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Le premier qui dit la vérité…

J’ai des amis formidables. Il s’en trouve toujours un pour enregistrer une émission télé sur Bernard Lavilliers pour le cas où je ne l’aurais pas vu et que je passe prendre l’apéro, pour bien en rire ensemble.
C’est ainsi que je viens de regarder cette émission signée Jacques Pessis, diffusée le jeudi 29 décembre dernier sur France5, dans le cadre de la série L’air du temps.
Nous avons ri, l’ami et moi, du ridicule achevé de cette émission, qui a la prétention de convoquer des images d’archives (un peu vite rassemblées il me semble) pour rentrer coûte que coûte, même au chausse-pied, dans la légende Lavilliers. Rien n’est crédible, tout est bâclé. C’est énervant.
J’avais plutôt une image de grand sérieux de France5, dont « les programmes sont axés sur l’éducation, le savoir et la connaissance » et dont l’actuel slogan est « Explorer, étonner, éclairer ». Pas désinformer, que je sache…

Ce n’est certainement pas l’auteur qui est le plus à même de chroniquer son œuvre. D’où mon embarras… Paraît en librairies ce mercredi 10 novembre un livre singulier, biographie non autorisée de Bernard Lavilliers : Les Vies liées de Lavilliers, chez Flammarion. J’en suis l’auteur. Sans se perdre dans la nuit des temps, le genèse de ce livre est lointaine, six ans et demi déjà que Fred Hidalgo, fondateur deChorus et directeur de collection chez un autre éditeur (le livre a été à l’origine une commande des éditions Chorus-Fayard), m’a encouragé à m’atteler à ce travail qui devait être, collection oblige, un livre écrit à quatre mains : Lavilliers et moi. Beaucoup de temps et d’aventures éditoriales, d’avancées, de reculs, d’attentes, d’enthousiasme et de contrariétés aussi, la rencontre avec la belle équipe de Flammarion, tout ça pour en arriver à ce livre-là… Que vous lirez sans doute. En voici le texte de la page 4 de couv’. Ça peut vous en donner une juste idée : « Entre rêve et réalité, Bernard Lavilliers a plus d’une vie. Il existe en conséquence plusieurs manières de le raconter. On peut s’enfoncer avec lui au plus profond de la jungle amazonienne, se ganter de boxe, croupir dans d’infâmes geôles, se la jouer Borsalino… Ou, plus sagement, retrouver les traces d’un jeune homme dont l’ambition n’a d’égal que son talent. D’un chanteur qui, fardé pour l’éternité d’une palpitante légende, s’imposera comme un des géants de la scène et le restera.  Ce livre est un choc et fera débat. Ce n’est pas l’histoire officielle, mythographie mille fois imprimée, qui y est racontée : c’est l’envers de la légende. Longue enquête de plus de six ans qui démêle le vrai du rêve, de l’usage du rêve, où, pour la première fois, nombre de ses compagnons de route racontent leur Lavilliers, ce livre révèle la part d’ombre d’un artiste qui s’est inventé un nid pour y accoucher d’une œuvre majeure. Après long silence, la légende s’entrouvre enfin, mettant en lumière un personnage digne des plus beaux romans. »

LES VIES LIES DE LAVILLIERS
« Les Vies liées de Lavilliers » est paru en novembre 2010 chez Flammarion. Toujours disponible, on peut le commander à son libraire de proximité. NosEnchanteurs a consacré de nombreux articles à cet ouvrage qui, à sa sortie, a subit une rare omerta par l’ensemble de la presse écrite ainsi que radios et télés, à de rares exceptions près. Voici, en guise de succincte présentation, le texte de la page 4 de couv’. Ça peut vous en donner une juste idée :
« Entre rêve et réalité, Bernard Lavilliers a plus d’une vie. Il existe en conséquence plusieurs manières de le raconter. On peut s’enfoncer avec lui au plus profond de la jungle amazonienne, se ganter de boxe, croupir dans d’infâmes geôles, se la jouer Borsalino… Ou, plus sagement, retrouver les traces d’un jeune homme dont l’ambition n’a d’égal que son talent. D’un chanteur qui, fardé pour l’éternité d’une palpitante légende, s’imposera comme un des géants de la scène et le restera.
Ce livre est un choc et fera débat. Ce n’est pas l’histoire officielle, mythographie mille fois imprimée, qui y est racontée : c’est l’envers de la légende. Longue enquête de plus de six ans qui démêle le vrai du rêve, de l’usage du rêve, où, pour la première fois, nombre de ses compagnons de route racontent leur Lavilliers, ce livre révèle la part d’ombre d’un artiste qui s’est inventé un nid pour y accoucher d’une œuvre majeure.
Après long silence, la légende s’entrouvre enfin, mettant en lumière un personnage digne des plus beaux romans. »

