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Barjac 2021. L’hymen de Brassens et de La Fontaine

Marie-Christine Barrault et Jean-Pierre Arbon (photos Anne-Marie Panigada)

Marie-Christine Barrault et Jean-Pierre Arbon (photos Anne-Marie Panigada)

31 juillet 2021, Barjac m’en chante,

 

Au « conteur », l’un affiche ses quatre fois cent ans ; l’autre, le jeunot, n’en a que cent. Le premier est fabuliste, l’autre est fabuleux et, à sa manière, pas moins fabuliste aussi. Les faire se rencontrer est d’une rare évidence qui, grâce à l’inspiré Jean-Pierre Arbon, n’est pas restée lettre morte. L’ancien éditeur devenu artiste en a tiré un spectacle qui, une maille à l’endroit une maille à l’envers, tisse cette concordance des chants.

Ça commence par Le chêne et le roseau et Le grand chêne que la fable ne laissait pas indifférent. Logique, facile. Chez La Fontaine « Un savetier chantait du matin jusqu’au soir / C’était merveille de le voir ». Mais son voisin est homme de finance… « Sa majesté financière… » semble poursuivre Brassens. Parfois la fable s’entremêle à la chanson, parfois c’est l’inverse. Le loup et le chien, Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre, Mes amours d’antan, P. de toi… tout ici fait ping-pong, tout éclaire l’autre comme si ces deux complices se jouaient des contingences du temps, certains qu’ils sont de ne pas tomber dans l’oubli. Pas tout de suite.

cR0731-223cR0731-262Ce fut, il y a huit ans, une création du Festival Chansons et Mots d’Amou, au pays des échasses, dont Arbon est à l’origine. La marraine en étant Marie-Christine Barrault, le casting était tout trouvé, le nom de l’actrice étant qui plus est fort communiquant…

Arbon est bon, chanteur de surcroît, dont la voix fraîche, décontractée, ne fait pas son âge : est-ce la pratique assidue du natif de Sète qui toujours la rajeunit ? Il sait son Brassens sur le bout des doigts, sur le bout du cœur. C’est grand délice de l’entendre conter ses classiques, Au bois d’mon coeur, La non demande en mariage ou La mauvaise réputation. Je le soupçonne, gourmand des mots qu’il est, de tout connaître de La Fontaine aussi. Ce n’est hélas pas le cas de sa complice Marie-Christine. Là le bât blesse : Barrault est à son pupitre et, si ce n’est des grands gestes, ne bouge pas, à toujours lire ses fables. Pour nous qui, depuis la communale, connaissons le moindre vers de La cigale et la fourmi, ça fait bizarre de la voir lire un tel monument… Jean de La Fontaine n’a pas pensé à écrire la fable de l’acteur qui ne sait toujours pas son texte…

Peu importe, le spectacle vit sa vie, la répartie aussi, fables et chansons mutuellement se fécondent. C’est un spectacle facile d’accès pour lequel il n’est nul besoin d’être spécialiste de l’un, historien de l’autre. Une création de pure récréation. Mine de rien, ce n’est pas si fréquent, c’est plus que bon à prendre.

 

Le site de Jean-Pierre Arbon, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà écrit sur lui.

Création en 2013 au Festival Chansons et mots d’Amou Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Barjac 2021. L’hymen de Brassens et de La Fontaine

  1. Christian Camerlynck 1 septembre 2021 à 19 h 18 min

    lu sur facebook :

    A Barjac M’enchante, ce spectacle avait sa place mais manquait de travail de réalisation et de mise en scène au lieu de cette agitation de la comédienne. Heu bon ben eux non. Ce que je dis c’est en passant. Et j’ai payé ma place alors j’exprime ma déception.

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