, soignés, choisis, choyés, délicats comme doit l’être le plus délicat parfum. Qui plus est entêtants. Une chanson littéraire qui, loin d’effrayer, doit au contraire nous attirer, car elle ouvre pour l’auditeur d’autres champs encore.

L’artisanat de chanson de Véronique Pestel a troqué sa plume sergent major et son piano pour d’autres outils plus modernes. Pour elle, Faire autrement, c’est ça : pétrir autrement ses chansons, faire naître d’autres sons par l’ordinateur (Clément Wurm est ici tant au violon qu’à la M.A.O.). Pour nous, autre tâche, aussi essentielle : ce sera simplement d’aimer plus encore cette chanson-là et, en ce bien curieux monde, d’entrer en résistance pour la défendre si besoin est.

 

Véronique Pestel, Faire autrement, JC.Barens/EPM 2016. Le site de Véronique Pestel, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Pour commander cet album sur le site EPM. *En 2013, Véronique Pestel a sorti un « Caf’Conf’Aragon » avec la comédienne Magali Herbinger et le conférencier Bernard Vasseur.

Pas de vidéo encore de ce nouvel album. On se console par un ancien titre extrait de l’album « Laisser-courre » de 1995 : Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Véronique Pestel, les émotions qui font conversation

  1. Michel Kemper 5 janvier 2017 à 9 h 33 min

    Le disque de Véronique Pestel sera disponible dès le 6 janvier 2017 sur le site EPM. Et d’ici à quelques jours dans les bacs des disquaires !

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  2. POMMIER Marc 8 janvier 2017 à 12 h 55 min

    Depuis un certain printemps de BOURGES en 1989, en co-plateau avec Serge UTGE ROYO, je suis et poursuis leur chemin enchanté avec attention, émerveillement.

    Véro et Serge sont des flanqueur(se)s d’ espoirs et j’aime cela.

    Mais puisqu’il s’agit du disque et du DVD de Véronique, je vais confirmer qu’un disque de Véro, cela ne s’écoute pas distraitement ( et le distrait que je suis doit choisir son moment de concentration).

    L’univers de Véronique est la proximité (attention pas un cercle fermé) mais très universel, je suis ébaubi par les confidences de son chant … j’aime aussi les impressions de bien des bonnes têtes que je rencontre du regard dans les festivals.

    Oui cette façon, ces portraits d’artistes nous les rend encore plus proches de nous sans toutefois nous les accaparer(Louis), nous les aduler.. nous les aimons libres pour justement mieux apprécier ces sensations de liberté qu’ils nous communiquent.

    Je voudrais aussi faire un immense clin d’œil à Eric NADOT et ses tranches de scènes qui nous a permis de nous sentir invités dans l’univers de tous ces artistes qui nous donnent du bonheur. Personnellement, je trouve que toute la détermination de Eric NADOT mérite davantage d’attentions afin que sa belle série se poursuive !!!

    C’est une revue sonore généreuse qui valorise le travail et l’humanisme discret des artistes.

    J’attends bien évidemment le prochain concert de Véronique là où cette magie communicative nous renvoie ce que nous aimerions transmettre.

    Le travail de « NOS ENCHANTEURS » est précieux … Ami(e)s bienfaiteurs de la chanson, tenons-nous par la plume (pas celle de Zizi JEAMMAIRE)

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