Comment vous dire ? C’est comme si on niait les dinosaures, la théorie de l’évolution, les talonnettes de Sarko et le réchauffement climatique. Un déni. Si au moins cette émission avait été précédée d’un avertissement, du style : « Ce programme de pur divertissement fait le choix de n’explorer et de n’entériner que la fantaisiste légende de Lavilliers, sans le moindre recul », je comprendrais, bien que nous soyons, dois-je insister, sur la « chaine du savoir », pas sur TF1. On pouvait, jadis, feindre d’ignorer que toute la légende de Lavilliers, tout ce que Nanar nous sert depuis quarante ans n’est que du pipeau, qu’il n’y a ni maison de correction, ni folles aventures brésiliennes, ni boxe ni prisons… Rien, si ce n’est l’usine d’armes et une incroyable part de rêve. On pouvait… Plus maintenant, plus depuis la parution du livre Les vies liées de Lavilliers, en novembre 2010 chez Flammarion. Mais, plus que taire ce livre (ce que fait très bien la presse, nous l’avons vu), il faut au contraire en repasser une couche, défendre l’indéfendable, faire du mensonge la seule et unique vérité, taillée dans la pierre, coulée dans le béton. Pourquoi ? Pourquoi cette obstination, cet entêtement du mensonge ? Stakhanoviste de la biographie et du documentaire télé, Pessis ne peut pas ne pas avoir pris connaissance de ce livre. Il savait donc pertinemment qu’il faisait un faux, au sens qu’il ne colportait peu ou prou que du faux. Pourquoi l’a-t-il fait ? Est-ce de la fainéantise, du « parer au plus pressé », est-ce un travail de commande dicté par Lavilliers lui-même ?
Eh bien oui, ou presque. Contactée hier par mes soins, la maison de production, P6 productions, dit avoir toujours travaillé en collaboration avec les artistes, et que ce travail-là a été supervisé par Lavilliers, rectifié et validé par Frédéric Vinet, le manager et bras droit de Lavilliers, gardien de temple s’il en est. « On ne fait pas du reportage, pas de sensationnalisme » se défend Delphine, la chargée de production de P6 : « On dit la vérité que les artistes ont envie. » Ce film, dont la réalisation a débuté en septembre 2011, est de fait, même à l’insu de P6 productions, une réponse au livre Les vies liées de Lavilliers, une réponse par l’absurde.
Je crois l’avoir déjà dit ici : il n’y a pas de petits arrangements avec la vérité. Que la chaine du savoir s’accommode d’un tel tissu de mensonges et il n’y a plus de savoir. Encore cela ne concerne qu’un chanteur : qu’en est-il de la politique, de l’Histoire, des sciences humaines ?… Si on traite tous les sujets avec un tel mépris de la vérité, où est donc la vérité ? Existe-t-elle encore ?

26 Réponses à Le premier qui dit la vérité…

  1. Norbert Gabriel 28 janvier 2012 à 10 h 25 min

    C’est vrai que Pessis est parfois très limite pour un « spécialiste » dit qualifié, je l’ai pris 2 ou 3 fois en flagrant délit d’approximation ou d’erreur, et sur des points pas spécialement pointus.
    J’aime assez la réponse « on dit la vérité que les artistes ont envie » ça explique bien des choses…
    Et ça justifie la prudence sur ces documenteurs… (comme dit justement Agnès Varda si j’ai bonne mémoire)

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  2. Elsa 28 janvier 2012 à 10 h 51 min

    La vérité est ailleurs te dirait Mulder … navrant …

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  3. txcx75 28 janvier 2012 à 11 h 00 min

    Comme souvent Mr Kemper… C’est la réflexion que je me fais à chaque fois que je lis un article…
    Avec notre petite expérience médiatique (le groupe Aron’C) il m’arrive souvent de compter les approximations, les raccourcis, les « contre-vérité » nous concernant sur un article qui ne fait souvent que quelques lignes et de me dire « si chaque article que je lis censé m’apprendre quelque chose contient autant d’inexactitudes et des fois même de contresens que les articles nous concernant »… je dois « croire » à beaucoup de « mensonges »…
    Mais là c’est encore pire car il y a apparemment une volonté délibérée de falsifier une « vérité » pour entretenir une « légende ».

