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Les Vies liées… la presse en reste muette !

45 tours paru au printemps 1967

Bien entendu j’aurais aimé vous offrir un magnifique florilège d’articles de presse suite à la parution du livre Les Vies liées de Lavilliers (chez Flammarion). À croire que cet ouvrage qui s’accorde mal de la bio officielle de l’artiste dérange trop. Définitivement on a collé l’étiquette « pur jus d’aventurier » ou « taulard vieilli en fût de chêne » à Lavilliers qui a tout fait pour : difficile d’admettre le contraire à présent, surtout quand on l’a imprimé à longueur d’années. Rien ne doit donc changer. Wikipédia et autres fournisseurs de mini-bios n’ont rien corrigé, pas une virgule : la légende est immuable. La presse écrite, parlée, télévisée s’est tue, toute honte bue. Seul le bouche-à-oreille peut à présent faire vivre ce livre. Si vous l’avez lu, si vous l’avez apprécié, parlez-en : dites simplement qu’il existe. Vous êtes la seule arme contre cette censure et, paradoxalement, pour la liberté de la presse : cette liberté fondamentale que la presse culturelle se refuse à elle-même.
Voici quelques papiers courageux, ne serait-ce que parce qu’ils existent. J’en remercie leurs auteurs.

La Gazette de la Loire : « Cela promettait d’être un livre choc et c’est la cas… mais le choc est tel que la quasi totalité de nos confrères de la presse national en est resté muette (…) C’est simple, si vous voulez tout savoir de la vraie vie de Bernard Lavilliers, plongez-vous dans l’ouvrage de Michel Kemper qui est dans tous les rayons des bonnes librairies même si la presse française préfère taire sa sortie. Le mythe en prend un coup, c’est vrai, mais cela ne change rien à la fascination qu’exerce Bernard Lavilliers, personnage hors normes. »

Jean Théfaine (Toutes les musiques que j’aime) : « C’est un bouquin de funambule qui, jamais, ne met à mal l’œuvre du Stéphanois, mais qui éclaire singulièrement, multiples témoignages et anecdotes à l’appui, l’envers du décor que s’est construit l’artiste au fil du temps. Traquant ce qui lui semble contradictoire, Michel Kemper finit même, paradoxalement, par rendre attachant ce bougre de Nanar, dont on se demande s’il ne lui arrive pas de confondre en toute “bonne foi” sa vie de citoyen avec racines et celle qu’il s’est rêvée. On peut comprendre qu’il ait été contrarié par la sortie d’un livre de ce genre, au moment où paraissait son (excellent) nouvel album, Causes perdues et musiques tropicales. On comprend moins qu’il ait apparemment fait pression, lorsqu’il était interviewé, pour que le livre en question soit passé sous silence. Une raison de plus pour s’y plonger. »

Philippe Dupuy sur Nice-Matin (28 novembre 2010) : « Les Vies liées de Lavilliers est un vrai travail journalistique. L’auteur a enquêté pendant six ans pour démêler le vrai du faux dans la bio officielle de Lavilliers. On s’aperçoit, à la lecture, que Nanard a pas mal fabulé sur ses expériences de jeunesse. Mais ça ne rend le personnage que plus attachant. À lire en écoutant l’excellent dernier album de Lavilliers. »

Albert Weber sur Francomag (janvier 2011) : « Kemper brosse ici le fascinant portrait « d’un des personnages les plus captivants que la chanson ait jamais enfanté », selon son expression (…) Une passionnante plongée dans les coulisses d’un artiste des plus talentueux, dont on cerne ici mieux les zones d’ombres et de lumière. »

Micasa65, sur son blog : « On ne doit pas voir un chanteur, ou toute autre personne, comme un dieu et l’encenser sans modération. On dit pouvoir tout lire, être critique envers ce qu’on lit et aussi envers son « idole ». Être « libre exaministe » sans pour cela se renier. C’est en lisant ce livre qu’on peut se faire sa propre opinion. Et surtout refuser toute censure (l’autocensure n’est pas non plus productive) [qui est] contraire à toutes les idées toujours défendues par Lavilliers lui-même. »

