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Pourchères 2017. France Léa, le moi, le surmoi et l’émoi

France Léa (photos Marie Olivier)

France Léa (photos Marie Olivier)

9 juillet 2017, La Chansonnade à Pourchères (Ardèche),

 

Forcément, à plus forte raison dans un festival de chanson, si on s’attend à un tour de chant… Mais c’est France Léa, et il est dit que ce n’est pas tout à fait ça. France Léa ?  Une chanteuse ! Oui, mais tout autant et peut-être surtout une actrice. Et, présentement, une humoriste. Dans une Chansonnade où la chanson à souvent cédé le pas à la parole, sa poésie de vie est un régal, un nectar.

Humoriste, oui. Mais pas de rire gras, avec ces jeux de mots faciles et ces vulgarités qu’on tient de nos jours pour humour, presque pour spirituels ou spiritueux. Non, simplement la chronique du quotidien, de ce que nous sommes, de nos joies de nos peines, de nos envies et de nos renoncements, nos victoires et nos défaites.

Gréco veut qu’on parle d’elle : « Parlez-moi d’moi, y’a qu’ça qui m’intéresse ». France Léa ne parle que d’elle, « …de moi, de mes ennuis, de mes désaccords avec moi ». Et c’est ça qui nous intéresse. Vous pensez, parler d’elle, c’est en partie parler de nous. C’est par l’anodin (elle anodine toute seule) qu’elle se scrute, se détaille, s’envisage.

Il y a en elle un peu de Muriel Robin, même et surtout dans sa gestuelle. Et l’intelligence du mot qui stéthoscope l’âme et le dedans du corps. Oui, le corps est chez elle livre ouvert : elle feuillette et nous en lit les bonnes pages, en tire les bonnes cartes. Cartes de France, il s’entend : elle est GPS qui nous oriente…  Nous désoriente tout autant car il y a deux France chez Léa, celle qui veut, l’autre qui veut pas, celle qui aime et l’autre qui aime pas, celle qui ferait des folies et l’autre qui compte les sous, elle et son Jiminy Cricket, son moi et son surmoi. Son émoi aussi.

HENRI VALETTE : TOUS CES MOTS TERRIBLES Une demi-heure de répertoire, avec pour entame le Tous ces mots terribles de François Béranger. C’est ce que nous a offert Henri Valette en première partie de la Miravette, sur laquelle nous reviendrons. Rien de nouveau sous le soleil : des interprétations respectueuses, appliquées. Emouvantes surtout. Valette a pour souci de transmettre, de partager. Souvent entre amis, parfois sur une scène qui lui est ouverte, là dans une programmation officielle. Mais rien ne change, si ce n’est qu’il avait là deux renforts guitaristes de grand talent : François Buffaud, décidément omniprésent sur cette Chansonnade, et Jean-Marc Bouchery. Chanter c’est dire et Henri Valette profite du micro, confiant que parfois il désespère. Ses messages, ses adresses, c’est par le truchement de mémorables chansons qu’il les envoie, grands classiques qu’elles sont ou deviendront : Singapour de Frédéric Bobin, Les versets érotiques de Philippe Val, La la la de Claude Semal, L’amour et l’amitié d’Henri Tachan, où sa voix presque se confond avec celle de Tachan. Ça et Pierre Louki. Une demi-heure d’utiles rappels car une chanson meurt si elle n’est plus chantée.

HENRI VALETTE : TOUS CES MOTS TERRIBLES
Une demi-heure de répertoire, avec pour entame le Tous ces mots terribles de François Béranger. C’est ce que nous a offert Henri Valette en première partie de la Miravette, sur laquelle nous reviendrons.
Rien de nouveau sous le soleil : des interprétations respectueuses, appliquées. Emouvantes surtout. Valette a pour souci de transmettre, de partager. Souvent entre amis, parfois sur une scène qui lui est ouverte, là dans une programmation officielle. Mais rien ne change, si ce n’est qu’il avait là deux renforts guitaristes de grand talent : François Buffaud, décidément omniprésent sur cette Chansonnade, et Jean-Marc Bouchery (photo ci-dessus).
Chanter c’est dire et Henri Valette profite du micro, confiant que parfois il désespère. Ses messages, ses adresses, c’est par le truchement de mémorables chansons qu’il les envoie, grands classiques qu’elles sont ou deviendront : Singapour de Frédéric Bobin, Les versets érotiques de Philippe Val, Botox song de Claude Semal, L’amour et l’amitié d’Henri Tachan, où sa voix presque se confond avec celle de Tachan. Ça et Pierre Louki. Une demi-heure d’utiles rappels car une chanson meurt si elle n’est plus chantée.

Alors oui, de temps à autres, elle prend sa guitare et chante. Du Charles Cros et Beaucarne, du Rilke et Magny, de l’Aragon et Ferrat. Rimbaud, Galope d’Onquaire. Le tour de l’ile de Félix Leclerc… Et du Léa. Mais pas souvent, et vite, comme si elle allait louper son train, comme si elle expédiait son ancien statut de chanteuse pour dare-dare retrouver son rôle de causeuse. Ah, pour ça, elle cause et c’est adorable. Elle bavarde, même si « les mots n’valent plus grand’chose »… Ses ruptures, la fin d’un monde, « rétention d’amour » comme elle dit, alors qu’elle a le cœur gros et disponible.

On entend des mouches voler, l’assistance boit ses paroles comme du petit lait ce qui, dans une ancienne bergerie, se conçoit aisément.

Pour mieux parler d’elle, de bas en haut, à tous les étages, des bêtes satisfaites à la trapéziste, elle se compare au cirque Pinder. Puis, en rappel, elle sera à elle seule L’immeuble, « pleine de monde qui ne s’entendent pas », modeste tour de Babel mais immeuble tout de même, qui héberge tout ce qui est en elle. Et y’a du monde, qui tente tant bien que mal de cohabiter !

Léa, on l’écoute, on apprend à l’aimer, à faire corps avec elle, avec ses joies et ses doutes, ses craintes, ses peurs, ses p’tits bonheurs. Le temps file qu’on ne voit pas passer. Tiens, il est l’heure de se quitter. Quitter l’amie, la grande sœur, la confidente. Presque une heure et demie de bonheur. C’est pas que ce soit rare, ici à Pourchères. Mais ce fut bonheur intime et partagé, tendre, drôle… La petite musique de France Léa reste et restera en nous, lovée entre le moi et l’émoi.

 

Ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

http://www.youtube.com/watch?v=VRkMDW0PDNY

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