    P.s : je tiens à préciser que votre chronique nous concernant ne comprenait pas d’erreur, de contre vérité, ou de fantasme journalistique ce qui est assez rare pour être signalé…

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  4. Michel BOUTET 28 janvier 2012 à 11 h 07 min

    Michel,
    Ta dernière remarque me parait tout à fait fondamentale. Nous savons tous que sur le sujet de la chanson, la télévision passe son temps à nous mentir : sur la réalité des audiences, des ventes, des notoriétés, ignorant des Théfaine, et tant d’autres, présentant des chanteurs jetables comme la vedette de la décennie, faisant constamment dans la compromission avec les « majors », etc… Je crois depuis longtemps que la France est un pays culturellement riche, gourmand, accueillant, inventif. Par son nombre de festivals, de spectacles, de structures culturelles, par son nombre de spectateurs et d’acteurs culturels, la France est un pays exceptionnel. La télévision n’en parle jamais en ces termes ! Bien évidemment, puisque cela prouverait qu’elle n’arrive pas à rendre tous les cerveaux disponibles à sa soupe ou à sa lessive. Mais il faut rester vigilant et continuer de dénoncer ce mensonge institué. Il y a peu de raison de penser que la télévision soit plus sérieuse, plus honnête, moins compromise sur les autres sujets qu’elle traite. A voir : les curieuses relations d’une bonne partie de la presse avec le pouvoir. Par les temps d’élection qui courent, la question du choix entre une république bananière et une démocratie active est loin d’être close.

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  5. Brigitte Couradeau 28 janvier 2012 à 11 h 42 min

    Une petite parenthèse de vérité : demain, Hubert-Félix Thiéfaine sera l’invité de Catherine Ceylac dans l’émission Thé ou Café sur France 2. C’est assez rare pour être signalé ! Mais cette émission mérite vraiment des applaudissements pour sa qualité et ses invités. Aujourd’hui, c’était François Morel l’invité.

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  6. Festiv'Art 28 janvier 2012 à 12 h 13 min

    Tout est dit effectivement dans ton dernier paragraphe, Michel… mais rien de bien nouveau sous le soleil… Hélas… Je me souviens, avec une pointe d’émotion, de mes débuts d’enseignante et de mes combats d’alors, en cours de Français, pour essayer de mener notre croisade contre cette machine infernale… Je n’ai jamais perdu de vue cette dimension de mon métier même si, les années passant, les pouvoirs de cette machine devenaient de plus en plus inquiétants… Au fond, l’accueil sur ton blog est un nouvel espace pour manifester notre vigilance… « Vigiler, pour les autres autant que pour soi » écrit Barbara dans ses Mémoires Interrompues. « Ne jamais perdre espoir. Vouloir recommencer… Avoir peur mais avancer toujours… »

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  7. florealanar 28 janvier 2012 à 12 h 23 min

    J’ai travaillé longtemps en presse quotidienne, sans être journaliste, mais comme correcteur. La remarque postée par txcx75 est très pertinente. J’ai pu constater à maintes reprises que chaque fois, ou presque, qu’un journaliste, un vrai, avec carte de presse et tout et tout, traitait d’un sujet que je connaissais assez bien, ledit article était rempli d’approximations et/ou d’erreurs parfois grossières. J’ai pu constater également que ces approximations et/ou erreurs étaient dues le plus souvent à une réelle ignorance ou à une connaissance très approximative des sujets traités par les journalistes en question.
    Mais dans le cas présent, il s’agit de tout autre chose. Car, comme le laisse entendre Michel dans son article, Jacques Pessis et les auteurs du documentaire savent sans doute très bien de quoi il retourne concernant Bernard Lavilliers. Ce n’est pas un travail réalisé par quelqu’un qui connaîtrait mal son sujet, qui aurait un peu bâclé sa préparation et sa réalisation, mais une entreprise sciemment mensongère.
    La phrase « On dit la vérité que les artistes ont envie » en dit long sur l’idée que ces gens-là se font de leur métier. En ce sens, j’invite l’ami Michel Boutet à nous raconter comment il a délivré Orléans au côté de Jeanne d’Arc, les discours qu’il a rédigés pour le général de Gaulle sous les bombardements à Londres, etc.

