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Frasiak en ses terres, ter

 

Frasiak (photo Michel Pabiou)

Frasiak (photo Michel Pabiou)

Troisième album en public de l’ami Frasiak, toujours dans le même lieu : au théâtre de Bar-le-Duc, dans son « bercail » à lui. On ne sait combien d’autres artistes et groupes ont gravé un disque en ce lieu, mais si ce théâtre doit un jour être baptisé, j’ai un nom de chanteur « local » à suggérer à la municipalité.

Rien de surprenant dans la track-list de ce double album (le survol de pas mal d’albums) : c’est plus du côté du personnel musical qu’on s’attardera : huit sur scène, grand luxe : trois de plus qu’au précédent enregistrement. Forcément, ça s’entend, ça se ressent. Même le chromatique de Steve Normandin*, le touche-à-tout, est de la fête.

Si ce double album est paru durant l’automne, c’est en mai 2022 qu’il fut mis en boîte, au sortir d’une épidémie qu’il évoque : « Nos chansons de silence aux théâtres éteints / Cherchent dans l’indifférence quelques nouveaux refrains / Disparue l’étincelle des belles retrouvailles / Les amis de pixel chantent en télé-travail ». Dans la même veine sarcastique autant de politique, il nous chante Non-Essentiels, souvenir du temps où le gouvernement décidait pour nous ce qui l’était de ce qui ne l’était pas.

pochette-En-concert-au-bercailOn ne saurait concevoir Frasiak sans son pote François Béranger, qu’il évoque et qu’il chante par sa fameuse Tranche de vie : Frasiak est un fidèle parmi les fidèles, il le chantera jusqu’à son dernier jour.

Lui aussi, Frasiak, a de ces mots terribles : si l’empathique Barisien qu’il est se souvient avec grande émotion du Jardin de (son) papa, de ses premiers pas à Charleville « sous la gueule de Rimbaud », il colère contre Bure sur Atome où les pouvoirs publics se parent comme à l’accoutumée de mensonges pour faire passer cette indigeste pilule, se penche sur son parcours et leurs Aujourd’hui qui chantent, et définit son Anarchie, l’étayant de tendres mots, de jolies résolutions : « Mais j’aurais beau te l’expliquer / Te parler de paix, de respect / Le mot fait peur dès qu’il est dit / Sans haine, sans violence et sans armes / Ni Dieu, ni maître dans ses larmes / Rien d’autre qu’un hymne à la vie / Comme les trois mots sur tes mairies / Mon Anarchie. »

De ce côté-ci de la chanson, celui méprisé et tenu sous silence par les médias, Éric Frasiak est grande star : les dates pleuvent sur son planning de concerts, qui l’a vu veut le revoir. Il est une des heureuses survivances du temps où les chanteurs avaient d’la gueule, avaient d’la voix, le temps d’avant les Vianney et Armanet, où on baptisait un chat un chat, un chanteur engagé un chanteur engagé. En ces temps de désengagement, de renoncement même devant la menace d’un avenir vert-de-gris, nous avons besoin de types comme Frasiak qui, de leur comportement autant que par leurs refrains, nous arment de courage, de combativité. En ces temps plus qu’incertains, être engagé, chanteur ou non, est une nécessité. Et Frasiak le fait très bien. 

 

Frasiak, En concert au bercail, Crocodile Productions 2023. Le site de Frasiak, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs à dit de lui, c’est là.

* Steve Normandin qui vient de mettre une touche finale à l’enregistrement de son disque de reprises d’Édith Piaf.

« Le Jardin de papa » : Image de prévisualisation YouTube

« Charleville » : Image de prévisualisation YouTube

 

Une réponse à Frasiak en ses terres, ter

  1. Jean Pierre Gleize Bourras 15 janvier 2024 à 18 h 29 min

    Eric, nous nous sommes jamais rencontrés, mais il nous a toujours bien accueillis, mes différents compères et moi. Et ce depuis 2008. Un « chic type »…comme on disait .. »dans le temps »!

    Répondre

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