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Les compagnons de bal

Pochette-CD-LEDB-1594x1457-628x574Si ce n’est que son écriture est récente, si ce n’est qu’il a été consigné en studio, ce conte musical est comme on devait en faire à l’époque, pour animer les veillées et y contenter tant les gamins aux yeux et oreilles écarquillés que leurs parents et aïeux. Pour écouter Les Enfants du bal, on aurait justement envie de vous conseiller un soir de ne pas allumer la télé et, en famille, au moins trois générations réunies, d’écouter l’histoire d’Antoine le berger. Et, au cas où vos pieds s’agitent, de prévoir un espace de danse : la bourrée en quadrille, ça nécessite de l’espace.

C’est un conte, tout ce qu’il y a de plus réaliste, dont la musique est d’inspiration traditionnelle (on disait folk, au sens de folkeux, dans les années soixante-dix, celles de Mélusine et de Malicorne). C’est donc Jules, le berger, qui monte à la ville et se retrouve dans l’univers des bals, des musiciens ; c’est histoire de rencontres et de transmission, d’amour et d’amitié. On ne vous en dira pas plus.

Solen Imbeaud a la musique trad’ dans le sang : c’est son histoire, son héritage. Lui n’a pas su, submergé par l’émotion, jouer la mazurka sur la tombe de son grand-père musicien. Depuis il la sait, la joue et, plus encore, s’est intéressé aux musiques d’Auvergne. « Chemin faisant, il découvrira pourquoi les Auvergnats se sont installés à Paris, pourquoi ils ont fréquenté d’autres migrants, les Italiens, et quelle est la musique née de cette rencontre ! » On le sait, il y a beaucoup d’Auvergnats à Paris, qui ont transporté et transposé leurs traditions. C’est ce milieu-là qu’on retrouve ici. Ainsi que, par le truchement de l’amour, les relations pas faciles entre communautés (tiens, ce ne serait donc pas nouveau ?), entre violoniste auvergnat et accordéoniste italien forcément rivaux. Car c’est qui les maîtres du bal en ce Paris qui dansent tout le temps ? C’est ici leçon de tolérance, de savoir vivre ensemble, de savoir aimer. C’est un mariage musical mais pas que : « Si tu sais mettre autant d’amour dans le cœur de ma fille que tu en mets dans ta musique, alors soyez heureux tout les deux. Vous vous marierez avant l’été ! » La fable veut que de cette union naît un genre nouveau : la java ! Ce disque, vraiment pour tous les âges, vous ennivre sans mal : comme qui dirait, vous en avez plein la musette !

Solen Imbeaud, Camille Raibaud et Tiennet Simonnin, Les Enfants du bal, La Grange à sons/Victor Mélodie 2015. Signalons, sur le livret du disque, les très belles illustrations d’Olivier Chéné. Le site des Enfants du bal, c’est ici.

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2 Réponses à Les compagnons de bal

  1. soleille Morgane 6 novembre 2015 à 22 h 57 min

    Les mélanges de musique trad’ et de world, classique, jazz ou contemporain, voire électro, reviennent en force chez les jeunes notamment et donnent d’excellents résultats. Plus de préjugés, plus de tiroirs, une musique qui s’enrichit, et si ça pouvait être l’image d’un monde meilleur ! Et qu’on n’ait plus à choisir entre le jazz et la java…

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  2. Michel Kemper 8 novembre 2015 à 13 h 17 min

    Un ami me faisait remarquer ce matin la proximité de ce titre avec un feuilleton télévisé des années 60 (1968 exactement), « Les Compagnons de Baal ». C’est vrai et c’est une de mes séries fétiches, qui a certes un peu vieillie mais pas que ça il me semble, que je vous invite à retrouver : ça existe sur Youtube. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Compagnons_de_Baal

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