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  8. Papa Momo 28 janvier 2012 à 12 h 45 min

    Je suis en train de lire Les vies liées de Lavilliers (merci pour la dédicace Michel), j’en suis au chapitre IV « La manche » ; je retrouve tous les lieux où j’allais traîné avec ma guitare tout en faisant la manche, où j’ai côtoyé Roger Riffard, Romain Bouteille, James Ollivier (un ami de l’époque), Jacques Serizier, Eva, etc. je n’y ai jamais rencontré Bernard Lavilliers, dommage. En tout cas bravo pour les multiples précisions et documentations que vous apportez concernant cet artiste au talent indéniable nourri de cette légende qui n’est pas prête d’être racornie malgré la publication de votre livre.

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  9. Florence Marthe 28 janvier 2012 à 13 h 29 min

    Ce n’est pas tellement Lavilliers en soi, ou en tout cas pas uniquement, qui est visé je crois dans cet article, mais plutôt ce système de fausse information sur tout et n’importe quoi. Car si on y pense ne serait-ce que deux secondes, il est vrai de dire que si une chaîne avec une réputation de « sérieux » se permet de ne dire « que ce que les artistes ont envie » dans un reportage censé rapporter la réalité de cet artiste, il est facile de subodorer le mensonge énorme dans lequel nous baignons et vivons (ou croyons vivre, en toute bonne foi, car on ne vit pas vraiment dans le mensonge) chaque jour, par le biais de tous les grands médias (sans même aller jusqu’à citer TF1 ou M6, qui eux, sont, les grands prêtres des messes télévisuelles) qui nous abreuvent de mensonges, de contre-vérités et de déformations perpétuelles…

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  10. Gilbert Laffaille 28 janvier 2012 à 13 h 40 min

    Concernant les journalistes, j’avais jadis félicité Fred Hidalgo de l’entretien qu’il avait publié me concernant. En effet tous les propos étaient rigoureusement rapportés, à la virgule près. Ma lettre figure dans son livre « Putain de chanson! ». Je pourrais en dire autant de tous les journalistes de Chorus qu’il m’a été donné de rencontrer. C’est malheureusement l’exception : la plupart du temps les articles fourmillent d’erreurs et d’approximations. La dernière tendance étant de recopier le dossier de presse fourni (j’allais dire l’ »argumentaire » ou les « éléments de langage ») mais en y rajoutant des erreurs… Il ne suffit pas de ne pas savoir écrire, encore faut-il ne pas savoir lire !

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  11. Frédéric Corvest 28 janvier 2012 à 14 h 07 min

    Cette « émission » biographique relève du ridicule.

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  12. yoanna 28 janvier 2012 à 14 h 32 min

    j’aime bien comme tu écris…..!!!!!
    me fais marrer….:)
    bec
    y

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  13. Ivan Stoetzel 28 janvier 2012 à 14 h 40 min

    Ah ah ah… J’ai jamais pu m’encadrer Lavilliers, mais alors je crois que le truc le plus flagrant, le plus formidable, le plus dingue de tous les temps le concernant, c’est le docu sur sa tournée aux Amériques présent en bonus de son DVD live… Ce mec n’a besoin de personne pour flinguer le peu de crédibilité qu’il pourrait peut-être susciter chez des fans naïfs… C’est un pur touriste européen, suffisant, complètement à côté de ses pompes, qui se ballade au milieu de la misère et de la détresse en jouant les guides touristiques – aventuriers… Bref, un connard de première, un vrai sketch de Franck Dubosc !

    Réponse : La différence entre vous et moi, Ivan, est que j’aime bien Nanar. Mais je vous donne entièrement raison sur ce film qu’on trouve dans son dévédé live : ça le décrédibilise, on n’y croit à aucun moment. Nanar y joue un rôle et c’est un mauvais acteur. C’est par contre un conteur hors pair. MK

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  14. Dominique Cozette 28 janvier 2012 à 14 h 43 min

    Ce qui est curieux dans cette affaire, c’est effectivement l’omerta des médias qui sont plutôt preneurs de scandales et autres saisies de la vraie vie cachée des stars. Pourquoi cette attitude ? BL a-t-il les moyens d’arroser toute la presse ?

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  15. Festiv'Art 28 janvier 2012 à 15 h 20 min

    Hé bien, tu as fait mouche avec cet article !! Les commentaires vont leur train d’enfer !
    Changement de photo ??!!!… problème de droits ??

