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Nicolas Jules, le mordant carnavalesque

Roland Bourbon, Nicolas Jules, Frédéric Jouhannet (photo de presse)

Roland Bourbon, Nicolas Jules, Frédéric Jouhannet (photo de presse)

Il est unique, le sait, nous le savons. Seuls ses disques ne le sont pas, qui se suivent, se ressemblent, se rassemblent en une œuvre cohérente qui n’a aucun équivalent dans la chanson. On se devrait tous d’avoir au moins un disque de Nicolas Jules dans sa discothèque perso, plus si affinités. Je dis « au moins un » pour s’excuser de posséder les galettes de collègues moins bons que lui, frappés depuis longtemps, dès la gravure, d’obsolescence programmée. Car Nicolas Jules guérit tous les maux, les mauvais goûts. Je ne sais par quelle magie, ses chansons vous rendent l’haleine fraîche et l’ouïe fine. Qui plus est, elles affûtent l’appétit, vous gonflent d’appétence.

Certains critiques, pour vous présenter un disque, vont vous l’expliquer par le menu, divulgâchant presque chaque titre. Gloire à Nicolas Jules, y a rien à expliquer ! Ou tellement qu’il nous faudrait un bataillon d’agrégés pour tout disséquer, fouiller de l’intérieur, remettre tout droit même la folie, en perspective les mots tordus, tout en ordre. Or lui nous le dit, nous le chante : « Moi je bosse au désordre ». Dans ce disque, il s’active plus encore au désordre amoureux.

On l’écoute, on se perd facilement dans le labyrinthe de ses mots, de ses formules insolites, incongrues, ses essais.

Jules 2« Beauté cruelle qui me mangeait la langue / Qui promettait des carrousels et m’asseyait sur des mustangs », « Au volant de ton lit / Dans l’espace / Tu dors / Et moi je suis assis à la place du mort », « Ne reste plus qu’un alzheimer pour t’oublier », « Dans le n’importe quoi j’avance n’importe où », « Tes yeux sont le tréma du mot astéroïde », « Mon crâne est un étui et mes pensées sont des couteaux »… Que des vers déraisonnables mais bien sentis qu’on aimerait lui piquer sans s’acquitter des droits d’auteur, des formules saugrenues, des phrases définitives pour briller ou le cas échéant choquer en société. Pour s’y faire remarquer. Pas les chanter : hors de la voix, du timbre, de l’auto-dérision et du non-sens inhérent à Nicolas Jules, ça tomberait à plat. Lui seul sait animer ses mots, que ses musiciens ponctuent l’un de ses batterie et percussions (Roland Bourbon), l’autre de ses violons (Frédéric Jouhannet).

Ce disque (son quatorzième CD) est une féérie. Plus modeste, Jules le qualifie de carnaval, de « carnaval sauvage » pour être précis, pour un meilleurs rendu de son mordant, de son croquant.

 

Signalons que si la pochette des premiers disque de Nicolas étaient illustrées, dessinées par lui-même, celle-ci est magnifiée par les peintures de la mère du chanteur.

- Michel KEMPER

Nicolas Jules, Carnaval sauvage, autoproduit 2022. Le site de Nicolas Jules, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

Pas de vidéo relative à ce nouvel album, c’est le principe. Si vous voulez l’écouter, il faut le commander et c’est sur son Bandcamp. Mais quelques chansons du précédent album, Le Yéti, paru en 2021, sont disponibles en vidéos – CL :

« Records » Image de prévisualisation YouTube
« Lavomatic »Image de prévisualisation YouTube
« Mort aux photocopieuses » Image de prévisualisation YouTube

 

Une réponse à Nicolas Jules, le mordant carnavalesque

  1. Lagarrigue julie 13 février 2023 à 11 h 36 min

    Je suis en train de faire quelque chose de dingue. Un album entier de reprises de Nicolas Jules en piano voix.
    Pourvu que Michel Kemper se trompe et ne soit pas trop dur… Puisse ce disque montrer qu’il se trompe sur un point, que cet album ne fasse pas un plat!
    Au plaisir
    Julie

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