Il y a aussi cet article du québécois Francis Hébert, sur Voir, qui me prête à tort un « désir de vengeance » à l’encontre de Lavilliers : « Même si on se doutait bien de sa mythomanie et qu’on avait eu vent de ses « emprunts » littéraires, rassembler tout ça en 350 pages, c’est un choc. Kemper prend assurément plaisir à déboulonner la statue du chanteur, dont il connaît l’œuvre sur le bout des doigts (…) C’est toujours passionnel, parfois sarcastique. »

10 Réponses à Les Vies liées… la presse en reste muette !

  1. Philippe 3 février 2011 à 10 h 56 min

    Quel pouvoir coercitif peuvent avoir les manageurs de Lavilliers pour imposer un pareil silence ?
    Après s’être dégonflé devant Adamo, il refait la même chose devant Michel Kemper !
    On aurait pu espérer mieux de lui…

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  2. joan 3 février 2011 à 11 h 55 min

    Normalement, Wikipedia devrait accepter des corrections ou un lien vers un site parlant de votre biographie.
    PS: est paru récemment une interview de Nanar dans la revue « Vibrations »; sans mention de votre livre, mais il est vrai que si j’avais Lavilliers et ces 90 kilos de muscles devant moi, j’éviterais aussi les sujets qui fâchent…!

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  3. Brian Thompson 3 février 2011 à 12 h 32 min

    Merci, Michel, de cette mise à jour de la grosse couverture médiatique qu’a suscitée ton livre! C’est curieux, quand même, que les journalistes ne soient pas plus curieux et ne s’aventurent pas en dehors des sentiers battus… battus, surtout, par l’intéressé. J’ai pas mal travaillé sur un autre mythomane, Malraux, sur qui les légendes les plus farfelues ont eu une longue vie et, pour beaucoup de non-spécialistes, sont encore prises comme du bon pain. Merci de tes efforts pour mettre la pendule à l’heure.

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  4. henri schmitt 3 février 2011 à 13 h 17 min

    Qui va être assez gonflé pour poser, enfin, la question au principal intéressé ?

    Réponse Ou tout simplement faire mention de l’existence de ce livre. Bien sûr, on peut ne pas aimer ce livre. Mais reconnaissons que, par rapport au personnage de Lavilliers, par rapport à sa légende dont les médias ont toujours été copieusement arrosés, la presse pourrait quand même faire cet élémentaire effort d’information. MK

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  5. Claude vlerick 3 février 2011 à 14 h 51 min

    Je vais essayer d’expliquer encore une fois…
    C’était en 1977.
    Lavilliers terminait une tournée notamment en Belgique.
    C’est comme ça que je l’ai connu.
    J’avais fait une chute dans l’escalier tortueux de ma vie personnelle.

    Alors j’avais ramassé
    1) Point de vue individuel

    « Ma belle femelle de métal
    Je t’invite dans mon carnaval
    Ici la cadence c’est vraiment trop
    Ici y a pas d’place pour les manchots »

    2) Point de vue politique :

    « Bourgeois adolescents aux mythes ouvriers
    Militants acharnés de ce rêve qui bouge
    Qui serez un beau jour de gauche bien rangés
    Tricolores et tranquilles la zone c’était rouge
    La noirceur des blousons nous faisait des étés
    Sombres comme les fleurs de nos arbres acryliques
    Nous déroulions nos chaînes essayant de décrocher
    La montée de l’amour, de la paix, de la musique »

    … dans la tronche. Si ça c’est des emprunts, je me flingue tout de suite…
    Mais je ne l’avais pas vu en concert.