    Réponse : Le sujet va bien plus loin que le strict personnage de Lavilliers, bien sûr. Et les commentaires sont à la hauteur de l’enjeu, je crois. Frictions en vue par contre avec celui qui se présente comme étant (la photo n’était pas créditée…) son auteur, Gert Peter Brusch (auteur d’un livre sur Lavilliers en 2005 chez… Flammarion), qui n’apprécie pas du tout cet article et semble justifier ce documentaire en me disant : « Ceux qui s’intéressent de plus près à Lavilliers connaissent ses bobards et je pense que cela relève pour le grand public de l’anecdotique qui fait sourire… Les faiseurs de programmes de variétés – car c’en est un – ne sont pas là pour faire du journalisme mais plutôt, en effet, des produits promotionnels. Celui-ci n’était pas grandiose, certes, mais, contenant tous les ingrédients de la mythologie Lavilliers, il avait tout pour atteindre sa cible : le grand public. » Donc, par prudence, changement de photo. MK

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  16. Philippe Cote 28 janvier 2012 à 15 h 56 min

    Ainsi donc “Les faiseurs de programmes de variétés – car c’en est un – ne sont pas là pour faire du journalisme mais plutôt, en effet, des produits promotionnels”. Or, dans cette affaire, tout le monde semble ne faire que du produit promotionnel (presse écrite inclue). Qui donc, quand donc, va faire son métier qui est d’informer, de vérifier les informations ? Tout serait-il donc tout faux, sans espoir que surgisse un jour la vérité ? Tout est-il donc pourri, sans possible retour ? N’y aurait-il pas un journaliste ou un « faiseur » de programme à ne pas se contenter de gaver les oies que nous sommes mais à faire son métier avec honnêteté, avec conscience, avec l’idée que la moindre information diffusée a son importance ?

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  17. Festiv'Art 28 janvier 2012 à 17 h 38 min

    Oui, il y en a… la preuve avec ce blog et l’honnêteté de son auteur… je connais d’autres journalistes qui ont tous pour lien d’avoir été rédacteurs dans la regrettée revue CHORUS… j’ai toute confiance en eux… Du coup, je me dis qu’il faut se garder des généralisations hâtives et réductrices. Tout n’est pas pourri… La télévision, elle, reste soumise à la loi du marché, souvent doublé d’influences politiques ; nous ne sommes pas dupes… depuis le temps que l’on rabâche qu’il est nécessaire d’ouvrir les esprits, de garder son esprit critique… Mais tout cela nécessite des efforts et parfois, pour peu que des préoccupations de survie vous assaillent, on n’en a plus le courage… Personnellement je suis certaine d’être faillible… Ici, au moins, je suis rappelée à la vigilance (cf plus haut !)

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  18. Pierre Delorme 28 janvier 2012 à 19 h 27 min

    Comment dire…les mensonges de Lavilliers ne sont pas une affaire d’Etat non plus et je crois bien que tout le monde s’en fout un peu. Il y a peut-être des vérités cachées plus importantes à dévoiler, non?
    Lavilliers est une sorte de gugusse qu’on trouve sympathique ou non, peu crédible comme c’est écrit dans un commentaire ci-dessus, mais il fait partie du monde du spectacle, et ce monde-là est plein de légendes et d’affabulations, autrement il n’intéresserait personne. On joue à y croire ou pas, selon ses goûts, son âge etc. C’est un monde du peuplé de pas mal de ces « artistes » immatures et narcissiques.
    Je crois que dans ton livre ce qui concerne les plagiats ou « emprunts » est bien plus intéressant, là ça touche où ça fait mal et ça ne doit pas plaire beaucoup à l’intéressé.
    Quant au monde des journalistes et ses turpitudes, relisons sans cesse Les nouveaux chiens de garde de Serge Halimi, Sur la télévision de Pierre Bourdieu, regardons les films de Pierre Carles, et visitons régulièrement le site Acrimed ! L’esprit critique aux aguets.

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  19. thierry 29 janvier 2012 à 15 h 35 min

    Bonjour,j’ai aussi regardé ce « documentaire » sur France 5 relatif à Bernard Lavilliers. Mon impression a été identique à la votre ; baclé, approximatif, montage en dépit du bon sens notamment au niveau des images, chronologie illogique … bref, un portrait taillé à la serpe qui je pense dessert l’artiste et qui ne fait que véhiculer des images stéréotypées, sans fondements et sans grand intérêt, si ce n’est au bénéfice de cette légende qui aujourd’hui en ce qui me concerne après avoir suivi l’évolution de l’artiste depuis une trentaine d’années est complètement périmée. Je soutiens tout à fait votre point de vue et trouve cela regrettable. Un vrai faux pas pour France 5.
    Encore un coup de chapeau à Michel Kemper pour cette biographie « in situ » que tout « fan » de l’artiste se devrait d’avoir lu.

