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Oh la vache, un nouveau Fersen !

musique-thomas-fersen-revient-avec-un-coup-de-queue-de-vache_3175362A coup sûr, d’ores et déjà, le titre d’album le plus original de 2017 : Un coup de queue de vache. Qui ne peut provenir que d’un artiste décalé comme l’est Thomas Fersen, dont c’est le dixième album studio. Et première œuvre à ne pas paraître chez Tôt ou Tard, label qui l’abritait depuis ses débuts. L’artiste a en effet choisi de se passer d’une maison de disques, se contentant de confier à Believe la distribution de son CD autoproduit. Une envie de liberté l’aurait-il saisi, à l’image de la pochette, qui le voit chevaucher une vache pour échapper à un monde bien gris et pollué ?

Pourtant, les ingrédients habituels d’un Fersen sont au rendez-vous : photos et pochette de Jean-Baptiste Mondino, arrangements de Joseph Racaille, Pierre Sangra et Cyrille Wambergue parmi les musiciens… Quant au bestiaire qui peuple son univers, il s’agrandit une fois encore, puisqu’aux chiens, chauve-souris, blatte, mouche ou papillon de jadis viennent s’ajouter le coq, la vache, le cochon et le homard ! Rien de bien neuf à l’horizon, donc. Voire un certain retour aux sources, après l’expérience plus rock de son excellent album précédent (The Ginger accident), qui l’avait vu – avec succès – sortir de sa zone de confort.

Est-ce à dire que l’album est décevant ? Loin de moi cette idée ! Thomas Fersen est un brillant auteur, tant pour la forme – c’est le roi de la rime riche – que pour son univers poétique, totalement unique. Il est et reste définitivement à cent coudées du tout-venant. Et comme à chaque fois, il force l’admiration par l’originalité et la diversité des thèmes abordés.

Qu’on en juge puisqu’il sera question ici d’un coq édenté qui finit dans une cocotte, d’un couple de brise-tout, d’une ostéopathe pratiquant son art sur des danses exotiques, d’une cabane à cochons richement meublée ou d’un homard misanthrope que l’alcool perdra… Autant de chansons narratives, à prendre au degré que l’on souhaitera. Les petits sabots nous émeut par son évocation d’une enfance champêtre que ravivent les baisers de l’aimée, tandis que Tu n’as pas les oreillons (Fersen est décidément le roi du titre saugrenu !) aborde la montée de sève chez les adolescents. On complètera le disque avec Un lièvre et ses amours qu’on essaie de cacher, As-tu choisi ou le catalogue de tatouages en guise de signes d’affection, le tragique Testament et le plus léger Big bang d’une effeuilleuse en clôture de l’album.

Musicalement, un quatuor à cordes forme la base de toutes les chansons, que la guitare, la batterie ou le coutumier ukulélé viennent efficacement seconder. On est donc fort proche de l’univers instrumental du meilleur album de l’artiste, Quatre (celui qui contient ces chefs-d’œuvre que sont Monsieur, Irène, Dugenou ou Elisabeth), où Joseph Racaille était déjà à l’œuvre. Qui s’en plaindrait ?

Thomas Fersen étant – et de plus en plus, selon ses propres dires – un artiste scénique, tous ces titres ne prendront leur véritable dimension qu’exposés au public. Une grande tournée avec son quatuor et son fidèle Pierre Sangra à la guitare a déjà débuté. N’hésitez donc pas à goûter ces nouvelles chansons sur CD, pour ensuite les faire définitivement entrer dans votre cœur et votre oreille par le biais d’une salle de concert. Pour l’avoir déjà applaudi à six reprises, je peux vous affirmer que la formule est gagnante.

 

Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Thomas Fersen, c’est là.

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