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Pourchères 2017. La splendide mue de Vivi-Anne

Vivi-Anne Boris (photo Marie Olivier)

Vivi-Anne Boris (photo Marie Olivier)

Vivi-Anne Boris, 8 juillet 2017, La Chansonnade, Pourchères,

 

On la connaissait pour l’avoir entendue ici et là : quelques chansons en des plateaux collectifs, des scènes ouvertes, guère plus. Nous avions pour elle grande sympathie, empathie même. Il lui fallait cependant faire des pas de géant, piquer ses guêtres à Gulliver, chausser des bottes de sept lieux. Ce qu’à l’évidence elle vient de faire. Nous connaissions Viviane, Vivi-Anne, en amie : la voici ci-devant en chanteuse. Pour peu, nous ne la reconnaîtrions pas. Même la tenue, même les cheveux hérissés sur sa tête et ses traits de dramaturge…

Elle en chanteuse et lui, Olivier Calame, en guitariste qu’un jeu de scène malhabile, inutile, fait comme souffre-douleur de l’aspirante star. Guitariste doué, c’est sûr, et solide compagnon de scène qui n’est pas rien dans l’assurance de sa chanteuse. Comme un peu le Lancelot de Viviane…

Au gré de chansons joliment écrites (au sein desquelles se niche un poème d’Eluard), Vivi-Anne oscille entre les genres. Et d’abord fait son cinéma en en visionnant une à une les bobines : « Arrête ton cinéma / T’as pensé aux enfants ? / Te prends pas pour James Dean ». Sur l’écran blanc de ses noirs reproches se superposent les plus grands films, les plus grands acteurs, et, ma foi, c’est bien vu.

Presque en écho aux poilus du matin, ceux évoqués par Philippe Forcioli, elle chante La femme à barbe, d’un ton pas particulièrement poilant, pas rasoir non plus. Difficultés du couple, galères de vies, l’observation nourrit en abondance l’inspiration de Vivi-Anne Boris : les mots sont souvent incisifs, d’une voix assurée, franche du collier. Même si l’humour perce sans mal, comme la touffe d’herbe troue et ruine le bitume. Oh, on sent parfois, souvent, la patte d’Anne Sylvestre, belle référence soit dit entre nous, qui fut pour Vivi, de près ou de loin, la guide de ses longues années d’apprentissage et de travail.

Habileté d’écriture, c’est sûr, et sens de la formule, Coups de gomme aussi, qui régulièrement ponctuent ses vers en des phrases parfois nostalgiques, tantôt tendres, tantôt assassines. Jusqu’au Terminus de son tour de chant.

Cette première partie, ces trente minutes (gourmands et gourmets que nous sommes, nous en voulons bientôt plus), seront au bout du compte une des belles surprises de cette 7e Chansonnade, pourtant peu avare en cadeaux. Le statut de Vivi-Anne Boris a soudain changé, notre regard aussi. Et nos envies d’elle. La dévouée « bénélove » a mis ses habits de chanteuse et ça lui va bien. On lui souhaite d’agrandir plus encore sa garde-robes.

Une réponse à Pourchères 2017. La splendide mue de Vivi-Anne

  1. Irène Kaufer 11 juillet 2017 à 10 h 21 min

    Je l’avais rencontrée lors d’un stage l’an dernier à Pourchères, et déjà adoré son Terminus… Voilà qui donne envie d’en entendre plus (coucou Viviane) (…) Merci pour la découverte

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