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  20. adele ducan 30 janvier 2012 à 10 h 18 min

    Ne croyez vous pas qu’il y ait des vérités plus importantes a dire ? que de savoir a quel age Lavilliers est partis au Brésil ? Est ce Monsieur Lavilliers qui régit le monde au point de réagir comme vous le faites ? Si effectivement vous voulez des émissions à sensations, regardez plutôt TF1, vous serez servi ! Monsieur Kemper faites une émission avec les vérités que vous avez soit disant trouvées ! Qui nous prouve que ce que vous dites est vrai ? Papa Momo a trainé dans les mêmes endroits que Lavilliers pour faire la manche, mais malheureusement il ne l’a jamais vu! Alors pourquoi vous croirais t on Monsieur Kemper ? Quel a été votre but en écrivant ce livre ? Révéler des sois disant vérité dont tout le monde se fou ? Ou se faire de l’argent sur le dos d’un artiste ? Le mérite de Lavilliers c’est de faire rêver ses fans ! Et vous Monsieur Kemper ?

    Réponse : Chère Adèle, on ne transige pas avec la vérité ! Il n’y a pas de vérités plus ou moins importantes : il y a la vérité, c’est tout ! Ce reportage est inacceptable sur la chaine du savoir. Quant à juger de mon ouvrage, lisez-le d’abord… MK

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  21. Pierre Delorme 30 janvier 2012 à 23 h 28 min

    Mon cher Michel, il n’y a jamais qu’une seule vérité, il y en a au moins quatre, ce sont celles qu’on dit parfois à ceux qui poussent le bouchon un peu loin…
    Adèle a bien le droit de rêver sur Lavilliers, tu sais bien que les fans de chanson sont des rêveurs, si c’était la vérité qu’ils aimaient ou dont ils avaient besoin, ils s’intéresseraient à autre chose, non?
    Quant à la chaîne du savoir…J’ai bien peur qu’il faille chercher le savoir ailleurs qu’à la télévision, comme la vérité d’ailleurs! Bien amicalement.

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  22. Antonin 31 janvier 2012 à 18 h 27 min

    Ce que Adele oublie, c’est l’admiration qu’a réellement Michel pour l’artiste. Ce qui est magique chez Lavilliers, c’est tout l’art de faire rêver son public avec les aventures des autres ou montées de toutes pièces. C’est l’art d’y croire ensuite lui-même en les vivant. Quant à la vérité, elle éclate toujours, à l’heure où, malheureusement, la faucheuse passe… Ce livre existe trop tôt, mais une chose est sûre, c’est qu’on en reparlera.

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  23. Philippe 31 janvier 2012 à 22 h 34 min

    Ça aurait été plus intéressant que ce livre sorte dans les années 1985 quand le grand Fauve d’Amazone nous abreuvait de ses histoires « abracadabrantesque », mais il vaut mieux tard que jamais…

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  24. PhilKirl 9 mai 2013 à 14 h 38 min

    Je ne connaissais pas votre ouvrage, Michel, Lavilliers reste quand même un chanteur que j’ai aimé… Sans lui le paysage aurait été un peu moins riche..:-) C’est bien de montrer ses « bobards » tout en ayant un regard qui n’a pas pour but de dézinguer un artiste comme certains le font stupidement sans talent sur les plateaux aujourd’hui… Car l’artiste qui chante et incarne ses textes sur scène s’expose quand même beaucoup + que le commentateur ou le journaliste…

    Réponse : J’ai fort peu de respect pour ces journaleux de talk-show. Si ça vous intéresse, je dédicace ce livre le jeudi 16 mai dans une librairie d’Aubervillers, dans le cadre des prémices du festival Aubercail (avec Daniel Pantchenko d’ailleurs, un autre de Chorus) MK

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  25. Marc Marchand 18 juillet 2013 à 10 h 11 min

    Lavilliers raconte toujours ses histoires à chanter debout, c’est pas limité aux années quatre-vingt. Tenez, voici un article récent du web : à mourir de rire !
    http://www.quai-baco.com/bernard-lavilliers-rencontre-francis-dreyfus-en-discotheque/

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  26. Michel Kemper 18 juillet 2013 à 10 h 30 min

    Oui, je connais cet article, assez édifiant il est vrai. Bien que le gros de la légende ait été créée dans les années soixante-dix, elle vit encore et s’alimente régulièrement de nouveaux épisodes, de nouvelles anecdotes. Merci pour le lien.

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