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Johnny Hallyday : à nouveau la plume, à nouveau le pinceau !

Johnny sur l'écran du dessinateur Jean-Marc Héran (copié d'écran)

Johnny sur l’écran du dessinateur Jean-Marc Héran (copie d’écran)

A l’occasion de la réédition attendue du livre « Johnny Hallyday » (en librairie ce 20 mars 2018) dans la collection « à la plume et au pinceau », de Michel Kemper et Jean-Marc Héran, voici une page restée inédite de ce livre car, au final, non retenue. Elle traduit cependant bien l’esprit de ce livre, où Hallyday est toujours replacé dans son contexte : celui de la chanson. Rappelons que, dans cette collection, chaque chanson de l’artiste fait l’objet d’une double page : l’une d’un texte, l’autre d’un dessin.

 

LA PREMIÈRE FOIS

(Michel Mallory/Johnny Hallyday, 1975)

 

Notons d’abord avec malice que cette Première fois est un titre extrait de l’album La terre promise. Chose due…

Quand la chanson évoque la toute première fois, c’est naturellement vers le natif de Sète qu’on se tourne : « Jamais de la vie on ne l’oubliera / La première fill’ qu’on a pris’ dans ses bras » (Georges Brassens, La première fille, 1954). C’est dire si aborder à nouveau ce sujet peut souffrir de la comparaison. Convenons là que Michel Mallory s’en tire honorablement, en des mots sensibles et pudiques, « du bout des yeux du bout des doigts » :

« Moi, j’avais peur toi, tu tremblais
Du fond du cœur tu m’appelais
Et cette nuit était pour toi
La première fois »

Cette même année, Maxime Le Forestier, qu’à cette époque tout sépare d’Hallyday (il en deviendra bien plus tard un des furtifs paroliers), chante dans La poupée : « Elle avait 15 ans / L’âge où les enfants / Ne s’amusaient plus avec elle / Je suis adulte / Je suis inculte / Je ne sais rien de la marelle / Il était grand jour / Quand j’ai fait l’amour avec l’enfant devenue femme… » 15 ans, ça nous renvoie encore à Brassens : « A 15 ans révolu /A l’âge où s’amuser tout seul / Ne suffit plus » (Supplique pour être enterré sur la plage de Sète, 1966).

9782841679683_p_3Même transformation, même mue, chez Johnny Hallyday, que pour Le Forestier : « On s’est tout donné / Une femme était née. » C’est l’instant, comme chantera Renaud bien plus tard, « de prendre cette Bastille sous ta robe à fleurs » (Elle a vu le loup, 2002), le moment unique où « …jupon vole / Et s’envolent nos rêves d’enfant » (Barbara, Au bois de Saint-Amand, 1964). Comme le dit encore cet incontournable tube des années soixante-dix (plus d’un million de 45 tours vendus !), Le premier pas, de Claude-Michel Schönberg (1974) : « Elle me dévoilera son corps / Me donnera tous les remords / De n’avoir pas dit plus tôt / Le premier mot »… Depuis toujours la chanson est hantée et joliment inspirée par ce souvenir-là, qu’elle magnifie dans l’ivresse d’une intacte émotion : « Et j’ai renversé le vin de nos verres / Ta robe légère et tes dix-sept ans » (Charles Aznavour, Trousse chemise, 1962). Tant qu’un certain, visiblement jamais repu, en redemande : « Tu peux m’ouvrir cent fois les bras / C’est toujours la première fois » (Jean Ferrat, 1965).

Hallyday-Johnny-La-Terre-Promise-45-Tours-868598512_LSi ce n’est un live de 1979 au Pavillon de Paris, cet album sera la dernière réalisation artistique de Lee Halliday, encore qu’il n’assure ici que la coordination. Lee Halliday, ce fut, souvenons-nous, ce danseur acrobate, époux de Desta, l’une des deux cousines (avec Menen) de Jean-Philippe Smet, trinité saltimbanque avec laquelle il sillonna, enfant, les routes d’Europe une dizaine d’années. Vie circassienne et initiation à la dure école du spectacle. Au début de la carrière du chanteur Johnny, c’est Lee qui s’occupa de ses premiers concerts. Puis devient son directeur artistique : il signa ainsi nombre d’albums d’anthologie (Vie, Flagrant délit, Country folk rock, Insolitudes, La génération perdue, Rivière ouvre ton lit, Que je t’aime…). C’est lui qui longtemps lui dénicha des chansons, essentiellement des hits américains, qui étaient ensuite adaptés pour la France. Lee et Johnny travailleront ensemble jusqu’alors, cette Première fois, avant que l’ex acrobate reparte pour les États-Unis dont il est natif : « J’avais fait le tour du show-biz et gagné assez d’argent. »

 

Michel Kemper et Jean-Marc Héran, Johnny Hallyday, éditions Plume & Pinceau 201, 17,80 euros. La page « Johnny, plume et pinceau », c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Johnny Hallyday, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

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