    Vacances à Pèzenas… Il passait au Théâtre de la Mer.
    D’abord le Gong. Tout se passe bien.
    Pardon à Christian Vander, mais je ne me souviens pas avoir vu Magma ce soir-là.
    Bernard monte sur scène. Spectacle qui démarre dos à la mer dans la nuit tombée.
    Immédiatement volent les cannettes.
    Puis il faut défendre physiquement le matériel de sonorisation…
    Et la fumée… parce qu’il y en a qui tentent d’incendier le portail du théâtre…

    Ben oui, ILS l’avaient déjà repéré…

    Et à ce moment-là, en tout cas, c’était peut-être le théâtre mais pas la comédie…

    2011.
    Je ne comprends pas le silence face au bouquin de Kemper…
    C’est si difficile d’expliquer qu’avant d’être une statue pour certains, Lavilliers était un homme avec ses contradictions…
    Si même ça, ça finit en simple histoire de pognon, c’est à désespérer… Problème de contrat ?
    Claude.

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  6. Noga Bertrand 3 février 2011 à 15 h 09 min

    Déplorable effectivement ce silence. Silence qui me semble partagé, et c’est grave, par certains de vos collègues de Chorus. Dans cette épreuve qui ne doit pas être facile à vivre, il me semble élémentaire de soutenir les copains. Je vous ai vu, monsieur Kemper, il y a quelques années, sur la scène du Train-Théâtre, avec plein d’artistes, à soutenir Chorus, et vous n’étiez pas nombreux alors à organiser des concerts de soutien.
    A part celui de Jean Théfaine (hélas trop rare dans ses billets), les blogs de vos collègues sont tout aussi silencieux que la presse. Qu’ils se remuent un peu !

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  7. Frédéric CORVEST 4 février 2011 à 22 h 22 min

    Bonsoir Michel, tu peux compter sur nous pour en faire un excellent « bouche à oreille ». Tu en es où en terme de ventes ?
    A très bientôt, Frédéric

    Réponse Je ne le sais toujours pas et ça me laisse à penser que ça n’a pas dû crever le plafond des ventes… Je crois cependant que c’est un livre qui peut trouver son public sur la durée. À la condition que les surfaces de ventes le laissent vivre, lui donnent du temps, et c’est moins sûr. MK

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  8. CHRISTINA BIANCA TRONCIA 8 février 2011 à 15 h 19 min

    Bonjour MK ! Je vous envoie un bon sujet de biographie ! Du croustillant et très très intéressant !!! http://www.lexpress.fr/culture/musique/un-nouvel-album-pour-carla-bruni_959823.html
    Pendant que les vrais artistes crèvent la dalle, Madame est aux fourneaux…heuheuheu…au studio !!! Savez-vous combien coûtent les frais d’enregistrement + tirage du master + tirage des CD + frais de promo ? Un montant pas vraiment à la portée de tous !!! Même notre talentueuse Marie-Paule Belle a eu du mal à trouver monnaie pour son nouveau CD !!! Il y a des chanceuses qui n’ont pas besoin de lancer des appels à l’aide à son public, les fonds sont puisés obligatoirement dans leur besace !!! Bien à vous !

    Réponse Merci Christina ! MK

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  9. Drisse 12 février 2011 à 17 h 52 min

    Bonjour MK,

    Etant belge, je me permets de signaler que votre livre a fait une pleine page d’un quotidien bruxellois très bien côté ici. En voici un lien :
    http://www.lesoir.be/culture/musiques/2010-12-01/bernard-lavilliers-l-ennui-je-mens-806476.php
    Je voudrais ajouter que pour ma part, suivant la carrière de Lavilliers depuis 30 ans (j’avais 6 ans à l’époque), je ne suis pas surpris par votre livre que j’ai grandement apprécié. J’avoue même le trouver plus attachant depuis cette « mise au point » que vous avez entreprise.
    Je tenais donc à vous féliciter pour votre excellent travail. Un très grand merci.
    Bien à vous.
    Jean-Marie

    Réponse Merci Jean-Marie. Je connais effectivement cet article. Je crois en avoir déjà fait mention sur ce blog. Je pense comme vous – mais suis sans doute le plus mal placé pour le dire – que Nanar nous est encore plus attachant après ce livre. C’est ainsi que je l’ai ressenti tout au long de ce travail… MK

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  10. Dominique B. 5 juillet 2012 à 23 h 20 min

    Ce p’tit mot juste pour signaler que le livre apparaît maintenant dans la bibliographie de l’article que Wikipedia consacre à Lavilliers:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Lavilliers

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